Réchauffement des relations Rwanda-Ouganda
Ou quand les maîtres rappellent à l'ordre et tapent sur les doigts de leurs obligés capricieux.
Par Emmanuel Neretse
Bruxelles, Belgique
Le 29 Avril, 2022
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Ugandan President Yoweri Museveni left,
and his Rwandan counterpart Paul Kagame |
Depuis quelques mois, les observateurs et la presse spécialisée constatent avec étonnement le réchaffaument aussi spectaculaire que
subite des relations entre l'Ouganda de Museveni et le Rwanda de Kagame.[1]
Les plus curieux notent chaque petit fait ou événement qui indiquerait un signe des raisons du nouveau
rapprochement entre Kagame et son ancien commandant en Chef dans l'armée de l'Ouganda Yoweri Museveni.[2]
Le dernier fait médiatique
et éblouissant est le séjour de Paul
Kagame en Ouganda les 23 et 24 avril 2022 lors d'un voyage privé pour
“officiellement» participer aux cérémonies de l'anniversaire du Général Muhoozi Kaenerugaba. Cet officier en plus d'être Commandant de l'Armée de
Terre de l'Ouganda est aussi le fils du président Museveni à qui il s'apprête à succéder.[3]
On rappellera que les relations entre Museveni et son
ancien subordonné dans l'armée ougandaise qu'il avait encouragé et aidé à conquêrir
militairement le Rwanda en 1990-1994, à savoir
Paul Kagame, ont commencé à se détériorer après 2017. Paul Kagame venait alors de se faire plébisciter (98,95 % des suffrages exprimés!) pour un troisième mandat de
SEPT ans à la tête du Rwanda. Ces
mandats avaient débuté en 2003 après une transition de NEUF ans (1994-2003) elle aussi dirigée par le même Kagame.
L'ancien chef adjoint des Renseignements militaires de
l'Ouganda et depuis 1994, monarque absolu du Rwanda, commençait à reprocher à son ancien patron Museveni d'accueillir en Ouganda
les rwandais qui fuient la répression de
Kagame dans leur pays.
Plus grave encore, aux yeux de Kagame, le président de l'Ouganda permettrait l'entrée et le séjour en Ouganda de ses
anciens camarades d'armes tutsi dans l'armée ougandaise mais
devenus par après ses ennemis. Pourtant ces
anciens officiers de l'armée ougandaise puis rwandaise ont
gardé pour la plupart la nationalité ougandaise et
ont toujours leurs proches parents dans ce pays. Rien n'empêche donc légalement leur entrée en Ouganda. De son côté le président Museveni
constatait de jour en jour davantage que son ancien subordonné Kagame réactivait les réseaux dormant tutsi qu'il
a laissés en Ouganda et que ceux-ci avaient noyautés tous les services de sécurité de ce pays. En clair les services de sécurité (civils et militaires) de l'Ouganda étaient contrôlés et commandés à partir de Kigali.
C'est quand ces services ont commencé à commettre sur le sol de l'Ouganda-même des assassinats commandités par Kagame, que Museveni a dit: “Assez, c'est assez”.
Il a alors entrepris le démentèlement
des “réseaux Kagame” dans les services de sécurité de l'Ouganda.
Alors, son ancien subordonné Kagame a vu rouge et a unilatéralement et
sans prévenir, fermé toutes les frontières terrestres avec l'Ouganda. C'était en février 2019. Depuis
lors toutes les tentatives des pays voisins (EAC) ou de la région des Grands Lacs (Angola dans le cadre de La Conférence internationale sur la
région des Grands Lacs
(CIRGL) pour convaincre
Kagame d'ouvrir les frontières de son pays d'autant plus
que c'est la population rwandaise qui en pâtissait le
plus, sont restées sans succès car le potentat de Kigali les rejetait dédaigneusement.
Mais subitement fin janvier 2022 Paul Kagame décida l'ouverture des frontières avec l'Ouganda tout aussi unilatéralement et sans autre explication comme il les avait fermées TROIS ans auparavent.
Sans tarder et toujours par surprise et sans
explications, le même Kagame s'exhibe à Entebbe dans la famille de Museveni lors de
l'anniverssaire du Général Muhoozi Kaenerugaba dauphin
de ce dernier, celui-la même qui quelques
semaines auparavent révélait que Kagame était “Son Oncle!”.[4]
Que c'est-il passé? Pourquoi ce revirement à 180 degrés de Paul Kagame et de Museveni alors que les différends qui étaient censés avoir provoqué les
tensions ne sont pas présentés ni aux peuples concernés ni à l'opinion, comme
ayant été résolus et comment?
Quel miracle ou quel Saint Esprit a pu inspirer simultanément Kagame et Museveni pour qu'ils tombent dans les bras
l'un dans l'autre les yeux fermés?
C'est à ces
interrogations que cet article va tenter de répondre.
Les donneurs d'ordres et des directives
Tout indique comme nous allons le voir, que l'initiative
de renouer ne vient pas de l'un ou l'autre des deux compères Kagame et Museveni, mais parce qu'ils sont sommés par leurs créateurs et
protecteurs de renoncer à leurs égos et ambitions à petite vue mais plutôt d'oeuvrer
pour les intérêts des puissances pour qui, ils défendent les intérêts dans la région.
Ces puissances sont principalement le Royaume Uni,
Israel et les Etats Unis qui agissent indirectement. En effet, les Etats Unis
agissent à travers les puissants lobbies pro-tutsi d'Amérique qui se trouvent être les mêmes qui influencent toute politique
de cette superpuissance en faisant pression sur les
décideurs tant politiques que militaires. Dans le système américain, tout décideur politique, militaire et même judiciaire..., doit d'abord s'assurer s'il ne va pas
heurter ces lobbies avant de prendre toute décision ou alors carrément appliquer
les directives des ces lobbies dans n'importe quelle situation et dans
n'importe quel coin du monde.
L'on sait que depuis la chute du Mûr de Berlin en 1989
suivie de l'effondrement de l'URSS, le Monde fut alors aux mains de ces
puissances et ces lobbies qui ensemble ne constituent qu'une seule entité: La Super-Puissance Occidentale dite de “Civilisation judéo-chrétienne” (un éphémisme) et sous
la houlette des Etats Unis d'Amérique. C'est cette
puissance qui régente le Monde entier depuis ce
temps et des fois elle crée et délègue des supplétifs pour
diriger en son nom certains pays ou régions du monde.
Dans la région des Grands Lacs d'Afrique c'est d'abord Museveni en
Ouganda et plus tard Kagame au Rwanda qui furent choisis et promus par cette
Super-Puissance pour “implémenter” dans la région et si possible en Afrique entière son “Nouveau Désordre
Mondial” qu'elle entendait imposer et qui règne sur le monde jusqu'à cette date.
Danc ce contexte, il est maintenant compréhensible que ces lobbies et ces puissances tapent sur les
doigts de leurs pions et créatures que sont
Museveni et son ancien subordonné dans l'armée de l'Ouganda Kagame quand ils commencent à se chamailler pour de broutilles aux yeux de ces
puissances (les menaces à la sauvegarde de
leurs dictatures ou le fait d'oser
donner asile aux opposants qui fuient leurs répressions) en leur faisant comprendre que s'ils continuaient
dans ces chamailleries, ils auraient tous les deux plus à perdre et surtout ils ne pourraient pas remplir les missions données par ces puissances pour veiller à leurs intérêts dans la région.
Arguments des parrains
Les créatures et pions
de ces puissances que sont Kagame et Museveni ne pouvaient qu'obtempérer aux ordres de leurs maîtres que sont ces puissances et lobbies dont ils servent
les intérêts dans la région tellement
les ordres sont formels et les arguments imparables.
–
Le Rwanda, le
plus vulnérable économiquement et politiquement
En ce qui concerne le Rwanda, ces lobbies et
puissances ont fait comprendre à Kagame que c'est
lui qui aurait beaucoup à perdre dans cette
guéguerre entre lui et son ancien patron dans l'armée ougandaise.
Ils font remarquer qu'il reste économiquement le
plus vulnérable de la région. En effet,
le petit Rwanda est complétement enclavé et le gros de ses importations et exportations
doivent passer par l'Ouganda. Même en faisant fi des intêrêts vitaux de la population rwandaise dont il n'en a
cure, ils lui font comprendre que même les affaires
de ses proches et de la clique tutsi au pouvoir aux mains de qui se
trouvent tous les biens et richesses du Rwanda iraient mal et que donc
cette clique serait perdante. Elle lui font noter que déjà les manoeuvres de son contournement même pour le
pillage de la RDC ont commencé. Par le Nord: axe
Bunagana - Goma en construction. Par le Sud: l'axe Kampala- Kobero-Gitega (par
la Tanzanie) et Bukavu.
L'autre argument massu, ces lobbies et puissances qui l'ont créé et qui le maintiennent à la tête du Rwanda, lui font comprendre
que son régime est le plus politiquement faible de la région. Malgré les apparences
trompeuses et l'exposition ostentatoire de la force militaire, ces maîtres lui font comprendre qu'il ne résisterait pas à la plus simple
crise politique si jamais elle était rapportée dans les médias et si les mesures destinées à frapper des régimes qui répriment dans le sang leurs opposants pacifiques lui étaient appliquées. Ils lui
ont fait comprendre donc qu'il ne survit à la tête du Rwanda que grâce
à eux car contrôlant la
presse mondiale, ils l'interdisent d'étaler ses crimes
comme ils interdisent aux organisations et états qu'ils contrôlent de prendre des mesures
pourtant indiquées contre lui. En se chamaillant avec son ancien patron
Museveni, il embarrasse donc leurs protecteurs communs car à un moment ou un autre, ils devraient prendre partie.
– L'Ouganda, le
plus vulnérable judiciairement
En ce qui concerne l'Ouganda, ces mêmes lobbies et puissances font comprendre que l'Ouganda
de Museveni est le plus vulnérable
judiciairement car son ancien subordonné Kagame des
sa conquête du Rwanda a été immunisé de ce risque par
les mêmes lobbies et puissances. Ainsi le Rwanda de Kagame, sur
conseil des Etats Unis et d'Israel, n'est pas partie du Traité de Rome instituant la Cour Pénale Internationale de la Haye. Tous comme les Etats Unis
et Israel. Ce qui signifie qu' aucun rwandais du régime Kagame et surtout aucun soldat de son armée ne peut répondre de ses
crimes devant cette juridiction quand bien même ces crimes seraient très bien documentés comme
c'est le cas. De même le Rwanda ne peut pas être jugé par la Cour
Internationale de Justice qui tranche les litiges entre états, mais seulement ceux qui acceptent d'exposer ces litiges ou de
venir en répondre. Le Rwanda refuse.
Tout le contraire en ce qui concerne l'Ouganda qui reconnaît et est partie prenante de ces deux jurdictions. C'est
ainsi par exemple que l'Ouganda est le seul condamné par la CIJ à payer des milliards de dollards à la RDC comme dommages pour les dégats matériels et
humains causés à Kisangani quand l'armée de l'Ouganda s'est affrontée à celle du Rwanda pendant 6 jours en 2000, faisant toutes les deux des
centaines de morts civils et provoquant d'énormes
destructions. Mais personne ne s'est demandée et
ne se demandera comment c'est un seul des belligérents qui doit être condamné pour les dégats collatéraux causés par la
confrontation des deux. C'est à croire qu'à Kisangani l'armée de
l'Ouganda s'est battue contre elle-même!
C'est ce que ces puissances et lobbies rappellent à Museveni en lui disant que comme sur ce point il
reste le plus vulnérable, il devrait tout faire
pour paraître en bons termes avec Kagame car sinon en cas de clash,
seul l'Ouganda serait trainé devant les
jurdictions internationales.
– Leur brouille
arrangerait l'ennemi traditionnel du Rwanda (et donc commun) de la région.
Autre argumemt et pas des moindres pour convaincre Kagame
et Museveni à faire taire leurs querelles
d'enfants gâtés. Ces lobbies et puissances leur font comprendre que
leur brouille arrangerait ou du moins soulagerait l'ennemi traditionnel du
Rwanda qu'est le Burundi qui vit actuellement sous un régime démocratique
abusivement qualifié de “hutu”. Ces lobbies avancent que
cette brouille entre leurs deux pions Museveni et Kagame entraveraient leurs
efforts déployés depuis 2015 et qui se poursuivent pour installer au
Burundi un régime au “modèle rwandais” de
Paul Kagame.
– Saisir
l'opportunité qu'est l'entrée de la RDC dans l'EAC
Enfin ces lobbies et puissances ont convaincu (ou sommé) Kagame et Museveni de saisir l'occasion qu'offre l'entrée de la RDC dans la East African Community (EAC) pour
berner et influencer sa classe politique notoirement corrompue et inconsciente
afin qu'elle prenne des initiatives qui aboutiraient à moyen terme à sa balcanisation ou alors à l'occupation intégrale
car légalisée par le Congo lui-même, de sa partie Est.
Interprétations des initiatives du Gen Muhoozi Kaenerugaba
Les observateurs
intéressés par ce qui se passe dans la région des Grands Lacs ont été surpris au début de
cette année 2022 par l'irruption du Général ougandais Muhoozi Kaenerugaba sur la scène politique et médiatique
de la région. Certes cet
officier outre d'être le Commandant en Chef de l'Armée de Terre de l'Ouganda, il est aussi et avant tout le
fils du président Yoweri Museveni qui le prépare à lui succéder, lui qui a 77 ans dont 36 ans au pouvoir. Ceci est
connu et la campagne dans ce sens bas déjà son
plein. Mais c'est la façon avec laquelle il a fait irruption sur la scène médiatique et
diplomatique qui a posé question.
Il s'est d'abord répandu dans les réseaux sociaux avec des tweets farfelus et incohérents au sujet desquels d'aucuns ont d'abord pensé qu'il aurait forcé sur le joint d'herbes (actuellement légalisées dans son pays).
Mais ensuite il a récidivé et a poursuivi avec
des déclarations laissant entendre qu'il serait désormais le Ministre des Affaires Etrangères, tellement aucune autre autorité ne pourrait prétendre représenter la diplomatie d'un pays, quand bien-même il serait fils de président. Il a poursuivi en donnant des directives aux
fonctionnaires du ministère de l'intérieur ou de la sécurité en ce qui
concerne le Rwanda de Kagame qu'il appelle “son Oncle” sans que l'on sache s'il
serait devenu déjà Président ou chef du gouvernement.
Tout ceci c'était en préparation de son
voyage à Kigali où en plus d'être reçu officiellement
par Kagame, il s'est rendu dans sa ferme-latifundium (près de 100 hectares!) pour, selon la tradition hima-tutsi
commune aux deux, Kagame lui a offert des dizaines de vaches à longues cornes (Inyambo) comme il l'avait fait pour
son père Museveni.
Le prince héritier du royaume
hima-tutsi du Buganda Muhoozi Kaenerugaba était et est toujours en mission lui confiée par les parrains de son père Museveni et de son “oncle” Kagame pour qu'ils mettent
immédiatement fin et sans conditions à leur querelle qui dessert les intérêts de
ces puissances et lobbies. Mais pour faire avaler la pillule à ces deux compères aux égos surdimentionnés, et pour que l'un ou l'autre n'apparraisse comme
avoir perdu la face, il fallait circonscrire l'affaire au cercle familial pour
ensuite débloquer la situation diplomatique sans en parler. D'où la visite de Muhoozi Kaenerugaba chez son “oncle” Kagame
à Kigali puis dans sa ferme au lac Muhazi pour y
recevoir des vaches sacrées lui offertes en cadeau. D'où le voyage privé de Kagame en Ouganda dans la famille Museveni pour commémorer l'anniversaire de son neveu Muhoozi... Et au passage
les déclarations intempestives de ce dernier auront transmis le
message à l' opinion à quoi
devrait aboutir politiquement son initiative.[4]
Le “dindon de la farce”
Dans cette tragi-comédie géopolitique, véritable marché de dupes, le
dindon de la farce apparaît clairement comme la “pauvre riche” République Démocratique du
Congo. Ce vaste pays-continent scandaleusement riche en matières premières mais
marqué par une mauvaise ou manque de gouvernance, a eu le
malheur d'être choisi par les lobbies et puissances qui gouvernent
le monde, comme champ d'expérimentation de leur “Nouveau Désordre Mondial” qu'ils entendent faire régner en Afrique. Sur le terrain, c'est Museveni d'Ouganda
et Kagame du Rwanda qui sont des supplétifs de ces
lobbies et puissances et donc qui doivent s'occuper (ou plutôt l'occuper) de la RDC.
Leur brouille familiale rendait donc difficile la coordination de ces lobbies
et puissances pour prescrire à leurs pions
Museveni et Kagame des objectifs à atteindre en
RDC. Leur réconciliation imposée remet donc
les choses en ordre et les projets de ces lobbies et puissances pour la RDC et
au profit de leurs pions Museveni et Kagame peuvent aller de l'avant.
Comme par hasard, dans la foulée de l'initiative de Muhoozi Kaenerugaba, deux événements viennent de survenir tous allant dans le sens de
l'infantilisation et l'humiliation de la RDC.
– Ouverture béante de l'espace économique de la RDC
L'annonce de l'entrée de
la RDC dans la Communauté Economique
Estafricaine (EAC) a été accueillie avec des cris de joie et d'allégresse en RDC et même dans sa partie
Est, dans les provinces du NORD et SUD Kivu et Ituri qui sont dans le
collimateur de ces lobbies et puissances qui imposent “Le Nouveau Désordre Mondial” en RDC.
Rares sont ceux qui ont osé tempérer cette entousiasme en faisant remarquer que l'EST de
la RDC sans aucune infrastructure routière ni
ferroviaire et même aérienne, n'ayant aucune usine de transformation et donc rien à exporter, dont le pouvoir d'achat de la population
est le plus faible de la région... n'aura
pas, à court et à moyen terme pas
grand-chose à gagner dans l'EAC sauf laisser les
autres pays membres qui le veulent venir se servir sur ses mineraux, ou alors
exploiter la main d'oeuvre bon marché que constitue les
congolais par rapport à leur vosins.
Bien entendu l'intégration régionale est
toujours une bonne chose pour les populations et les économies des états intégrés. Mais encore, faut-il qu'elle soit réalisée par des acteurs de bonne foi sans d'autres calculs
mesquins dictés par des puissances étrangères à la région utilisant leurs pions.
– Admission benoîte des armées
de l'Ouganda et du Rwanda pour entrer en
RDC et occuper les parties à leur choix.
Le plus ahurissant allait arriver cette fin avril 2022
en pleines ambrassades
entre Museveni et Kagame à Kampala. Presque
au même moment à Nairobi au Kenya.
La RDC par son président, s'engager à laisser les armées des
pays voisins notamment le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi à entrer en RDC chaque fois que de besoin sous prétexte de combattre les groupes armées originaires de ces pays qui refuseraient de déposer les armes et de rentrer dans leurs pays d'origine
sans conditions. Quand on sait que certains de ces groupes étrangers n'existent plus ou ne sont plus à mesure de menacer la sécurité d'aucun pays, mais que leur mythe est maintenu par
ces pays pour trouver justement un prétexte pour
intervenir militairement en RDC (cas du Rwanda), on croit rêver!
Déjà sans attendre même que
l'encre du communiqué de Nairobi ne sèche, le groupe rebelle tutsi dont les leaders politiques
et militaires sont basés à Kigali, a fait un pied-de-nez au président congolais. Le Red-Tabara qui opère au Sud Kivu et d'où il mène des actes terroristes sur le
territoire burundais, a dans un communiqué diffusé le 26 avril 2022, déclaré qu'il ne déposera jamais les
armes. Il affirme fièrement qu'aucune armée gouvernementale ne peut le défaire et donc qu'il ne rentrera pas au Burundi avant la chute du régime actuel. Alors qui trompe qui?[5][6]
Et comme pour faire comprendre aux plus naifs des
congolais ce qui les attendait, l'ougandais Museveni a déclaré en recevant son ancien subordonné Kagame lors de leur réconciliation imposée, que si la
RDC ne se soumettait pas aux solutions proposées
pour la résolution de ses problèmes, son sort
serait comme celui du Soudan.[7]
Quand on sait que ce sort du Soudan qu'il a évoqué consiste à sa balcanisation à laquelle lui-même et son compère Kagame ont contribué sur instructions des mêmes puissances,
on attrape la chaire de poule. En effet, le Soudan originel depuis l'indépendance, fut emputé de sa partie sud
qui est devenue “La république du Soudan du Sud”
actuellement occupée et controôlée par les armées de Museveni
et de Kagame. Museveni voulait donc dire en ce mois d'avril 2022 que l'Est de
la RDC deviendrait une “république” sous
leur contrôle d'ici peu. Même le
congolais le plus cupide et inconscient comme il en est plein dans la classe
politique de la RDC, ne dira pas qu'il n'avait pas été prévenu.
Hélas quand on entend un haut responsable dans
l'administration en RDC déclarer lors de sa
visite aux Etats Unis, que la RDC est pacifieée et
sécurisée et que les événements rapportés par les médias se
passeraient à plus de 2000 km des sphères de décision et donc
pas au Congo réel, on comprend que même ceux qui font office de “dirigeants” de ce pays ont déjà avalisé sa balkanisation.[8]
Chez qui la plus grande vigilance est plus que jamais recommandée.
Dans ce marché de dupes
macabre supervisé par les lobbies et puissances
mondialistes du “Nouveau Désordre Mondial”,
un acteur devrait être très vigilant, car il est lui aussi dans le collimateur
des armes que ces prédateurs ont doté un de leur supplétifs
et pion dans la région qu'est l'extrémiste suprémaciste tutsi
Paul Kagame. Nous voulons désigner la République du Burundi dont le régime est le plus démocratique de la région et donc à abattre pour éviter la
contagion.
Ensuite l'histoire nous apprends que tous les malheurs qui se sont abattus sur
le Burundi depuis la fin de l'époque coloniale
sont le fait des tutsi rwandais ou ceux-ci en ont contribué ou tiraient les ficelles. Pour illustrer ce propos passons brièvement en revue quelques événements incontestables.
– Assassinat du
Premier Ministre hutu Pierre Ngendandumwe en 1965.
En 1965, pour tenter de mettre fin à la crise politique due aux rivalités entre clans tutsi au pouvoir, le Roi Mwambutsa IV
Bangiricenge nomma un jeune universitaire hutu Pierre Ngendandumwe, membre du
parti UPRONA, comme Premier Ministre. Le 15 janvier 1965, le nouveau Premier
Ministre alla annoncer aux antennes de la Radio nationale la composition de son
gouvernement. A sa sortie des studios on lui annonça que sa femme venait d'accoucher dans un hôpital tout proche.
Il se précipita donc à cet hopital pour voir l'état de son épouse et de son bébé. Dans la salle de réception de l'hôpital, il fut
abattu à bout portant par un réfugié tutsi rwandais très connu à Bujumbura et qui l'attendait l'arme au poing.
– Le génocide contre les hutu de 1972
En avril 1972, le Capitaine Michel
Micombero qui avait renversé la monarchie en 1966, sous prétexte de réprimer une
tentative des hutu pour renverser son pouvoir, a mis en exécution un plan minutieusement conçu et ayant pour but d'écarter à jamais la menace
hutu du Burundi. Concrètement il fallait éliminer tout hutu instruit (de l'école primaire à l'université) et tout hutu possédant un
bien immobilier.
En quelques semaines plus de 300 000 élites hutu
selon certaines sources, furent sauvagement massacrés et jetés dans des
fosses communes ou dans des rivières. Les plus
chanceux sont parvenus à se réfugier dans les pays voisins. Un véritable génocide désormais reconnu par le Gouvernement et le Parlement du
Burundi qui commémorent son 50e anniversaire en ce 29 avril 2022.[9]
Mais ce qu'on ne dit pas ou qu'on évite de dire c'est que l'un des
planificateurs et exécutants de ce génocide était un tutsi
rwandais du nom de Désiré Makuza.
Rappellons qu'en 1960 la Belgique comme autorité de tutelle du Ruanda-Urundi avait envoyé quatre jeunes candidats officiers à l'Ecole Royale Militaire de Bruxelles. La parité tant numérique que
ethnique était respectée: un tutsi
et un hutu burundais (Michel Micombero et Jérôme Ntungumburanye) et un tutsi et un hutu rwandais (Désiré Makuza et Fabien Gahimano). Le Rwanda et le Burundi ont donc accédé à l'indépendance le 01 juillet 1962 quand les quatre candidats
officiers étaient encore en formation en Belgique. C'est ainsi
qu'en 1962, revenu au Rwanda pour les vacances d'été, Désiré Makuza au
lieu de retourner à l'ERM à Bruxelles à la fin de ses vacances, préféra s'exiler au Burundi.
En 1963, Michel Micombero rentrera au Burundi après sa formation et sera nommé Capitaine et Chef d'Etat Major de l'Armée. Il prendra alors Désiré Makuza comme son conseiller et en 1966 quand il
deviendra Président de la République, il le
nommera carrément son “Directeur de Cabinet”. Et c'est à ce titre et depuis lors que le tutsi rwandais en
complicité avec l'extrémiste tutsi
burundais Arthémon Simbananiye planifierons le génocide des hutu qu'ils mettront en exécution en 1972.
–
Les massacres
de Ntega-Marangara de 1988
En 1988, le Major tutsi Pierre Buyoya qui venait de
prendre le pouvoir lors d'une révolution de
palais, fut conseillé par les réfugiés tutsi vivant à Bujumbura
et qui étaient devenus riches et influents et donc
incotournables, de mater dans le sang les pauvres paysans hutu des communes
Ntega et Marangara dans la province de Kirundo frontalière du Rwanda qui osaient lever le petit doingt pour se
plaindre de la discrimination dont ils étaient
victimes, car disaient ces tutsi rwandais, ils pourraient être inspirés par les hutu du Rwanda et réclamer leurs
droits. Buyoya n'y est pas allé avec le dos de la cuillère car il a utilisé des blindés, des hélicoptères et même a répandu du Napalm
sur des pauvres payans hutu qui n'avaient même pas un cailloux dans leurs mains. Les deux communes
furent rasées de leur population à majorite hutu.
- L'Assassinant
du Président Melchior Ndadaye en octobre 1993
L'on sait que le 23 octobre 1973 le premier Président démocratiquement élu S.E Melchior Ndandaye, parce que hutu fut
ignomnieusement assassiné pas des officiers
de l'armée monoethnique tutsi après l'avoir humilié dans les
jardins même du Mess des officiers de Bujumbura quand ces
officiers sablaient le Champagne en le
voyant supplicié.
Mais ce que l'on ne dit pas et qu'on se garde de révéler c'est que le tutsi Paul Kagame lui-même se trouvait à Bujumbura
depuis deux jours et que c'est lui qui a suppervisé cet assassinat en conseillant à ces
officiers de ne surtout pas le laisser en vie et de veiller à ce que l'état burundais
soit décapité en assassinant toutes les personnalités qui pourraient constitutionnellement lui succéder. Il
leur a assuré alors que leur impunité serait garantie. Et effectivement jusqu'à ce jour les assassins du Président Ndadaye se la coulent douce en Occident (France,
Grande Bretagne). C'est ainsi que même le Lieutenant
Kamana dont l'escadron blindé a attaqué le Palais présidentiel et qui
par après a participé à sa mise à mort, au lieu d'être arrêté pour répondre de ce crime, il se répand dans les médias (par le
biais de ses anciens camarades officiers
vivant en France) en faisant comprendre que son crime était justifié.
– L'Assassinat
du Président Cyprien Ntaryamira le 06 avril 1994
On a tendance à l'oublier
ou à le minimiser. L'attentat terroriste et crime de
guerre du 06 avril 1994 quand Paul Kagame a ordonné à ses terroristes
du FPR d'abattre par des missiles Sol-air un avion civile, a coûté la vie au Président alors en
exercice du Burundi SE Cyprien Ntaryamira.
– La tentative
de mai 2015 pour renverser les institutions démocratiques
On ne le soulignera pas assez que la tentative de
renversement de l'ordre démocratique et
constitutionnel de mai 2015 était fomentée et coordonnée entre
autre par le tutsi Paul Kagame. Les émeutiers étaient ravitaillés en
armes et munitions par l'ambassade du Rwanda à Bujumbura en utilisant ses réseaux longtemps tissés et ces armes et munitions venaient du Rwanda souvant
sous le couvert de “Valise diplomatique” ou en utilisant les ONG dites
abusivement humanitaires. Tout cela était coordonné par des officiers ou espions tutsi rwandais cachés dans différents secteurs
d'activités de ce pays. Seul le Major tutsi Désiré Nyaruhirira en tant que Conseiller d'Ambassade
(espion officiel) agissait presque ouvertement. Mais lui aussi a dû être exfiltré en catimini du Burundi tant ses agissements étaient si flagrants que même un honnête citoyen
burundais sans aucune consigne du pouvoir pouvait le lyncher s'il le
rencontrait. Et pour finir, tous les complotistes civils et surtout militaires
qui ont tenté de renverser l'ordre démocratique et républicain au
Burundi en mai 2015 mènent une vie de princes à Kigali et passent leur temps à élaborer des plans
susceptibles de faire conquérir le Burundi par le tutsi
Paul Kagame.
Ce n'est donc pas fini et le Burundi devrait être encore plus vigilant maintenant que tous les
autres pays sont autorisés à entrer militairement en RDC pour éradiquer les groupes rebelles qui leur sont hostiles,
mais que déjà le Burundi est prévenu que
le groupe terroriste Red-Tabara (parrainé et soutenu
par le régime tutsi de Paul Kagame du Rwanda) ne serait pas concerné pas de telles opérations.[5][6]
Conclusion
Dans cet article nous avons voulu montrer que la réconciliation de Museveni et Kagame n'est pas aussi spontanée et souhaitée par les
deux comme on tente de le faire croire. Que les demarches du fils et Dauphin de
Museveni Muhoozi Kaenerugaba ne sont pas de son propre initiative mais une exécution de l'ordre des parrains de son père et de son “oncle”. Nous avons aussi voulu attirer
l'attention sur le fait que le dindon de la farce dans ce marché de dupes sera encore comme toujours la RDC. Enfin
nous avons voulu appeller le Burundi à la plus
grande vigilance car il est dans le collimateur des puissances et lobbies qui
utilisent Kagame pour asseoir et consolider leur “Nouveau Désordre Mondial” dans la
region des Grands Lacs qui y est déjà installé depuis 1994.
Notes:
1-Rwanda’s Kagame in Uganda on rare visit as ties warm.
2-Ouganda: le président Museveni reçoit Paul Kagame, nouveau signe de rapprochement.
3-I received H.E President Paul Kagame, the President of the Republic of Rwanda at State House Entebbe this evening.
4-This is my uncle, Afande Paul Kagame. Those who fight him are fighting my family. They should all be careful.
5-RDC:Red-Tabara – Communique (24.04.2022).
6-Les rebelles burundais refusent les exigences du mini-sommet de Nairobi.
7-Museveni and Kagame discuss mending conflict in the DRC for regional stability.
8-Les propos
tenus par le patron de l'IGF Jules Alingete à Houston créent la polémique en
RDC.
9-BuRuNDi: Le29 avril 1972 débutait la solution finale du Genocide Régicide.