Sunday, May 20, 2012

RWANDA: TRANSCRIPTION DE LA LETTRE MANUSCRITE D’INGABIRE A PAUL KAGAME



Source:

INGABIRE ÉCRIT AU PRÉSIDENT
Vendredi 18 mai 2012
Par l'ÉQUIPE DE THE INDEPENDENT

TRANSCRIPTION DE LA LETTRE MANUSCRITE D’INGABIRE

Le 26 Avril, 2012 -le jour où le ministère public a requis la peine maximale d'emprisonnement à perpétuité pour Madame Victoire Ingabire sur des accusations de terrorisme, menace de sécurité d'État, divisionnisme, idéologie du génocide et négationnisme - le procureur a présenté à la cour une lettre écrite par Mme Ingabire, qu'il prend comme étant une demande de pardon au président Kagame.

Le titre de la lettre écrite en kinyarwanda est ainsi libellé: «Clarifications, des excuses et plaidoyer pour une sortie de prison». Après des centaines de pages de preuves produites par les procureurs contre Ingabire, cette lettre fut le dernier document.

«Cette lettre mérite aucune considération», a déclaré le Procureur Bonaventure Ruberwa. «Mme Victoire Ingabire a demandé pardon dans la lettre mais elle a plaidé non coupable devant le tribunal. Si elle n'était pas coupable, alors pourquoi a-t-elle demandé pardon?» L'accusation a ajouté que le Président de la Réplublique ne pouvait pas pardonner à quelqu'un avant une décision de justice.

Plusieurs publications ont fait état de la lettre dont cependant le contenu réel n’avait pas été révélé jusqu'à présent. The Independent a obtenu une copie de cette lettre et a traduit son contenu du kinyarwanda en anglais et l'a imprimé ci-dessous.

Lorsque The Independent a contacté le bureau du Président de la République pour des commentaires sur la lettre, on nous a dit que son bureau n’a jamais vu cette lettre.

La date du verdict contre Mme  Ingabire a été fixée pour Juin 29, 2012.

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Victoire Ingabire Umuhoza
C / O Directeur de la Prison Centrale de Kigali
Kigali 06 Novembre 2011

(Signé et estampillé  le 7 Novembre 2011 par l'administration pénitentiaire de Kigali)

Son Excellence,
L'autorité suprême de notre pays,
Kigali

OBJET: Clarifications, des excuses et plaidoyer pour une sortie de prison.

S.E. L'autorité suprême de notre pays,

Au cours des procédures judiciaires, j'ai été informée que mes déclarations et communiqués de presse avant ma détention contenaient un langage de division visant à alimenter les tensions entre les Rwandais et inciter le public à détester leur gouvernement. Mes déclarations ont été principalement basées sur la rétroaction de la population. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de rentrer au pays afin de construire mon pays avec tous les Rwandais.

S.E. L'autorité suprême de notre pays,

S'il vous plaît, accepter mes excuses à vous personnellement ou à tout autre rwandais, qui se serait senti mal dans son cœur, à cause de mes déclarations. Il n'a jamais été mon intention de déshonorer qui que ce soit ou d'offenser les droits de quiconque. 
S.E. L'autorité suprême de notre pays,

Je suis ainsi accusé d'avoir de mauvaises intentions et d'avoir créé l'insécurité contre ma mère-patrie. Votre plus haute autorité, après 16 ans d'exil, je me suis consacrée à un retour paisible au bercail, s'est engagée à rejoindre les autres Rwandais à l'intérieur du pays, afin que nous puissions travailler main dans la main pour construire un avenir meilleur pour tous les Rwandais et de donner des assurances de dignité et de respect mutuel à la direction actuelle et future du pays.

S.E. L'autorité suprême de notre pays,

Vous êtes le garant de la primauté du droit dans ce pays et je crois sans nul doute que vous êtes engagés pour le droit de chaque citoyen à contribuer au développement de notre pays et j'ai décidé de vous envoyer cette lettre pour assurer votre autorité que je n'ai pas de mauvaises intentions contre votre autorité ni contre n'importe qui parmi nos citoyens. Je demande votre autorité d’user des pouvoirs vous conférés et votre sagesse pour ordonner ma sortie de prison afin que je puisse récupérer ma liberté totale et contribuer avec tous les Rwandais à faire avancer notre pays.

S.E. L'autorité suprême de notre pays,

Pendant tout le temps que j'ai passé à l'étranger, j'ai eu l'occasion de contempler le monde et le peuple rwandais. Je suis venu à la conclusion qu'il ya beaucoup de choses que nous pouvons accomplir ensemble, indépendamment de nos affiliations politiques. Puissions-nous avoir l'unité, nous aurions accès à tout dans ce monde.

Que la lumière de Dieu vous guide!

Madame Victoire Ingabire Umuhoza (sé).
Note:
Document traduit de l’Anglais en Français par Nzi Nink.
Seule la version anglaise fait foi.


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2 comments:

  1. Ingabire: will her request for clemency save her against a life sentence?

    Idriss Gasana BYIRINGIRO


    Ingabire Victoire Umuhoza, the FDU-Inkingi leader who is facing charges of propagating genocide and threatening state security, among other crimes, wrote to President Paul Kagame
    on November 6 last year, seeking clemency even before court passes judgment.

    Ingabire’s letter addressed three issues namely: to have an opportunity to explain to the president her side of the story, seek forgiveness and provisional release.

    Ingabire is the Chairperson of FDU-Inkingi, an opposition party that authorities have refused to register after linking it to armed rebellion carried out through its armed wing, the Coalition of Defense Forces (CDF), which is allegedly an armed division of her party based in the Democratic Republic of Congo (DRC) that aims at causing insecurity in Rwanda, a crime which attracts the life sentence.

    But some people, especially those who followed Ingabire’s stretched trial that took seven months, have insinuated that the move to seek clemency from the President will possibly influence the court verdict in her favour.

    On the contrary, the prosecution says Ingabire’s letter to the President is strong evidence of guilt.
    “I don’t know from which angle judges can be directed by avowal that she (Ingabire) pleaded for clemency,” Alain Mukurarinda, the spokesperson of general prosecution told The Chronicles.

    Saying the first ‘error’ Ingabire made is to request for clemency from the President while at the same time denying all the allegations against her in court, Mukurarinda wondered why Ingabire wanted to be forgiven by the President. “Of course for crimes she committed,” he affirms.

    On April 25 prosecution sought to have her serve a life sentence and pay a fine of Rwf1.4 million for six charges including threatening state security, genocide denial and promoting ethnic division.

    But Ingabire, who has since refused to attend court hearings citing ‘unfair trial’, denied collaborating with her four co-accused: Major Vital Uwumuremyi, Lt Col Noel Habiyaremye, Col Tharcisse Ntirende and Capt Jean Marie Karuta of the CDF.

    The four have all pleaded guilty and asked court for lenience, something the prosecution has rejected, instead asking the panel of high court judges to sentence the quartet to 10 years imprisonment, taking into consideration their guilty plea.

    To strengthen his argument, Prosecutor Mukurarinda, who led the group of three prosecutors in the case against Ingabire, notes that Ingabire’s request for clemency is in vain.

    “First, her request for mercy was made at the wrong time; she should have basically acknowledged her charges and apologized for them in court. She didn’t do that and also didn’t recognize that the

    President only uses his power, provided for by the Constitution, to forgive people who have already been tried and convicted conclusively,” he said.

    The life sentence is the highest form of punishment in Rwanda since the death penalty was abolished, and prosecution avers that Ingabire merits the life sentence because of engaging in adverse criminal acts.

    “If one defends him/her self by denying all allegations while evidence proves him/her guilty, then what can you do apart from requesting for a tough penalty?” Mukarulinda asks before adding that Ingabire and her lawyers failed to discredit the prosecutors’ evidence before court.

    “She (Ingabire) kept saying ‘I shall prove my innocence’, but she finally decided not to go back to court without discrediting any evidence of the cases against her,” Mukurarinda said, in reference to Ingabire’s April 16 refusal to attend court.

    The refusal has elicited anxiety in the political and judicial circles, with a lawyer, speaking on condition anonymity saying that if found guilty, the verdict to be delivered on June 29 will be criticized by the international community.


    http://www.the-chronicles.net/index.php/news/830-ingabire-will-her-request-for-clemency-save-her-against-a-life-sentence.html

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  2. "The refusal to go back to court has elicited anxiety in the political and judicial circles, with a lawyer, speaking on condition anonymity saying that if found guilty, the verdict to be delivered on June 29 will be criticized by the international community", The Rwandan Chronicles.
    It is also important to add that Ms. Ingabire never asked for clemency. That's why up to date both the prosecution and the high court court of Kigali refused to hand over the alleged letter to the defendend or her lawyers.
    For more info, please read the following article:
    ESE KOKO MADAME INGABIRE YASABYE IMBABAZI PEREZIDA KAGAME?
    http://rwandarwiza.unblog.fr/2012/05/04/ese-koko-madame-ingabire-yasabye-imbabazi-perezida-kagame/

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