Rwanda: Samedi Noir en Afandie
Par Cecil Kami
Democracy Human Rights
28 Juillet 2012
Ça y est: le masque est tombé, le miroir brisé. Après les alliés américains et les Hollandais, les Anglais et les Allemands viennent eux aussi de suspendre une partie de l'aide que leurs pays fournissaient à l'Afandie. Il s'agit là, selon le Financial Times, des "plus fortes pressions exercées contre le Rwanda depuis la Libération il y a 18 ans". Seule l'annus horribilis que fut 2006 a pu inquiéter les certitudes des idéologues et autres stratèges de ce cancer qui ronge le cœur de l'Afrique, comprenez la bande de Paul Kagame. Ayant été, pour la première fois, désignés comme des (présumés) assassins, Kagame et ses proches ont perdu leur latin. En Kinyarwanda on dirait bien qu'ils ont "mangé leurs langues" (Kurya indimi). Des piètres et pitoyables prestations télévisuelles en langage de voyou, ils ont craché sur tout ce qui était français. A date, ils n'ont toujours pas convaincu; et maintenant voilà... le M23.
Bien sûr que les techniciens du régime viennent de pondre 28 pages de propagande et autres dénégations sur leur manifeste implication aux côtés de Bosco-Terminator-Ntaganda. Bien sûr que l'inconditionnel CNN a donné un coup de main en offrant une tribune au primus inter afande; bien sûr que l'Onu va revoir sa copie à l'aune des manipulations développées au cours du document contre-attaque d'Afandie et que, fidèle à sa langue fourchue, ce machin va essayer de résoudre la quadrature du cercle afande et plaire aux puissants que sont les États-Unis et leurs pantins anglo-saxons. C'est classique comme scénario. En octobre, personne ne sera alors surpris de voir Kagame blanchi, les Congolais ré-humiliés et.. business as usual. A moins que, de part et d'autre, l'on ne se résolve à jouer les prolongations, question de savoir le nom du prochain locataire de la maison blanche.
Peu importe donc les chipotages qui vont prochainement avoir lieu, une chose est désormais sûre: Kagame n'est plus le saint qu'il a toujours prétendu être. Mieux, il n'est plus aussi invulnérable qu'il veut le faire croire à ceux qui s'opposent à sa folie meurtrière. Avec un peu de volonté politique et de détermination, les fondations de sa maisonnée, l'Afandie, peuvent être irrémédiablement secouées et ainsi offrir une vraie lueur d'espoir à tous les peuples sur qui pèse le joug dictatorial de l'axe Kampala-Kigali. Le masque est donc tombé ce samedi 28 juillet, soit seulement 3 semaines après les jubilations de ce qu'en Afandie l'on nomme la "libération". Une date donc à marquée avec une pierre noire car il pourra symboliser le début de la fin. Le jour où le miroir s'est brisé en Afandie.
Revenant donc sur le démenti apporté par les techniciens de Kagame aux accusations qui lui valent de perdre (momentanément) des millions d'aide, les intéressés retiendront sans doute cette phrase-aveu: "Le Rwanda admet qu’il y a eu des communications téléphoniques avec le M23 pour tenter de promouvoir le dialogue politique". End of story. Plus que l'aspect technique et procédurier de cette affaire Kagame-M23, c'est la fermeté de ses amis qui est louable. Ils lui reverseront l'aide demain, mais aujourd'hui, Kagame et ses supporters réalisent que leur prétendue puissance ne repose que sur une montagne de mensonges et que celle-ci peut s'écrouler d'un moment à l'autre. Suffit juste de ce qu'un de leurs amis, afande Patrick Karegeya, appelle si souvent a wild card. Pauvres afandes...
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