Par Sophie Lapy
8/10/12
Amnesty International a accusé, dans un rapport publié lundi, le service de renseignement rwandais de détenir illégalement, de torturer et de faire disparaître des civils.
"Le service de renseignement militaire rwandais appelé J2 a illégalement maintenu en détention sans inculpation ni jugement des dizaines de civils", accuse l'ONG, qui dit s'appuyer sur des recherches et des entretiens menés entre septembre 2010 et juin 2012.
Amnesty International fait état de 45 cas d'hommes détenus "durant des périodes allant de dix jours à neuf mois sans avoir eu accès à des avocats, à des médecins ou à leurs proches" et donne les noms de deux personnes, disparues depuis leur arrestation en mars 2010.
Le rapport d'une cinquantaine de pages cite des témoignages faisant état de passages à tabac, de décharges électriques et de privation sensorielle lors d'interrogatoires.
Amnesty International "exhorte" le gouvernement rwandais à mettre un terme à ces agissements, à enquêter et à suspendre les présumés responsables.
"Au Rwanda, il y a des lois et des procédures bien établies qui encadrent les agissements du service de renseignement militaire en ce qui concerne les menaces pour la sécurité nationale", et des dispositions pour que la justice veille à leur respect, a réagi Kigali dans un communiqué.
Les autorités rwandaises ont affirmé "traiter avec le plus grand sérieux" toute "information crédible" sur "l'utilisation illégale de la torture ou infraction aux lois relatives au traitement des suspects".
Kigali reconnaît que des tribunaux ont effectivement établi l'existence de quelques cas de détentions illégales, "dues à l'excès de zèle de certains individus au sein des services de sécurité", et qu'ils ont "pris immédiatement des mesures" afin d'y remédier.
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