Le camp des réfugiés hutu de Kirama
été brulé par les FARDC et RDF
|
Par Charles Ndereyehe
Commissaire chargé de
l’Information aux FDU-InkingiBruxelles le 9 Mars 2015
Depuis le déclenchement des opérations de l’armée
congolaises « contre les FDLR » le 24 février 2015, des informations alarmantes
nous parviennent, faisant état de crimes de guerre et de crimes contre
l’humanité. Des voix de plus en plus insistantes avec des images à l’appui,
font état de destructions à l’artillerie lourde et brûlis systématique des camps de réfugiés rwandais
au KIVU. Ces opérations dirigées par le général Bruno Mandevu
seraient conjointement menées avec l'appui des contingents militaires venus du
Rwanda.
Certaines sources parlent de massacres de plusieurs centaines de
réfugiés rwandais et des citoyens congolais à BIBWE-MASISI, KIRAMA-RUTSHURU,
CHAHI, KIWANJA. Les congolais de la région des VIRUNGA, frontalière avec le
Rwanda, affirment avoir vu une infiltration massive des troupes fraiches
rwandaises lourdement armées ; ceci confirme les informations reçues de Kigali
faisant état de rappel sous les drapeaux des réservistes et des démobilisés
recyclés intensivement à Kanombe-Kigali pour être envoyés au front en RDC.
Les FDU-Inkingi déplorent que les droits de l’homme soient
vraisemblablement valables lorsqu’ils coïncident avec les intérêts des grandes
puissances qui siègent au Conseil de Sécurité. Cette nouvelle guerre, qui se
déroule loin des cameras en l'absence d'organisations humanitaires, rappelle à
bien d’égards les tristes massacres des réfugiés rwandais par des opérations
combinées des rebelles des AFDL et de l’armée du FPR en 1996-97. Ces exactions
ont été largement documentées par le rapport Mapping Report. Selon ce rapport
des Nations Unies, certaines exactions pourraient être qualifiées de crimes de
génocide. Pour bien assoir le régime du FPR, certains pays qui se réclament
champions des droits de l’homme, s’étaient pourtant voilés la face pour
affirmer cyniquement que les réfugiés rwandais rescapés de ces massacres
étaient tous rentrés au Rwanda. Il a fallu le courage de certaines
personnalités comme Mme Emma Bonino, Commissaire européenne à l'action
humanitaire, pour découvrir plus de 200.000 réfugiés fantômes abandonnés à
eux-mêmes à Tingi-Tingi.
Les FDU-Inkingi réitèrent qu’aucune solution militaire en RDC ne
peut apporter des solutions durables à la crise politique rwandaise. La
persistance des réfugiés et les diverses formes de rébellions qui en découlent
sont en effet le résultat de la marginalisation politique et économique d'une
couche de la population rwandaise. La résolution durable du conflit rwandais ne
peut être réalisée qu’à travers un dialogue inter-rwandais hautement inclusif
(DIRHI). Ce dialogue doit inclure toutes les parties prenantes, y compris les
différents protagonistes, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur du pays, armés ou
non, ainsi que des représentants des confessions religieuses et de la société
civile. A travers ce dialogue, les représentants des diverses composantes
s’accorderaient sur des mécanismes constitutionnels et des arrangements
institutionnels de gestion du pouvoir qui rassureraient et sécuriseraient tout
un chacun.
No comments:
Post a Comment