Par Bamba di Lelo
Le 2 Octobre 2019
Desmond Tutu a dit: « Si tu es neutre en situation
d’injustice, tu as choisi le parti de l’oppresseur ».
Cette proposition de Desmond Tutu est une proposition
considérée comme « axiomatique », c’est-à-dire sans possibilité de
démonstration admise d’un autre raisonnement acceptable. Il est important de
savoir qu’entre le mardi 16 janvier 2001 et le mardi 16 janvier 2018, soit 17
ans après, le lieutenant Rachidi Muzele Kasereka aurait assassiné Mzee
Laurent-Désiré Kabila, Président de la République Démocratique du Congo et chef
de l’Etat, en présence d’un seul témoin, le professeur Emile Mota, directeur de
cabinet adjoint chargé de l’économie et des finances au cabinet du président
défunt. C’est la seule vérité cachée dans cette affaire, même si certaines
personnalités, sous serment, en ont poursuivies, arrêtées d’autres, et les ont
citées comme présumées assassins de l’ancien chef de l’Etat. En réalité, ce
sont de véritables innocents qu’on a accusés alors qu’ils n’étaient nullement
associés à l’affaire, et ceci pour un véritable complot, ourdi contre Mzee
Laurent Désiré Kabila, qui, d’ailleurs, avait les pressentiments de son
élimination physique décidée…
En effet, les juges de cette fameuse Cour d’Ordre Militaire
avaient toutes les données fiables, et disponibles pour arrêter et présenter, à
l’attention du public le ou les assassins présumés du feu président de la
République, abattu, sans défense, comme une bête dans l’enceinte même de la
présidence de la république, un site, pourtant, le mieux sécurisé du pays.
Par ailleurs, on doit se poser la question de savoir
pourquoi la primeur d’annoncer la mort de Mzee Laurent a été réservée aux
personnalités étrangères particulièrement à Kagame et à Museveni? Ces deux
personnages ont été pour beaucoup, dans la déstabilisation du Congo-Kinshasa,
il y a de cela 22 ans aujourd’hui, et également, fort probablement dans la
disparition de Mzee Laurent Désiré Kabila, jadis, soldat du peuple!
Voilà pourquoi il m’est donc aisé de dire que l’assassinat
de Mzee Laurent Désiré Kabila n’est pas un fait du hasard, mais bien un acte
prémédité, un crime ignominieux, monté et organisé par des professionnels, pour
davantage puiser les richesses dans les réserves de la République Démocratique
du Congo, en toute impunité.
Cela étant, force est de constater que primo: le colonel
Eddy Kapend n’a jamais trahi Mzee Laurent Désiré Kabila, que secundo: Eddy
Kapend n’a jamais comploté contre Laurent Désiré Kabila, tertio: qu’il n’a
jamais assassiné Mzee Laurent Désiré Kabila et enfin, quarto: qu’il n’a jamais
posé un tel acte délictueux, de nature à avoir conduit son « Chef » et son
bienfaiteur à une mort certaine.
De la bouche des assassins capturés à l’aveuglette, ces
derniers racontent, avec force du désespoir que si le colonel Eddy Kapend était
avec Mzee Laurent Désiré à l’instant fatidique, il aurait été tué, lui aussi,
avec Kabila, sur le champ. Après son forfait fatal, fuyant par derrière et
sachant qu’il n’échappera pas de son crime, Rachidi s’était suicidé en se
tirant une balle dans la tête. S’en est le temps de coordonner la défense du
palais, et de chercher son arme à son bureau, Eddy est arrivé trop tard sur le
lieu du crime; pris de colère, il a arrosé d’une rafale le corps sans vie, ou
mieux le cadavre de Rachidi qui, au demeurant, était déjà mort cliniquement
parlant. Contrairement au mensonge généralement diffusé dans l’opinion, ce
n’est donc pas le colonel Eddy Kapend qui a tué Rachidi. Car, le colonel Eddy
n’était pas avec Mzee quand Rachidi l’avait assassiné, là où il se trouvait
parmi d’autres dignitaires du régime. Et d’ailleurs, en cet instant-là, Eddy
n’était pas armé?
Il est utile de préciser que Mzee Laurent Désiré Kabila est
mort sur le coup devant le professeur Mota qui en fut témoin. Le régime de
Kabila, à cet instant-là, s’arrêta.
Seulement voilà, du secret de la providence divine est
spontanément sorti courageusement cet officier colonel Eddy Kapend, Chef d’Etat
Major particulier du Président de la République, pour dire stop, et ordonner à
tout le peuple congolais, et particulièrement aux généraux, officiers,
sous-officiers, caporaux, et soldats de s’abstenir de tout acte de vandalisme,
de nature à perpétrer les massacres contre notre peuple.
Chers compatriotes,
Vous êtes tous témoins de cette vérité historique; tous
donc, militaires et civils, rebelles et loyalistes, étrangers et nationaux, lui
obéiront spontanément comme par un amen collectif de l’évangile. C’est autant
dire que le colonel Eddy Kapend a, non seulement empêché que le chaos ne
s’abatte sur le pays comme ce fut le cas, jadis au Rwanda, lorsque le président
Juvénal Habyarimana avait été lâchement assassiné à Kigali en 1994.
C’est autant dire qu’Eddy Kapend apparaît à nos yeux comme
un héros de son temps, car ce dernier a, à coup sûr protégé la vie de nos
populations et la famille de Laurent Désiré Kabila. Il a également arrêté les
assassins complices de Rachidi, et il les avait mis tous vivants à la
disposition des autorités judiciaires compétentes pour ouverture d’une enquête,
afin d’élucider toute la vérité attendue sur cette ténébreuse affaire d’Etat.
A dire vrai, Eddy Kapend avait donc sauvé le régime de
Kabila, en transférant sans aucune contrainte, le pouvoir du père au fils, par
la seule force de sa loyauté à demeurer fidèle à Laurent Désiré Kabila
président défunt, par son serment spécial à respecter et faire appliquer son
testament politique dont il était le gardien. Et, il n’y a pas d’autres sources
à la survie de ce régime qui se prolonge à travers Félix Antoine Tshilombo
Tshisekedi, suivant le deal entre lui et Joseph Kabila.
Contrairement aux propos sulfureux de Yerodia Abdoulaye
Ndombasi, qui dit: « … le colonel Kapend et consorts sont des innocents dans
l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, mais on ne peut pas les libérer de la
prison tant qu’on n’aura pas trouvé les vrais coupables ». Et ici, ma question
pertinente est celle de savoir à quel principe juridique moral ce raisonnement
de l’ancien baron du régime, le camarade Yorodia, tient-il? D’une analyse
irrationnelle, subjective ou orientée?
Pourtant, Eddy avait mis à leur disposition, Yerodia étant
lui-même ministre de Kabila, les présumés coupables de la mort de son ancien
compagnon de lutte les présumés coupables de la mort de Laurent Désiré Kabila,
et accepter comme parole de l’évangile, les idées ubuesques de Yerodia ainsi
que celles des autres pseudo kabilistes, constituent une trahison à la mémoire
de Mzee Laurent Désiré Kabila. Au contraire, Yerodia, Mwenze Kongolo et tous
les amis de l’ancien président de l’époque, devraient se liguer comme un seul
homme pour exiger la libération non seulement d’Eddy Kapend mais également et surtout
de toutes celles et ceux qui sont innocents dans cette affaire et qui subissent
l’injustice de la loi du plus fort, et l’emprisonnement injustifié de presque
20 ans maintenant, sans raison valable.
Sont-ils placés dans les couloirs de la mort pour mourir à
petit feu, alors même que la Cour d’Ordre militaire n’a jamais prouvé leur
culpabilité dans cet assassinat? Bien que, de leur groupe, 28 détenus sont déjà
morts pour rien. Enfin, pour le plaisir du tireur de ficelle, commanditaire de
cet acte ignoble!
De ce récit, nous pensons qu’après 18 ans de détention, Eddy
Kapend est en droit de demander à l’organe de la loi, et aux compagnons de Mzee
Laurent Désiré Kabila, où sont les assassins de l’ancien Président, que ce
dernier avait mis à leur disposition? Qui les avait libérés et pourquoi? Et si
par ailleurs, on n’en avait pas été soi-même complice, ou encore auteur
intellectuel du crime?
Devant cette évidence et avec le recul du temps, si, par
absurde, le lieutenant Rachidi ne s’était pas suicidé, il serait aussi parti
comme tous les autres fugitifs, libérés pour une mission bien accomplie! Et,
pour camoufler la vérité sur la mort du président de la République, les
initiateurs de ce crime, ont décidé l’arrestation du colonel Eddy Kapend comme
un parfait bouc-émissaire. Le terrain étant donc resté sans contrôle, ce qui,
de fait, a permis aux nouvelles autorités, tirant profit du crime, de libérer,
loin de l’œil indiscret, les recruteurs et les assassins de cet acte ignoble et
barbare.
De ce qui précède, et pour tous les biens que le colonel
Eddy Kapend a rendu à la nation, au peuple congolais, et à la famille de
Laurent Désiré Kabila, Eddy Kapend n’a eu comme récompense que la prison!
Devant cette nouvelle évidence, et avec recul, si Rachidi ne
s’était pas suicidé, il serait aussi parti comme tous les autres pour disculper
voire cacher la vérité sur la mort de Mzee Laurent Désiré Kabila. Ainsi, face à
un doute, et à défaut des preuves probantes, le colonel Eddy Kapend, qui aurait
dû prendre le pouvoir, mais ne l’a pas pris, par loyauté à son chef lâchement
assassiné, Eddy apparaît, aux yeux de l’opinion, comme un parfait bouc
émissaire, qui paie à la place des autres commanditaires fugitifs!
A l’analyse de notre succinct réquisitoire, nous n’avons pas
la prétention d’avoir épuisé ce sujet d’extrême actualité, néanmoins, comme
décrit lors de nos précédentes publications sur ce sujet, nous disons et
confirmons que comme toute le monde le sait (pouvoir et peuple): que le Colonel
Eddy Kapend est innocent de la mort du président Laurent Désiré Kabila, en
dépit du mensonge de la Cour d’Ordre Militaire de triste mémoire. D’ailleurs,
aucun jugement définitif n’existe sur cette nébuleuse affaire, où d’ailleurs un
doute méthodique persiste encore dans notre subconscient collectif.
Certes, il y aura probablement d’autres procès à l’avenir et
des enquêtes pour connaître la vérité, autour de la mort d’un chef d’Etat en
plein exercice, mais en attendant, rien n’est fait, au contraire, on se
contente d’amplifier l’accusation contre Eddy, et consorts, d’atteinte à la
sûreté de l’Etat, en leur portant ainsi, par la force des choses, l’habit de
prisonnier, alors qu’ils sont innocents et, malgré ce désir de faire mal à un
semblable, Eddy et ses compagnons furent amnistiés en 2005, et acquittés par la
Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples en 2013, avec l’obligation
pour l’Etat congolais de les libérer tous et les dédommager pour les préjudices
physiques et moraux subis lors de leur détention injustifiée. Bénéficiaires de
toutes les mesures de décrispation telles qu’exigées par tous les accords
politiques internes et externes en l’occurrence: Lusaka, Sun City et
Saint-Sylvestre du 31 Décembre 2016.
Chers compatriotes,
Nous ne pouvons pas conclure ce condensé de plaidoyer, nous
les amis et compatriotes d’Eddy Kapend, sans en appeler à l’ultime attention du
nouveau Président de la République, Félix Antoine-Félix Tshilombo Tshisekedi,
que depuis sa prise de fonction, il ne cesse de nous conduire, selon sa
rhétorique, dans un carrefour d’un Etat de droit, et si tel est le cas, nous
recourons donc à son autorité, afin que la reconnaissance de toute la nation
congolaise, et de la famille biologique de Laurent Désiré Kabila, soit rendue à
Eddy Kapend pour sa maîtrise de la situation, le jour fatidique du 16 janvier
2001 et de libérer sans autre forme de procès le Colonel Eddy Kapend et ses
compagnons d’infortune.
In fine, ça sera ainsi justice pour eux, et pour la mémoire
de Mzee Laurent Désiré Kabila, qui s’est trompé de partenaires, lors de sa
marche triomphale vers Kinshasa, un certain 17 Mai 1997, dont le sang ne doit
pas couler sur la tête des innocents, alors que les coupables sont à l’abri de
tracas nauséabonds.
En sus, nous profitons de cette tribune, nous les amis,
compatriotes et famille d’Eddy Kapend, d’exprimer notre vif souhait, à Son
Excellence Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République et Chef de
l’Etat, de libérer comme il l’a déjà fait, précédemment, à d’autres prisonniers
politiques, et d’opinion, le colonel Eddy Kapend, et ses compagnons, pour des
raisons humanitaires et de justice, d’une part et de décrispation de crise
d’autre part.
Par ce geste paternel, nous souhaitons vivement que la
République Démocratique du Congo, notre pays, sorte, si vite, au cours de votre
quinquennat, de ses prédateurs véreux, machiavéliques et haineux, et connaisse
à l’instant présent, une renaissance humaniste et démocratique, pour qu’enfin,
qu’elle devienne un couloir de la paix, et de pont entre les civilisations, en
espérant que demain, les temps seront meilleurs!
Source: Congo Indépendant
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