Monday, December 29, 2014

MEMORANDUM POUR EVITER UN AUTRE DRAME PLUS GRAVE AU RWANDA ET DANS LA REGION DES GRANDS LACS

National Democratic Congress (NCD) Congrès National pour la Démocratie (CND)

RUD/RPR
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POUR EVITER UN AUTRE DRAME PLUS GRAVE AU RWANDA ET DANS LA REGION DES GRANDS LACS.


A l’attention de son Excellence Monsieur le Président de la Commission Européenne Jean Claude Juncker



Excellence Monsieur le Président,

Le Congrès National pour la Démocratie-CND, (coalition du Ralliement pour l’Unité et la Démocratie-RUD et du Rassemblement du Peuple Rwandais-RPR) saisit cette occasion pour vous féliciter de votre nomination à la tête de la Commission Européenne, vous souhaiter beaucoup de succès dans l’accomplissement de vos lourdes taches. Nous profitons aussi de cette occasion pour vous souhaiter une bonne  et heureuse année 2015.

Le congrès National pour la Démocratie-CND en profite aussi pour réaffirmer sa détermination et son engagement à œuvrer pour le retour de la paix dans la région des grands lacs d’Afrique en renouvelant le rendez-vous manqué de démobilisation et de désarmement de Kasiki en territoire de Lubero, en province du Nord Kivu entre 2008- 2009.

A titre de rappel, l'invasion du Rwanda en octobre 1990 par le Front Patriotique Rwandais (le FPR), organisation militaire d'anciens réfugiés Rwandais résidant en Uganda et dont les responsables étaient officiers dans l’armée ougandaise a agressé le Rwanda et a pris le pouvoir par les armes. Cette guerre meurtrière a causé la mort des milliers des Rwandais et a jeté d’autres milliers en exil, situation qui a généré une ère d'instabilité, d'insécurité et a plongé la population de la sous-région dans une grande désolation innommable par un cycle des violences  sans fin..

Depuis lors, la violation des droits de l’homme au Rwanda réduit à néant tout espoir de retour volontaire des réfugiés dans la dignité. Les nouveaux maîtres du Rwanda ont choisi la diabolisation et le rapatriement par la force des réfugiés rwandais en RDC sans garantir les conditions minimales de sécurité et de réinsertion dans le pays.

Tout porte à croire que les autorités de Kigali font exprès pour décourager toute initiative privée ou collective visant favoriser le retour des nombreux réfugiés éparpillés dans le monde entier. En effet, comment convaincre les réfugiés Rwandais de rentrer dans leur pays, pendant que de nombreux compatriotes, hutu et tutsi continuent à etre contraints l’exil par le régime en place à Kigali.


En octobre 1996, prenant pour prétexte l'incapacité du HCR de rapatrier les réfugiés se trouvant à l'Est de la RDC et l'insécurité occasionnée par leur présence dans cette région, l'Armée Patriotique Rwandaise ( APR) a délibérément choisi de détruire les camps de réfugiés, de massacrer plus de 300 000 victimes innocentes, d’assassiner les congolais étrangers à la guerre du Rwanda , et de condamner des milliers de réfugiés rescapés à se disperser dans les forets du Congo , dans l’indifférence totale de la communauté internationale et sous le regard complaisant du HCR. Ces événements tragiques ont été documentés dans le rapport d’enquête du rapporteur spécial des Nations Unies, Roberto Garreton, rapport qui est resté sans suite.

Toujours sous prétexte, de rapatrier les rescapés des massacres de 1996 se trouvant encore à l'Est République Démocratique du Congo et de neutraliser les éléments armés en leur sein, en 2009 les autorités rwandaises ont organisé de commun accord avec les autorités congolaises une expédition militaire baptisée « UmojaWetu »,  pour les besoins de la cause.

Faut-il rappeler à votre attention, des exactions et des multiples violations des droits de l’homme, dénoncés dans divers rapports des Nations Unies dont le plus détaillé est le Mapping Report, publié en octobre 2010, et confirmé par des rapports des organisations de défense des droits de l'homme telles que Human Right Watch. Pour justifier les interventions permanentes et dévastatrices de son armée en territoire de la RDC, le  Gouvernement rwandais ne cesse d'évoquer devant le Conseil de Sécurité et d'autres Institutions Internationales la virtuelle menace que constitueraient contre le Rwanda, les réfugiés et les combattants basés dans l'Est de la RDC. Son armée se cache derrière des groupes constitués de toutes pièces par le Rwanda pour ses interventions dévastatrices qui causent la désolation et le chaos humanitaire dans cette partie de la RDC.

Aujourd’hui, ces réfugiés sont encore une fois sous la menace d'une expédition armée, menée sous la houlette des Nations Unies par l'intermédiaire des Forces onusiennes de la Monusco déployées dans l'Est du Congo, sous prétexte de démanteler les groupes armés présents dans cette région.

Pourtant des initiatives ont été prises par les représentants des FDRL , pour amorcer un désarmement volontaire, tout en réclamant comme contre partie la mise en place des garanties pour assurer le retour des réfugiés dans la dignité. A ce jour Les autorités de Kigali n’ont fait preuve de bonne volonté pour rassurer les réfugiés. Il est pour le moins surprenant de constater que  le régime du FPR continue à faire pression sur la communauté internationale pour cautionner à nouveau le massacre de milliers d’innocents , comme si les conditions de vie inhumaines dans les quelles ils viennent de passer plus de 2 décennies ne suffisaient pas.

Comment comprendre que   l’organisation de Nations Unies par le biais de la Monusco  accepte de poursuivre la guerre contre les réfugiés Rwandais que le régime du FPR entretient depuis 1996.

Il est absolument impérieux et sans tarder d'alerter la Communauté Internationale et exiger que celle-ci prenne toutes les mesures possibles, mais également user de sa grande influence afin de mettre fin aux menaces qui pèsent aujourd’hui lourdement sur les Rwandais qui ont cherché refuge en République Démocratique du Congo.

L'ultimatum, envisagé pour lancer les attaques sur ces réfugiés dont le but affiché serait neutraliser les FDLR ( Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) et les mettre hors


d’état de nuire, serait une nouvelle caution aux visées belliqueuses sans cesse manifestées par le président rwandais, Paul Kagame qui, non seulement est le principal artisan des guerres d’agression dont souffre en général la région des grands lacs, et plus particulièrement le peuple rwandais .

Paul Kagame n'a jamais caché sa volonté d'exterminer ces réfugiés: Que l'on se rappelle de sa déclaration du 7 avril 2010, par laquelle il exprimait son profonde regret et son amertume de ne pas avoir eu l'occasion de les éliminer lorsque son armée entreprit la destruction des camps des réfugiés de Bukavu et de Goma en 1996-1997.

En 2009 le président rwandais, en accord avec son homologue congolais, a lancé successivement, sur les réfugiés rwandais, les attaques baptisées Umoja wetu, Kimia I et Kimia II. Il est à la fois déconcertant et regrettable que la Communauté Internationale n'a jamais profité pour condamner vigoureusement et imposer les mesures contraignantes à l'endroit du régime rwandais.

Contraints de quitter leur pays, le Rwanda, pour aller demander protection au RD Congo, ces réfugiés forment en réalité une poignée de rescapés comprenant en majorité des civils: femmes, vieillards et enfants. Certains d'entre-eux, étant nés en RDC, ont été forcés à se protéger contre les incessantes attaques de l'armée rwandaise ou des groupes armés par le régime sanguinaire de Paul Kagame.

Comment la Communauté Internationale envisage-t-elle l'avenir de ces pauvres rescapés? Elle, qui est sensée voler, le plus rapidement possible, à leur secours? Selon les chiffres publiés en Août dernier par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés et en se référant au recensement réalisé par la Commission Nationale Congolaise, le nombre de réfugiés rwandais qui vivraient en RDC seraient de l'ordre de 245.000 personnes, sachant bien entendu, que tous les réfugiés n'ont pas répondu présents lors des recensements.

Il n'existe pas actuellement, au Rwanda, d'ouverture politique: les opposants sont emprisonnés et les moins chanceux sont purement et simplement tués:

Depuis peu, les pêcheurs burundais, habitués à pratiquer tranquillement leur métier de pêche sur le lac Rwero qui est à cheval sur la frontière rwando-burundaise, ont été désagréablement surpris quand ils ont vu des corps humains sans vie qui flottaient sur les eaux du dit lac. Enveloppés dans des sacs en plastique, les cadavres avaient été charriés par les eaux de la rivière Akagera en provenance du Rwanda, pays voisin du Burundi. Les autorités burundaises et rwandaises affirment catégoriquement ignorer l'origine de ces cadavres.
Alerté par les vives dissensions qui règnent actuellement au sein du régime de Paul Kagame, le Département d'Etat Américain avait envisagé de diligenter des experts qualifiés pour enquêter. Sur la proposition américaine le Burundi avait marqué son approbation. Le Rwanda, par contre, ne voyait pas de bon œil l'objet de cette enquête. Il est à craindre que ces crimes soient à nouveau couverts par un silence de la communauté internationale.


Le Rwanda vient de célébrer deux décennies d'un régime autocratique dirigé par une main de fer par le président Paul Kagame. Le 1 octobre 2014 la BBC a levé le coin du voile en diffusant le documentaire: Rwanda's Untold Story. L'histoire du Rwanda jamais contée. La Journaliste anglaise Jane Corbin qui est à la base de ce documentaire   met en évidence la


responsabilité du président rwandais Paul Kagame dans l'attentat contre l'avion du président Habyarimana , sa responsabilité pour les crimes de guerre et les massacres qui ont suivi cette attaque terroriste au Rwanda et au Congo voisin ainsi que des assassinats politiques dirigés contre les opposants au régime partout ils se trouvent. Lors de son témoignage devant la journaliste Jane Corbin, le Professeur et historien bien connu, Filip Reyntjens qualifie Paul Kagame comme du "plus grand criminel encore vivant".

La fameuse réussite économique excessivement vantée et exagérée par le régime de Kigali, est représentée surtout par les immeubles construits grâce aux colossaux revenus, générés par le pillage de matières premières en RDC et de la main d'œuvre gratuite fournie par la population carcérale. Dans les campagnes la population croupit dans la précarité sclérosante pendant que dans son ensemble la population est littéralement troublée par le regain de tension ainsi que d'un lendemain qui risque d'exploser avec des effets encore plus dévastateurs.

Il est évident que la Région des Grands lacs recèle dans son sous sol d'importantes potentialités de matières premières qui attisent toutes sortes de convoitises. Par voie de conséquence, l'instabilité politique qui en découle, offre des occasions favorables au pillage de ces ressources. Au regard de ces interférences, la stabilité politique est la clef de voûte pour reconstruire une région en paix et prospère dans l'intérêt bien compris de tous. En investissant dans cette stabilité politique, non seulement on permettrait l’émergence des régimes démocratiques dans la région mais aussi, on contribuerait à favoriser entre chaque pays le développement de la coopération étroite aussi bien bilatérale que multilatérale.

La réalité de la situation au Rwanda appelle à la prudence et la lucidité pour ne pas tomber dans le piège tendu par celui qui fomente et ne cesse d'attiser les conflits et semer la mort dans toute la région: Qu'est ce qui manque pour matérialiser dans les faits le rapport des Nations- Unies (Mapping Report) publié en 2010 qui montre la responsabilité évidente de l'armée de Paul Kagame dans le massacre des 6 millions de personnes en RDC, rwandais et congolais confondus. Il est essentiel de rappeler que ce rapport est la suite de la commission créée par le Conseil de Sécurité pour enquêter sur les massacres lors des destructions des camps de réfugiés rwandais en burundais dans l’ex-Zaïre en 1996. De plus, le même rapport dit que ces tueries pourraient être qualifiées d’acte de génocide si elles étaient traduites devant une juridiction compétente. Il est alors étonnant que cette même Nations Unies qui a commandé ce rapport soit également la même qui va encore pourchasser ces réfugiés déjà rescapés une fois du projet d’extermination du FPR au lieu de les protéger et poursuivre les responsables de ces crimes en créant un tribunal spécial sur les massacres en RDC.

Nous espérons par ces quelques éléments d’informations vous avoir éclairé sur la situation instable qui prévaut dans la Région des Grands lacs en particulier le cadre des réfugiés rwandais en RDC.

Veuillez agréer Mr le Président, l’assurance de notre haute considération. Fait à Bruxelles le 27 décembre 2014
Dr. Bonaventure HAKIZIMANA

Commissaire des Relations Extérieurs

Congrès National pour la Démocratie

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