DAKAR/SENEGAL: DECLARATION DU PRESIDENT DE L’UNION DES RESSORTISSANTS RWANDAIS AU SENEGAL A L’OCCASION DU 49ème ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE DU RWANDA
Par Dr. Samuel Hakizimana
Président de l’Union des Ressortissants Rwandais au Sénégal (U.R.R.S.)
Dakar, Sénégal.
1er juillet 2011
1er juillet 1962 - 1er juillet 2011, il ya 49 ans, le Rwanda est devenu indépendant. Cette indépendance n’a pas été obtenue sans heurs. En utilisant la politique de « diviser pour mieux régner », le colonisateur était parvenu à monter les populations les unes contre les autres au gré des intérêts du moment.
De l’indépendance à la conférence de La Baule, le Rwanda était dirigé par un Parti-Etat. La Constitution actuelle de la République rwandaise reconnaît à chaque rwandais le droit de fonder et/ou de s’inscrire dans un parti politique de son choix. Cependant la réalité est tout autre puisque les pouvoirs publics opposent tous les obstacles administratifs formels et non formels pour empêcher l’enregistrement et l’exercice libre des partis politiques non inféodés au régime en place. Aucune opposition politique n’est tolérée et tous les leaders des partis d’opposition dans le pays sont actuellement emprisonnés.
Depuis le mois de mars 2010, la Présidente des FDU-Inkingi, Madame Victoire Ingabire Umuhoza, rentrée volontairement au pays le 16 janvier 2010, après 17 ans d’exil, en vue d’implanter le parti dans le pays et se présenter aux élections présidentielles d’août 2010, s’est vue opposé, à chaque fois, une fin de non recevoir par les autorités, malgré plusieurs demandes administratives et gracieuses d’autorisation.
Arrêtée le 21 avril 2010, relâchée ensuite et mise en résidence surveillée le lendemain, Madame Victoire Ingabire a été de nouveau arrêtée et jetée en prison depuis le 14 octobre 2010. Condamnée d’avance, sans espoir de pouvoir bénéficier d’un procès équitable, elle est accusée de divisionnisme, idéologie génocidaire, atteinte à la sûreté de l’Etat, formation de rébellion et de terrorisme. Les autres leaders du parti, par exemple, M. Sylvain Sibomana, Mme Alice Muhirwa et M. Martin Ntavuka, respectivement secrétaire général, trésorière générale et responsable de la région de Kigali, ont été condamnés le 9 juillet 2010 pour avoir organisé une manifestation publique demandant l’ouverture de l’espace politique.
S’agissant de «Rwanda National Congress » (RNC-Ihuriro), un Parti né des flancs du Parti au pouvoir le Front Patriotique (FPR), il convient de mentionner que tous ses membres fondateurs, à savoir le général Kayumba Nyamwasa, le colonel Patrick Karegeya, Monsieur Théogene Rudasingwa et Monsieur Gérarld Gahima, viennent tous d’être condamnés par contumace à de lourdes peines pour des faits fabriqués de toutes pièces, à savoir atteinte à la sûreté de l’Etat, trouble de l’ordre public, sectarisme et association de malfaiteurs. S’agissant en particulier du général Kayumba Nyamwasa, il convient de mentionner la tentative d’assassinat survenue en plein Mondial le 19 juin 2010 en Afrique du Sud, tentative d’assassinat orchestré, selon toute vraisemblance, par le régime rwandais ainsi que l’ont attesté les dernières déclarations de la police sud-africaine.
Qu’en est-il des autres partis d’opposition ? Le premier Vice-président du Parti Démocratique des Verts du Rwanda, M. André KAGWA RWISEREKA disparu le 13 juillet 2010, a été liquidé physiquement et retrouvé mort le 14 juillet 2010, la tête presqu’entièrement tranchée. Le Président du PS-Imberakuri, M. Bernard Ntaganda, et M. Deogratias Mushayidi, Président du parti PDP-Imanzi, M. Charles Ntakirutinka, ancien ministre du parti PDR-Ubuyanja, purgent de lourdes peines pour les mêmes faits que ceux retenus contre les leaders des FDU-Inkingi et RNC-Ihuriro.
Voilà le tableau sombre du sort subi par les formations politiques de l’opposition au Rwanda. Pour museler l’opposition, les autorités utilisent des dispositions législatives réprimant l’idéologie du génocide rédigées en termes vagues pour museler les opposants. Toute critique est considérée comme une atteinte à l’ordre public ou à la sécurité de l’Etat.
Nous demandons :
- Au Président de la République Rwandaise, son Excellence Paul Kagame, lui qui est le garant du respect des institutions de l’Etat, d’avoir un esprit de grandeur, de se situer au dessus de la mêlée en libérant tous les opposants politiques et les leaders d’opinion actuellement en prison.
- Aux hommes de bonne volonté, d’où qu’ils viennent (la société civile Rwandaise, les organisations africaines de défense des droits de l’homme), à initier ou à encourager le dialogue qui fait défaut entre le pouvoir et l’opposition Rwandaise.
-A la communauté internationale, à encourager et à soutenir tout effort visant à régler le problème rwandais.
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