Réaction aux propos de François-Xavier Munyarugerero tenus le 19 Janvier 2023 sur la chaîne YouTube ISINIJURU TV de l'Abbé Thomas Nahimana
Par Emmanuel Neretse
Bruxelles,
Belgique
Le 25 Janvier, 2023
Pas de quoi réagir longuement
et passionnément car sans intérêt.
Cependant, en tant que
quelqu'un qui de 1988 à 1992 était en position de connaître des officiers
renvoyés ou arrêtés, et même voir leurs mandats d'arrêt et lire leurs dossiers
judiciaires, je peux affirmer que Munyarugerero ne dit pas la vérité en ce qui
concerne les 12 officiers qu'il évoque dans son interview (à partir de la 48è
min).
Comme toujours Fr X
Munyarugerero fait des déductions biaisées et tendancieuses révélant sa nature,
sêrement régionaliste et/ou ethniste.
Dans cette émission, il fait
des amalgames en ce qui concerne les cas des officiers qu'il évoque. Il les
mets tous dans un même panier alors que leurs affaires étaient différentes tant
aux époques des faits qu'aux accusations portées contre eux.
Ainsi, sur des 12 officiers
qu'il évoque, seuls QUATRE furent arrêtés pour “intelligence avec l'ennemi” (
Ibyitso). Tandis que les autres furent arrêté pour d'autres crimes et à
différentes époques comme nous allons le montrer. Pour les amateurs du
régionalisme, nous indiquons aussi leurs préfectures d'origine. Et l'on verra
entre les “Banyenduga et les Bakiga” qui étaient les plus visés par ces
“purges”!
Officiers arrêtés et écartés
de l'Armée suite à l'affaire de l'assassinat du Colonel Mayuya en 1988.
- Colonel Nkuliyekubona
Anselme (Byumba)
- Colonel Ndibwami Déo
(Gisenyi)
- Major Havugwintore Mathias
(Gisenyi)
Officiers arrêtés après
l'invasion du FPR le 01 octobre 1990 entre octobre 1990 et janvier 1991 pour
“mauvais comportements au combat ou fuite devant l'ennemi”:
- Lt Colonel Uwihoreye Charles
(Gisenyi)
- Major Ngira Pierre
(Ruhengeri)
- Commandant Kambanda François
(Kigali)
- Commandant Bagambiki
Augustin (Kibuye)
- Commandant Munyagatanga
François (Ruhengeri)
Officiers arrêtés en octobre
1990 pour “Intelligence avec l'ennemi et/ou désertion à l'ennemi”:
- Major Sabakunzi François
(Gikongoro)
- Major Mutambuka Gaspard
(Byumba)
- Commandant Habyarimana
Emmanuel (Byumba)
- Commandant Kanamugire Gabriel
(Gitarama).
Pour votre info:
30. GUCA MU ZIKO: 19/01/2023 U RWANDA MU MAHINA Y'IHUNGA
RYA LETA Y'ABATABAZI (MATA-NYAKANGA 1994).
https://www.youtube.com/watch?v=pe4Ttdil1Ls
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Parodie: Agression de la RDC par Kagame. Quand le M23/Kagame de 2022 singe le FPR/Kagame de 1990-1994.
Preuve supplémentaire s'il en fallait encore, que ces deux entités sont une et même organisation terroriste qui ensanglante la région depuis trois décennies.
Par Bwana Asifiwe
Kolwezi, RDC
Mercredi, 18 janvier 2023
Après la conquête de
plusieurs zones du Nord Kivu par le groupe armé terroriste poussé par Kagame sous
l'appellation du M23, les tractations vont bon train pour que tout soit fait
afin que les Tutsi puissent prendre le pouvoir
politique en RDC afin d'y imposer l'ordre tutsi à la façon du FPR au Rwanda.
Sur le plan de l'acceptabilité, le mouvement terroriste du M23/Kagame est déjà reconnu comme fréquentable
et donc un interlocuteur incontournable car tout simplement Tutsi!
C'est ainsi que les troupes de l'EAC récemment déployées au Nord
Kivu et commandées par le Kenya n'hésitent
pas à courtiser les chefs politiques et militaires du M23, à se photographier avec eux, bras-dessus, bras-dessous et
à négocier avec eux
les conditions de leur évacuation des zones conquises, alors
que les Chefs d'Etats de la région ont exigé une évacuation du M23 “sans conditions”. Ces manoeuvres
politico-militaires sont d'autant plus incompréhensibles que ce sont les troupes venues du Kenya qui s'y adonnent, alors que l'Armée Kenyane est déployée en
force en Somalie depuis 20 ans pour y protéger la
population civile du groupe terroriste des Shebabs et s'il le faut, le
combattre. Mais pendant ces deux décenies, il n'a
jamais été question et même ceci reste impensable que le commandement du
contingent des Kenyans en Somalie aille rencontrer et trinquer avec les Chefs
des Shebabs en Somalie.
Et dans les coulisses, quelques fois ouvertement, le M23/Kagame est déclaré et assuré d'être le seul interlocuteur incontournable avec qui le
gouvernement de la RDC doit obligatoirement négocier s'il veut la paix à l'Est de son vaste pays, (dernières déclarations de Museveni et Kagame).
Etant ainsi rassuré et réconforté, le M23/Kagame a commencé à rédiger son cahier des charges détaillant ses exigences lors des négociations en cours et à venir. A ce sujet les terroristes Tutsi du M23/Kagame
ne vont pas chercher loin car ils ne font qu'un “copier-coller” de ce que le
FPR du même Kagame avait exigé dès 1991 et qui lui
ont permis de ramasser le pouvoir au Rwanda en 1994 comme un fruit mûr sans le moindre
effort à
part ces conditions comme nous allons le
voir.
En évoquant les
exigences actuelles du M23/Kagame pour qu'il accorde la paix (sa paix) à la RDC, nous allons faire un parallèle avec ce qu'exigeait le FPR du même Kagame pour montrer qu'en ce 2023 ce sont les mêmes acteurs et qui appliquent la même stratégie qu'ils
ont appliquée en 1990-1994. Reste à voir si cela produira le même résultat qu'au Rwanda de 1994 à savoir la conquête totale du pays par une horde
d'une minorité ethnique Tutsi venue d'Ouganda.
Exigences sur le plan politique:
– Le M23/ Kagame
exige avant toute négociation avec la RDC, qu'un
gouvernement de coalition soit nommé à Kinshasa. Ce gouvernenent serait dirigé par un des partis d'opposition alliés et instrumentalisés
par le Rwanda et donc alliés à son M23. Ce gouvernement serait en plus dominé (Ministères régaliens et/ou
vitaux pour l'Economie) par ces partis jugés par le
M23 comme menant le même combat pour la conquête de la RDC.
* Ceci rappelle étrangement
ce qu'avait exigé le FPR du même Kagame dès
sa reconnaissance même par le
HCR, comme une rebellion constituée
de réfugiés rentrant chez-eux par les armes (Réfugiés armés: chose
impensable ailleurs car contraire au droit international) et non comme des éléments tutsi de l'Armée régulière de l'Ouganda qui envahissaient un pays souverain. Cette exigence fut respectée en 1992 quand un gouvernement de coalition dirigé et dominé par
les partis dits d'opposition (MDR, PSD, PL) fut nommé à
Kigali. Dans la foulée, le FPR signa avec ces
partis un Pacte qui stipulait que: “leur objectif commun est le renversement du Président Habyarimana”. En fait ces partis dont les leaders n'avaient pas d'autre programme
politique ni projet de société que
le renversement de Habyarimana, entendaient s'allier même
avec
le diable dès lors qu'il apparaissait le mieux placé et outillé qu'eux pour réaliser leur programme politique qui se réduisait au seul renversement, mort ou vif, de Habyarimana. Le
FPR pouvait parfaitement jouer ce rôle
quitte à imposer son programme
politique et projet de société
à ces pauvres partis en les associant au pouvoir ainsi
ramassé après l'assassinat
de Habyarimana en 1994.
– Dans son cahier
des charges le M23/Kagame exige aussi que si négociations il y a, ce serait uniquement les membres de ce
gouvernement jugés pro-M23 qui constitueront le
gros de la délégation gouvernementale. Autrement dit ce serait un monologue
car le M23/Kagame négocierait avec lui-même.
* Ceci rappelle comment quand les négociations entre le soi-disant gouvernement rwandais et le FPR ont débuté à Arusha en Tanzanie en juillet 1992, jusqu'a la fin en
août 1993, le FPR a veuillé à ce
que la délégation venant de Kigali
soit majoritairement composée des
membres des partis alliés et
quand un délégué lui apparaissait comme
pro-démocratique ou défendant
les intérêts du menu peuple plus que ceux des
politiques, le FPR exigeait son rappel par son gouvernement ou alors rompait unilatéralement le précaire
cessez-le-feu. Ce fut le cas en janvier-février 1993.
– Sachant que les
accords qui sortiront de ces négociations seront
garantis par la Communauté Internationale et
implémentés sur le terrain par une force régionale ou de l'ONU, le M23/Kagame a un plan à proposer le moment venu au gouvernement de coalition
avec qui il signera ces accords. Dans ce plan, il y a la garantie que Kinshasa
neutralisera le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, un diplomate qui est légalement Chef des Casques Bleus déployés, au profit du commandant militaire de la force de
l'ONU, un officier qui normalement aurait comme patron local le Représentant du Secrétaire General dans ce pays.
* Ceci rappelle le coup de génie qu'avait réussi le FPR fin 1993 dans modalités d'application des accords d'Arusha. Quand fut décidé d'envoyer au Rwanda des troupes de l'ONU sous
l'appellation de la MINUAR, non seulement le FPR réussit à
faire nommer pour le Commandement de cette force un officier canadien qui en
tout et pour tout connaissait du Rwanda qu’ “une guerre oppose le bons (les
Tutsi du FPR alliés aux Hutu “modérés”) et les mauvais (les “extrémistes” Hutu). Nous parlons du Général Roméo Dallaire dont le nom restera gravé
dans l'histoire comme l'accompagnateur du malheur rwandais. Sa nomination comme
commandant de la MINUAR fut d'autant plus facile que c'est un autre officier
canadien pro-FPR aussi qui devait le nommer en tant que Chef des Opérations de Maintien de la Paix de l'ONU, le Général Guy Claude Toussignant.
Bien plus, en complicité avec le gouvernement de coalition dominé par les alliés
du FPR, le Général Dallaire parvint à neutraliser complétement son patron qui était le diplomate camerounais Jacques Roger Booh
Booh. Ce dernier comme Représentant
du Secrétaire Général
de l'ONU au Rwanda et donc Chef de la MINUAR était le seul interloculeur habilité des autorités politiques du pays (Président,
Ministres, partis politiques, Société
Civile...) tandis que le Commandant militaire devait seulement se cantonner
dans les affaires militaires. Au Rwanda ce fut tout le contraire. Dallaire
s'arrogea le droit d'aller parler (plutôt sermoner) au Président et recevait les ministres sans en être autorisé par son Chef Jacques Roger Booh Booh, mais encore il
se permettait de lui interdire de parler aux personnalités jugées
par lui “infréquentables”.
Et quand ce diplomate le faisait dans le cadre de ses
missions, Dallaire en faisait rapport directement à New York, ce qui lui est interdit car normalement son
courrier doit être sous couvert de son Chef
direct qu'est le représentant
de l'ONU dans le pays d'affectation. Dans d'autres pays, le Général Dallaire aurait été déclaré “personnae non grata” et expulsé du Rwanda début janvier 1994. Mais comme une telle mesure et prise
par le gouvernement et que celui en place à Kigali était
aux ordres du FPR par son intermédiaire,
il ne pouvait pas être expulsé malgré
maintes bourdes et provocations envers le peuple rwandais.
Conditions non négociables
Dans son cahier des charges déjà bouclé car étant sûr que la force de
l'EAC commandée par le Kenya dont les officiers apparaissent plus que
ses amis, en coordination avec le lobbies pro-Kagame en Occident, ont déjà contraint la RDC à négocier avec lui.
Dans ce cadre, le M23/Kagame se permet donc d'accoler à côté des conditions
posées pour ses prochaines négociations, des clauses et exigeances “non négocibles”, donc qu'il entend dicter au gouvernement de
Kinshasa.
1) Ainsi, dans le cadre de l'intégration de ses combattants dans toutes les instances de sécurité, FARDC, ANE, PNC... aux rangs et grades du maquis (d'où les dernières
nominations aux grades de généraux, le 15 janvier
2023, de plusieurs combattants terroristes tutsi), le M23/Kagame entend imposer
quelques préalables non négociables.
D'abord en vue de l'intégration du M23 dans les instances politico-admnistratives et
surtout militaires de la RDC, chose acquise d'office, le M23 exigera
d'acheminer un fort contingent de ses combattants dans la Capitale et de les
cantonner au Palais du Peuple de Kinshasa, le Parlement de la RDC.
* Ceci rappelle quand en décembre 1993 le FPR a exigé et obtenu d'acheminer un contingent de ses
combattants (officiellement un Bataillon de 600 hommes, mais en réalité plus de TROIS milles Inkotanyi) pour occuper le
Parlement du pays, le CND, au coeur de Kigali, le transforamant ainsi et sans
transition, en leur première et
nouvelle caserne, eux qui venaient des maquis de l'Ouganda. Les politiciens et
ministres d'alors chargés de
ce dossier se disputaient de zèle et de
communication pour apparaître
aux yeux du FPR comme ayant permis sa conquête
sans combat de ce grand symbole de la République et du pouvoir du peuple.
2) Imposer des mesures techniques pour le trafic aérien sur l'Aéroport
International de N'Djili: indiquer les seules pistes d'atterrisage et de décollage autorisées, et que
la sécurité et le contrôle
à l'aéroport seraient
assurés par la MONUSCO seule, en excluant les FARC.
* Ceci rappelle quand en janvier 1994, après son installation dans sa nouvelle caserne, à savoir le CND (Le Parlement) et dispersé ses combattants dans les secteurs et quartiers de Kimihurura, Remera, Kacyiru, Kimironko...aux alentours du CND, il a donné ordre à la
MINUAR (et donc indirectement aux FAR) aux ordres du gouvernement fantôche,
qu'aucun avion ne devrait décoller ou
atterrir du bout de la piste orientée en
direction du Centre ville. Ceci signifiait
que tout aéronef atterrissant ou décollant de
l'aéroport de Kanombe devait obligatoirement survoler la colline
Masaka. La suite on la connaît!
– Pour la mise en
place des institutions de transition comprenant les membres du M23, ce dernier
exigera que les membres des autres partis qui devront en
faire partie (Gouvernement, Assemblée
Nationale), devront obtenir chacun individuellement, l'aval du M23.
* Ceci rappelle curieusement comment le FPR qui
pourtant avait investi les lieux du pouvoir dans la Capitale, a depuis le 05
janvier 1994, bloqué la mise en
place des instances de transition (Gouvernement, Assemblée Nationale) uniquement quand il découvrait dans la liste des candidats une personne qui ne lui a
pas fait allégeance. Ceci fut d'autant
plus compliqué que certains parmi ses
partis alliés connaissaient des
scissions (MDR, PL). Mais, même
après avoir accepté que ce soit le FPR qui approuve les candidats députés de l'Assemblée
Nationale de transition issus des partis dits de l'opposition, la mise en place
de cette instance fut bloquée, car
parmi les candidats députés
figurait un seul député qui provenait
d'un parti pourtant légalement
reconnu, mais que lui le FPR avait déclaré banni!
Dans de telles conditions, n'importe quel groupe armé, si faible militairement soit-elle, ou ayant comme
Commandants des voyous souvent illettrés, peut
prendre le pouvoir dans n'importe quel pays quelle que soit la vaillance de son
Armée, dès lors que les
politiciens de ce pays à conquérir, sont médiocres, bêtes et bornés. C'est pour
cela que certains diplomates de l'époque (de l'ONU
ou d'autres puissances) osent déclarer maintenant, n'avoir jamais connu ou appris dans l'Histoire, une
classe politique aussi stupide et inconsciente que celle du Rwanda de
1991-1994. Ceci explique cela!
Aux Congolais: A bon
entendeur, Salut!