Thursday, May 19, 2022

Rwanda: Former Minister Jerome Bicamumpaka has died!

Par John Philpot
President, RPPSN
May 19, 2022

Dear friends,

I am writing to inform you of the death today of Mr. Jérôme Bicamumpaka in Nairobi.

They were unjustly deprived of their husband/father for 23 years. All members of his family are Canadian citizens. I am attaching a family photograph obtained from Change.org.

Appointed Minister on April 9, 1994, Ministry of Foreign Affairs and Cooperation, Mr. Bicamumpaka was largely absent from Rwanda during the April-July 1994 war.

The ICTR Prosecutor had him arrested on April 6, 1999, for war crimes knowing that Mr. Bicamumpaka had been a diplomat. Detained throughout his trial, he was acquitted on September 20, 2011. His absence (alibi) was a key factor in his acquittal. The prosecutor did not even appeal. Shame on the Prosecutor for having maintained the charges for 12 years.

Since his acquittal, Canada has refused to allow Mr. Bicamumpaka, an acquitted man, to join his family in Montreal. Canada presumes members of the Rwandan government guilty despite the ICTR's acquittal. The ICTR was created with the support of Canada. Double talk!  Shame on Canada!

We all know that Mr. Bicamumpaka could have lived peacefully in Montreal with his family who loved him and probably would not have died today.

We know his wife, Mrs. Jeannine Hakizimana, who is an exemplary woman with her work with the International Women’s Network for Democracy and Peace – IWNDP.

I knew Mr. Bicamumpaka in Arusha. His insight and the strength of his thinking were formidable. In November 2021, he had the courage to refuse the transfer to Niger that the Mechanism wanted to impose on him.

We will all remember these injustices.

Yours truly,

John Philpot, President, RPPSN
--

John Philpot, avocat
www.johnphilpot.com

Note: Article available in French

Rwanda: Ancien Ministre Jérôme Bicamumpaka est décédé!

 Par John Philpot
Président, RPPSN
Le 19 Mai, 2022

Chères amies, chers amis,

Je vous écris pour vous informer du décès aujourd’hui de M Jérôme Bicamumpaka à Nairobi.

Le Réseau offre ses condoléances à sa femme Jeannine Hakizimana et à ses deux enfants, Astrid et Cédric. Ils ont été injustement privés de leur mari/père pendant 23 ans. Tous les membres de sa famille sont des citoyens canadiens. Je joins une photo de famille obtenue sur Change.org.

Nommé ministre le 9 avril 1994, ministère des Affaires étrangères et de la coopération, M Bicamumpaka était largement absent du Rwanda pendant la guerre d’avril-juillet 1994.

Le Procureur du TPIR l’a fait arrêter le 6 avril 1999 pour des crimes de guerre tout en sachant que M Bicamumpaka était diplômât. Détenu pendant tout son procès, il a été acquitté le 20 septembre 2011. Son absence (alibi) était un facteur clef dans son acquittement. Le procureur n’a même pas fait appel. Honte au Procureur d’avoir maintenu les accusations pendant 12 années.

Depuis son acquittement, le Canada a refusé de permettre à M Bicamumpaka, homme acquitté, de rejoindre sa famille à Montréal. La Canada présume les membres du gouvernement rwandais coupable en dépit de l’acquittement par le TPIR. Et le TPIR a été créé avec l’appui du Canada. Double discours!  Honte au Canada!

Nous savons tous que Monsieur Bicamumpaka aurait pu vivre paisiblement à Montréal avec sa famille qui l’aimait et probablement ne serait pas mort aujourd’hui.

Nous connaissons sa femme, Mme Jeannine Hakizimana, qui est une femme exemplaire avec son travail auprès du Réseau international des femmes pour la Démocratie et la Paix – RIFDP.

J’ai connu Monsieur Bicamumpaka à Arusha. Sa perspicacité et la force de sa pensée étaient formidables. En novembre 2021, il a eu le courage de refuser le transfert au Niger que le Mécanisme voulait lui imposer.

Nous allons toutes et tous nous rappeler de ces injustices.

Votre tout dévoué,

John Philpot, Président, RPPSN

--
John Philpot, avocat
www.johnphilpot.com 

Note: Article disponible en Anglais 

Monday, May 9, 2022

Réchauffement des relations Rwanda-Ouganda

 Ou quand les maîtres rappellent à l'ordre et tapent sur les doigts de leurs obligés capricieux.

Par Emmanuel Neretse
Bruxelles, Belgique
Le 29 Avril, 2022                


Ugandan President Yoweri Museveni left,

and his Rwandan counterpart Paul Kagame

Depuis quelques mois, les observateurs et la presse
spécialisée constatent avec étonnement le réchaffaument aussi spectaculaire que subite des relations entre l'Ouganda de Museveni et le Rwanda de Kagame.[1]

Les plus curieux notent chaque petit fait ou événement qui indiquerait un signe des raisons du nouveau rapprochement entre Kagame et son ancien commandant en Chef dans l'armée de l'Ouganda Yoweri Museveni.[2]

Le dernier fait médiatique et éblouissant est le séjour de Paul Kagame en Ouganda les 23 et 24 avril 2022 lors d'un voyage privé pour “officiellement» participer aux cérémonies de l'anniversaire du Général Muhoozi Kaenerugaba. Cet officier en plus d'être Commandant de l'Armée de Terre de l'Ouganda est aussi le fils du président Museveni à qui il s'apprête à succéder.[3]

On rappellera que les relations entre Museveni et son ancien subordonné dans l'armée ougandaise qu'il avait encouragé et aidé à conquêrir militairement le Rwanda en 1990-1994, à savoir Paul Kagame, ont commencé à se détériorer après 2017. Paul Kagame venait alors de se faire plébisciter (98,95 % des suffrages exprimés!) pour un troisième mandat de SEPT ans à la tête du Rwanda. Ces mandats avaient débuté en 2003 après une transition de NEUF ans (1994-2003) elle aussi dirigée par le même Kagame.

 

L'ancien chef adjoint des Renseignements militaires de l'Ouganda et depuis 1994, monarque absolu du Rwanda, commençait à reprocher à son ancien patron Museveni d'accueillir en Ouganda les rwandais qui fuient la répression de Kagame dans leur pays.

Plus grave encore, aux yeux de Kagame, le président de l'Ouganda permettrait l'entrée et le séjour en Ouganda de ses anciens camarades d'armes tutsi dans l'armée ougandaise mais devenus par après ses ennemis. Pourtant ces anciens officiers de l'armée ougandaise puis rwandaise ont gardé pour la plupart la nationalité ougandaise et ont toujours leurs proches parents dans ce pays. Rien n'empêche donc légalement leur entrée en Ouganda. De son côté le président Museveni constatait de jour en jour davantage que son ancien subordonné Kagame réactivait les réseaux dormant tutsi qu'il a laissés en Ouganda et que ceux-ci avaient noyautés tous les services de sécurité de ce pays. En clair les services de sécurité (civils et militaires) de l'Ouganda étaient contrôlés et commandés à partir de Kigali. C'est quand ces services ont commencé à commettre sur le sol de l'Ouganda-même des assassinats commandités par Kagame, que Museveni a dit: “Assez, c'est assez”. Il a alors entrepris le démentèlement des “réseaux Kagame” dans les services de sécurité de l'Ouganda.

Alors, son ancien subordonné Kagame a vu rouge et a unilatéralement et sans prévenir, fermé toutes les frontières terrestres avec l'Ouganda. C'était en février 2019. Depuis lors toutes les tentatives des pays voisins (EAC) ou de la région des Grands Lacs (Angola dans le cadre de La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) pour convaincre Kagame d'ouvrir les frontières de son pays d'autant plus que c'est la population rwandaise qui en pâtissait le plus, sont restées sans succès car le potentat de Kigali les rejetait dédaigneusement.

Mais subitement fin janvier 2022 Paul Kagame décida l'ouverture des frontières avec l'Ouganda tout aussi unilatéralement et sans autre explication comme il les avait fermées TROIS ans auparavent.

Sans tarder et toujours par surprise et sans explications, le même Kagame s'exhibe à Entebbe dans la famille de Museveni lors de l'anniverssaire du Général Muhoozi Kaenerugaba dauphin de ce dernier, celui-la même qui quelques semaines auparavent révélait que Kagame était “Son Oncle!”.[4]

Que c'est-il passé? Pourquoi ce revirement à 180 degrés de Paul Kagame et de Museveni alors que les différends qui étaient censés avoir provoqué les tensions ne sont pas présentés ni aux peuples concernés ni à l'opinion, comme ayant été résolus et comment?

Quel miracle ou quel Saint Esprit a pu inspirer simultanément Kagame et Museveni pour qu'ils tombent dans les bras l'un dans l'autre les yeux fermés?

C'est à ces interrogations que cet article va tenter de répondre.

Les donneurs d'ordres et des directives

Tout indique comme nous allons le voir, que l'initiative de renouer ne vient pas de l'un ou l'autre des deux compères Kagame et Museveni, mais parce qu'ils sont sommés par leurs créateurs et protecteurs de renoncer à leurs égos et ambitions à petite vue mais plutôt d'oeuvrer pour les intérêts des puissances pour qui, ils défendent les intérêts dans la région.

Ces puissances sont principalement le Royaume Uni, Israel et les Etats Unis qui agissent indirectement. En effet, les Etats Unis agissent à travers les puissants lobbies pro-tutsi d'Amérique qui se trouvent être les mêmes qui influencent toute politique de cette superpuissance en faisant pression sur les décideurs tant politiques que militaires. Dans le système américain, tout décideur politique, militaire et même judiciaire..., doit d'abord s'assurer s'il ne va pas heurter ces lobbies avant de prendre toute décision ou alors carrément appliquer les directives des ces lobbies dans n'importe quelle situation et dans n'importe quel coin du monde.

L'on sait que depuis la chute du Mûr de Berlin en 1989 suivie de l'effondrement de l'URSS, le Monde fut alors aux mains de ces puissances et ces lobbies qui ensemble ne constituent qu'une seule entité: La Super-Puissance Occidentale dite de “Civilisation judéo-chrétienne” (un éphémisme) et sous la houlette des Etats Unis d'Amérique. C'est cette puissance qui régente le Monde entier depuis ce temps et des fois elle crée et délègue des supplétifs pour diriger en son nom certains pays ou régions du monde.

Dans la région des Grands Lacs d'Afrique c'est d'abord Museveni en Ouganda et plus tard Kagame au Rwanda qui furent choisis et promus par cette Super-Puissance pour “implémenter” dans la région et si possible en Afrique entière son “Nouveau Désordre Mondial” qu'elle entendait imposer et qui règne sur le monde jusqu'à cette date.

Danc ce contexte, il est maintenant compréhensible que ces lobbies et ces puissances tapent sur les doigts de leurs pions et créatures que sont Museveni et son ancien subordonné dans l'armée de l'Ouganda Kagame quand ils commencent à se chamailler pour de broutilles aux yeux de ces puissances (les menaces à la sauvegarde de leurs dictatures ou  le fait d'oser donner asile aux opposants qui fuient leurs répressions) en leur faisant comprendre que s'ils continuaient dans ces chamailleries, ils auraient tous les deux plus à perdre et surtout ils ne pourraient pas remplir les missions données par ces puissances pour veiller à leurs intérêts dans la région.

Arguments des parrains

Les créatures et pions de ces puissances que sont Kagame et Museveni ne pouvaient qu'obtempérer aux ordres de leurs maîtres que sont ces puissances et lobbies dont ils servent les intérêts dans la région tellement les ordres sont formels et les arguments imparables.

        Le Rwanda, le plus vulnérable économiquement et politiquement

En ce qui concerne le Rwanda, ces lobbies et puissances ont fait comprendre à Kagame que c'est lui qui aurait beaucoup à perdre dans cette guéguerre entre lui et son ancien patron dans l'armée ougandaise.

Ils font remarquer qu'il reste économiquement le plus vulnérable de la région. En effet, le petit Rwanda est complétement enclavé et le gros de ses importations et exportations doivent passer par l'Ouganda.  Même en faisant fi des intêrêts vitaux de la population rwandaise dont il n'en a cure, ils lui font comprendre que même les affaires de ses proches et de la clique tutsi au pouvoir aux mains de qui se trouvent  tous les biens et richesses du Rwanda iraient mal et que donc cette clique serait perdante. Elle lui font noter que déjà les manoeuvres de son contournement même pour le pillage de la RDC ont commencé. Par le Nord: axe Bunagana - Goma en construction. Par le Sud: l'axe Kampala- Kobero-Gitega (par la Tanzanie) et Bukavu.

L'autre argument massu, ces lobbies et puissances qui l'ont créé et qui le maintiennent à la tête du Rwanda, lui font comprendre que son régime est le plus politiquement faible de la région. Malgré les apparences trompeuses et l'exposition ostentatoire de la force militaire, ces maîtres lui font comprendre qu'il ne résisterait pas à la plus simple crise politique si jamais elle était rapportée dans les médias et si les mesures destinées à frapper des régimes qui répriment dans le sang leurs opposants pacifiques lui étaient appliquées. Ils lui ont fait comprendre donc qu'il ne survit à la tête du Rwanda que grâce à eux car contrôlant la presse mondiale, ils l'interdisent d'étaler ses crimes comme ils interdisent aux organisations et états qu'ils contrôlent de prendre des mesures pourtant indiquées contre lui. En se chamaillant avec son ancien patron Museveni, il embarrasse donc leurs protecteurs communs car à un moment ou un autre, ils devraient prendre partie.

  L'Ouganda, le plus vulnérable judiciairement

En ce qui concerne l'Ouganda, ces mêmes lobbies et puissances font comprendre que l'Ouganda de Museveni est le plus vulnérable judiciairement car son ancien subordonné Kagame des sa conquête du Rwanda a été immunisé de ce risque par les mêmes lobbies et puissances. Ainsi le Rwanda de Kagame, sur conseil des Etats Unis et d'Israel, n'est pas partie du Traité de Rome instituant la Cour Pénale Internationale de la Haye. Tous comme les Etats Unis et Israel. Ce qui signifie qu' aucun rwandais du régime Kagame et surtout aucun soldat de son armée ne peut répondre de ses crimes devant cette juridiction quand bien même ces crimes seraient très bien documentés comme c'est le cas. De même le Rwanda ne peut pas être jugé par la Cour Internationale de Justice qui tranche les litiges entre états, mais seulement ceux qui acceptent d'exposer ces litiges ou de venir en répondre. Le Rwanda refuse.

Tout le contraire en ce qui concerne l'Ouganda qui reconnaît et est partie prenante de ces deux jurdictions. C'est ainsi par exemple que l'Ouganda est le seul condamné par la CIJ à payer des milliards de dollards à la RDC comme dommages pour les dégats matériels et humains causés à Kisangani quand l'armée de l'Ouganda s'est affrontée à celle du Rwanda pendant 6 jours en 2000, faisant toutes les deux des centaines de morts civils et provoquant d'énormes destructions. Mais personne ne s'est demandée et ne se demandera comment c'est un seul des belligérents qui doit être condamné pour les dégats collatéraux causés par la confrontation des deux. C'est à croire qu'à Kisangani l'armée de l'Ouganda s'est battue contre elle-même!

C'est ce que ces puissances et lobbies rappellent à Museveni en lui disant que comme sur ce point il reste le plus vulnérable, il devrait tout faire pour paraître en bons termes avec Kagame car sinon en cas de clash, seul l'Ouganda serait trainé devant les jurdictions internationales.

  Leur brouille arrangerait l'ennemi traditionnel du Rwanda (et donc commun) de la région.

Autre argumemt et pas des moindres pour convaincre Kagame et Museveni à faire taire leurs querelles d'enfants gâtés. Ces lobbies et puissances leur font comprendre que leur brouille arrangerait ou du moins soulagerait l'ennemi traditionnel du Rwanda qu'est le Burundi qui vit actuellement sous un régime démocratique abusivement qualifié de “hutu”. Ces lobbies avancent que cette brouille entre leurs deux pions Museveni et Kagame entraveraient leurs efforts déployés depuis 2015 et qui se poursuivent pour installer au Burundi un régime au “modèle rwandais” de Paul Kagame.

 Saisir l'opportunité qu'est l'entrée de la RDC dans l'EAC

Enfin ces lobbies et puissances ont convaincu (ou sommé) Kagame et Museveni de saisir l'occasion qu'offre l'entrée de la RDC dans la East African Community (EAC) pour berner et influencer sa classe politique notoirement corrompue et inconsciente afin qu'elle prenne des initiatives qui aboutiraient à moyen terme à sa balcanisation ou alors à l'occupation intégrale car légalisée par le Congo lui-même, de sa partie Est.

Interprétations des initiatives du Gen Muhoozi Kaenerugaba

Les observateurs intéressés par ce qui se passe dans la région des Grands Lacs ont été surpris au début de cette année 2022 par l'irruption du Général ougandais Muhoozi Kaenerugaba sur la scène politique et médiatique de la région.  Certes cet officier outre d'être le Commandant en Chef de l'Armée de Terre de l'Ouganda, il est aussi et avant tout le fils du président Yoweri Museveni qui le prépare à lui succéder, lui qui a 77 ans dont 36 ans au pouvoir. Ceci est connu et la campagne dans ce sens bas déjà son plein.  Mais c'est la façon avec laquelle il a fait irruption sur la scène médiatique et diplomatique qui a posé question.

Il s'est d'abord répandu dans les réseaux sociaux avec des tweets farfelus et incohérents au sujet desquels d'aucuns ont d'abord pensé qu'il aurait forcé sur le joint d'herbes (actuellement légalisées dans son pays).  Mais ensuite il a récidivé et a poursuivi avec des déclarations laissant entendre qu'il serait désormais le Ministre des Affaires Etrangères, tellement aucune autre autorité ne pourrait prétendre représenter la diplomatie d'un pays, quand bien-même il serait fils de président. Il a poursuivi en donnant des directives aux fonctionnaires du ministère de l'intérieur ou de la sécurité en ce qui concerne le Rwanda de Kagame qu'il appelle “son Oncle” sans que l'on sache s'il serait devenu déjà Président ou chef du gouvernement.

Tout ceci c'était en préparation de son voyage à Kigali où en plus d'être reçu officiellement par Kagame, il s'est rendu dans sa ferme-latifundium (près de 100 hectares!) pour, selon la tradition hima-tutsi commune aux deux, Kagame lui a offert des dizaines de vaches à longues cornes (Inyambo) comme il l'avait fait pour son père Museveni.

Le prince héritier du royaume hima-tutsi du Buganda Muhoozi Kaenerugaba était et est toujours en mission lui confiée par les parrains de son père Museveni et de son “oncle” Kagame pour qu'ils mettent immédiatement fin et sans conditions à leur querelle qui dessert les intérêts de ces puissances et lobbies. Mais pour faire avaler la pillule à ces deux compères aux égos surdimentionnés, et pour que l'un ou l'autre n'apparraisse comme avoir perdu la face, il fallait circonscrire l'affaire au cercle familial pour ensuite débloquer la situation diplomatique sans en parler. D'où la visite de Muhoozi Kaenerugaba chez son “oncle” Kagame à Kigali puis dans sa ferme au lac Muhazi pour y recevoir des vaches sacrées lui offertes en cadeau. D'le voyage privé de Kagame en Ouganda dans la famille Museveni pour commémorer l'anniversaire de son neveu Muhoozi... Et au passage les déclarations intempestives de ce dernier auront transmis le message à l' opinion à quoi devrait aboutir politiquement son initiative.[4]

Le “dindon de la farce”

Dans cette tragi-comédie géopolitique, véritable marché de dupes, le dindon de la farce apparaît clairement comme la “pauvre riche” République Démocratique du Congo. Ce vaste pays-continent scandaleusement riche en matières premières mais marqué par une mauvaise ou manque de gouvernance, a eu le malheur d'être choisi par les lobbies et puissances qui gouvernent le monde, comme champ d'expérimentation de leur “Nouveau Désordre Mondial” qu'ils entendent faire régner en Afrique. Sur le terrain, c'est Museveni d'Ouganda et Kagame du Rwanda qui sont des supplétifs de ces lobbies et puissances et donc qui doivent s'occuper (ou plutôt l'occuper) de la RDC.

Leur brouille familiale rendait donc difficile la coordination de ces lobbies et puissances pour prescrire à leurs pions Museveni et Kagame des objectifs à atteindre en RDC.  Leur réconciliation imposée remet donc les choses en ordre et les projets de ces lobbies et puissances pour la RDC et au profit de leurs pions Museveni et Kagame peuvent aller de l'avant.

Comme par hasard, dans la foulée de l'initiative de Muhoozi Kaenerugaba, deux événements viennent de survenir tous allant dans le sens de l'infantilisation et l'humiliation de la RDC.

  Ouverture béante de l'espace économique de la RDC

L'annonce de l'entrée de la RDC dans la Communauté Economique Estafricaine (EAC) a été accueillie avec des cris de joie et d'allégresse en RDC et même dans sa partie Est, dans les provinces du NORD et SUD Kivu et Ituri qui sont dans le collimateur de ces lobbies et puissances qui imposent “Le Nouveau Désordre Mondial” en RDC.

Rares sont ceux qui ont osé tempérer cette entousiasme en faisant remarquer que l'EST de la RDC sans aucune infrastructure routière ni ferroviaire et même aérienne, n'ayant aucune usine de transformation et donc rien à exporter, dont le pouvoir d'achat de la population est le plus faible de la région... n'aura pas, à court et à moyen terme pas grand-chose à gagner dans l'EAC sauf laisser les autres pays membres qui le veulent venir se servir sur ses mineraux, ou alors exploiter la main d'oeuvre bon marché que constitue les congolais par rapport à leur vosins.

Bien entendu l'intégration régionale est toujours une bonne chose pour les populations et les économies des états intégrés. Mais encore, faut-il qu'elle soit réalisée par des acteurs de bonne foi sans d'autres calculs mesquins dictés par des puissances étrangères à la région utilisant leurs pions.

 Admission benoîte des armées de l'Ouganda et du Rwanda pour entrer en
RDC et occuper les parties à leur choix.

Le plus ahurissant allait arriver cette fin avril 2022 en pleines ambrassades entre Museveni et Kagame à Kampala. Presque au même moment à Nairobi au Kenya. La RDC par son président, s'engager à laisser les armées des pays voisins notamment le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi à entrer en RDC chaque fois que de besoin sous prétexte de combattre les groupes armées originaires de ces pays qui refuseraient de déposer les armes et de rentrer dans leurs pays d'origine sans conditions. Quand on sait que certains de ces groupes étrangers n'existent plus ou ne sont plus à mesure de menacer la sécurité d'aucun pays, mais que leur mythe est maintenu par ces pays pour trouver justement un prétexte pour intervenir militairement en RDC (cas du Rwanda), on croit rêver!

Déjà sans attendre même que l'encre du communiqué de Nairobi ne sèche, le groupe rebelle tutsi dont les leaders politiques et militaires sont basés à Kigali, a fait un pied-de-nez au président congolais. Le Red-Tabara qui opère au Sud Kivu et d'où il mène des actes terroristes sur le territoire burundais, a dans un communiqué diffusé le 26 avril 2022, déclaré qu'il ne déposera jamais les armes. Il affirme fièrement qu'aucune armée gouvernementale ne peut le défaire et donc qu'il ne rentrera pas au Burundi avant la chute du régime actuel. Alors qui trompe qui?[5][6]

Et comme pour faire comprendre aux plus naifs des congolais ce qui les attendait, l'ougandais Museveni a déclaré en recevant son ancien subordonné Kagame lors de leur réconciliation imposée, que si la RDC ne se soumettait pas aux solutions proposées pour la résolution de ses problèmes, son sort serait comme celui du Soudan.[7]

Quand on sait que ce sort du Soudan qu'il a évoqué consiste à sa balcanisation à laquelle lui-même et son compère Kagame ont contribué sur instructions des mêmes puissances, on attrape la chaire de poule. En effet, le Soudan originel depuis l'indépendance, fut emputé de sa partie sud qui est devenue “La république du Soudan du Sud” actuellement occupée et controôlée par les armées de Museveni et de Kagame. Museveni voulait donc dire en ce mois d'avril 2022 que l'Est de la RDC deviendrait une “république” sous leur contrôle d'ici peu. Même le congolais le plus cupide et inconscient comme il en est plein dans la classe politique de la RDC, ne dira pas qu'il n'avait pas été prévenu.

Hélas quand on entend un haut responsable dans l'administration en RDC déclarer lors de sa visite aux Etats Unis, que la RDC est pacifieée et sécurisée et que les événements rapportés par les médias se passeraient à plus de 2000 km des sphères de décision et donc pas au Congo réel, on comprend que même ceux qui font office de “dirigeants” de ce pays ont déjà avalisé sa balkanisation.[8]

Chez qui la plus grande vigilance est plus que jamais recommandée.

Dans ce marché de dupes macabre supervisé par les lobbies et puissances mondialistes du “Nouveau Désordre Mondial”, un acteur devrait être très vigilant, car il est lui aussi dans le collimateur des armes que ces prédateurs ont doté un de leur supplétifs et pion dans la région qu'est l'extrémiste suprémaciste tutsi Paul Kagame. Nous voulons désigner la République du Burundi dont le régime est le plus démocratique de la région et donc à abattre pour éviter la contagion.

Ensuite l'histoire nous apprends que tous les malheurs qui se sont abattus sur le Burundi depuis la fin de l'époque coloniale sont le fait des tutsi rwandais ou ceux-ci en ont contribué ou tiraient les ficelles. Pour illustrer ce propos passons brièvement en revue quelques événements incontestables.

  Assassinat du Premier Ministre hutu Pierre Ngendandumwe en 1965.

En 1965, pour tenter de mettre fin à la crise politique due aux rivalités entre clans tutsi au pouvoir, le Roi Mwambutsa IV Bangiricenge nomma un jeune universitaire hutu Pierre Ngendandumwe, membre du parti UPRONA, comme Premier Ministre. Le 15 janvier 1965, le nouveau Premier Ministre alla annoncer aux antennes de la Radio nationale la composition de son gouvernement. A sa sortie des studios on lui annonça que sa femme venait d'accoucher dans un hôpital tout proche.  Il se précipita donc à cet hopital pour voir l'état de son épouse et de son bébé.  Dans la salle de réception de l'hôpital, il fut abattu à bout portant par un réfugié tutsi rwandais très connu à Bujumbura et qui l'attendait l'arme au poing.

  Le génocide contre les hutu de 1972

En avril 1972, le Capitaine Michel Micombero qui avait renversé la monarchie en 1966, sous prétexte de réprimer une tentative des hutu pour renverser son pouvoir, a mis en exécution un plan minutieusement conçu et ayant pour but d'écarter à jamais la menace hutu du Burundi. Concrètement il fallait éliminer tout hutu instruit (de l'école primaire à l'université) et tout hutu possédant un bien immobilier.

En quelques semaines plus de 300 000 élites hutu selon certaines sources, furent sauvagement massacrés et jetés dans des fosses communes ou dans des rivières. Les plus chanceux sont parvenus à se réfugier dans les pays voisins. Un véritable génocide désormais reconnu par le Gouvernement et le Parlement du Burundi qui commémorent son 50e anniversaire en ce 29 avril 2022.[9]

Mais ce qu'on ne dit pas ou qu'on évite de dire c'est que l'un des planificateurs et exécutants de ce génocide était un tutsi rwandais du nom de Désiré Makuza.

Rappellons qu'en 1960 la Belgique comme autorité de tutelle du Ruanda-Urundi avait envoyé quatre jeunes candidats officiers à l'Ecole Royale Militaire de Bruxelles. La parité tant numérique que ethnique était respectée: un tutsi et un hutu burundais (Michel Micombero et Jérôme Ntungumburanye) et un tutsi et un hutu rwandais (Désiré Makuza et Fabien Gahimano).  Le Rwanda et le Burundi ont donc accédé à l'indépendance le 01 juillet 1962 quand les quatre candidats officiers étaient encore en formation en Belgique. C'est ainsi qu'en 1962, revenu au Rwanda pour les vacances d'été, Désiré Makuza au lieu de retourner à l'ERM à Bruxelles à la fin de ses vacances, préféra s'exiler au Burundi.
En 1963, Michel Micombero rentrera au Burundi
après sa formation et sera nommé Capitaine et Chef d'Etat Major de l'Armée. Il prendra alors Désiré Makuza comme son conseiller et en 1966 quand il deviendra Président de la République, il le nommera carrément son “Directeur de Cabinet”. Et c'est à ce titre et depuis lors que le tutsi rwandais en complicité avec l'extrémiste tutsi burundais Arthémon Simbananiye planifierons le génocide des hutu qu'ils mettront en exécution en 1972.

        Les massacres de Ntega-Marangara de 1988

En 1988, le Major tutsi Pierre Buyoya qui venait de prendre le pouvoir lors d'une révolution de palais, fut conseillé par les réfugiés tutsi vivant à Bujumbura et qui étaient devenus riches et influents et donc incotournables, de mater dans le sang les pauvres paysans hutu des communes Ntega et Marangara dans la province de Kirundo frontalière du Rwanda qui osaient lever le petit doingt pour se plaindre de la discrimination dont ils étaient victimes, car disaient ces tutsi rwandais, ils pourraient être inspirés par les hutu du Rwanda et réclamer leurs droits.  Buyoya n'y est pas allé avec le dos de la cuillère car il a utilisé des blindés, des hélicoptères et même a répandu du Napalm sur des pauvres payans hutu qui n'avaient même pas un cailloux dans leurs mains. Les deux communes furent rasées de leur population à majorite hutu.

- L'Assassinant du Président Melchior Ndadaye en octobre 1993

L'on sait que le 23 octobre 1973 le premier Président démocratiquement élu S.E Melchior Ndandaye, parce que hutu fut ignomnieusement assassiné pas des officiers de l'armée monoethnique tutsi après l'avoir humilié dans les jardins même du Mess des officiers de Bujumbura quand ces officiers sablaient le Champagne en le voyant supplicié.

Mais ce que l'on ne dit pas et qu'on se garde de révéler c'est que le tutsi Paul Kagame lui-même se trouvait à Bujumbura depuis deux jours et que c'est lui qui a suppervisé cet assassinat en conseillant à ces officiers de ne surtout pas le laisser en vie et de veiller à ce que l'état burundais soit décapité en assassinant toutes les personnalités qui pourraient constitutionnellement  lui succéder. Il leur a assuré alors que leur impunité serait garantie. Et effectivement jusqu'à ce jour les assassins du Président Ndadaye se la coulent douce en Occident (France, Grande Bretagne). C'est ainsi que même le Lieutenant Kamana dont l'escadron blindé a attaqué le Palais présidentiel et qui par après a participé à sa mise à mort, au lieu d'être arrêté pour répondre de ce crime, il se répand dans les médias (par le biais de ses anciens camarades  officiers vivant en France) en faisant comprendre que son crime était justifié.

  L'Assassinat du Président Cyprien Ntaryamira le 06 avril 1994

On a tendance à l'oublier ou à le minimiser. L'attentat terroriste et crime de guerre du 06 avril 1994 quand Paul Kagame a ordonné à ses terroristes du FPR d'abattre par des missiles Sol-air un avion civile, a coûté la vie au Président alors en exercice du Burundi SE Cyprien Ntaryamira.

  La tentative de mai 2015 pour renverser les institutions démocratiques

On ne le soulignera pas assez que la tentative de renversement de l'ordre démocratique et constitutionnel de mai 2015 était fomentée et coordonnée entre autre par le tutsi Paul Kagame. Les émeutiers étaient ravitaillés en armes et munitions par l'ambassade du Rwanda à Bujumbura en utilisant ses réseaux longtemps tissés et ces armes et munitions venaient du Rwanda souvant sous le couvert de “Valise diplomatique” ou en utilisant les ONG dites abusivement humanitaires. Tout cela était coordonné par des officiers ou espions tutsi rwandais cachés dans différents secteurs d'activités de ce pays. Seul le Major tutsi Désiré Nyaruhirira en tant que Conseiller d'Ambassade (espion officiel) agissait presque ouvertement. Mais lui aussi a dû être exfiltré en catimini du Burundi tant ses agissements étaient si flagrants que même un honnête citoyen burundais sans aucune consigne du pouvoir pouvait le lyncher s'il le rencontrait. Et pour finir, tous les complotistes civils et surtout militaires qui ont tenté de renverser l'ordre démocratique et républicain au Burundi en mai 2015 mènent une vie de princes à Kigali et passent leur temps à élaborer des plans susceptibles de faire conquérir le Burundi par le tutsi Paul Kagame.

Ce n'est donc pas fini et le Burundi devrait être encore plus vigilant maintenant que tous les autres pays sont autorisés à entrer militairement en RDC pour éradiquer les groupes rebelles qui leur sont hostiles, mais que déjà le Burundi est prévenu que le groupe terroriste Red-Tabara (parrainé et soutenu par le régime tutsi de Paul Kagame du Rwanda) ne serait pas concerné pas de telles opérations.[5][6]

Conclusion

Dans cet article nous avons voulu montrer que la réconciliation de Museveni et Kagame n'est pas aussi spontanée et souhaitée par les deux comme on tente de le faire croire. Que les demarches du fils et Dauphin de Museveni Muhoozi Kaenerugaba ne sont pas de son propre initiative mais une exécution de l'ordre des parrains de son père et de son “oncle”. Nous avons aussi voulu attirer l'attention sur le fait que le dindon de la farce dans ce marché de dupes sera encore comme toujours la RDC. Enfin nous avons voulu appeller le Burundi à la plus grande vigilance car il est dans le collimateur des puissances et lobbies qui utilisent Kagame pour asseoir et consolider leur “Nouveau Désordre Mondial” dans la region des Grands Lacs qui y est déjà installé depuis 1994.

Notes:

1-Rwanda’s Kagame in Uganda on rare visit as ties warm.

2-Ouganda: le président Museveni reçoit Paul Kagame, nouveau signe de rapprochement.

3-I received H.E President Paul Kagame, the President of the Republic of Rwanda at State House Entebbe this evening.

4-This is my uncle, Afande Paul Kagame. Those who fight him are fighting my family. They should all be careful.

5-RDC:Red-Tabara – Communique (24.04.2022).

6-Les rebelles burundais refusent les exigences du mini-sommet de Nairobi.

7-Museveni and Kagame discuss mending conflict in the DRC for regional stability.

8-Les propos tenus par le patron de l'IGF Jules Alingete à Houston créent la polémique en RDC.

9-BuRuNDi: Le29 avril 1972 débutait la solution finale du Genocide Régicide.