La disparition de Nelson Mandela: que cache cette sacralisation, cette divinisation et que-sais-je encore?
Par Shankuru Maurice
Le 8 Décembre 2013
Je n'ai rien contre cet homme qui a œuvré pour la
réconciliation de son peuple. J'e n'ai rien contre cet homme qui a tendu la
joue gauche après avoir reçu une baffe sur sa joue droite. Oui, cet homme
là, mérite les hommages, mes hommages,
vos hommages.
« Mandela
a œuvré pour rassembler ce qui est épars. Il a sacrifié sa propre liberté pour
faire reconnaître celle de tous les autres. Il est « mort » mais son œuvre
reste, son exemple est le phare qui montre l'horizon à rejoindre, le sommet à
atteindre. Toutefois, comme pour toute voie ascendante, il n'est pas aisée d'y
arriver! », écrit Dr. Nkiko Nsengimana.
Cependant, moi j'en ai que faire de ces larmes de
crocodiles ou plutôt de prédateurs qui l'ont laissé (ont laissé faire) pourrir
en prison pendant ces si longue vingt-sept années. Ne figurait-il pas sur la
liste des terroristes des grands de ce monde? Il a été libéré parce que
« the Wind of Change », comme dirait le journal le prophète, était
là. Oui, il mérite ces hommages mais je suis contre ces hypocrites qui
l'adoube, le sacralise à la limite de le diviniser.
Avec Dr. Nkiko Nsengimana je confirme que nous
devons certes, nous incliner et saluer la dépouille mortelle et que le plus bel
hommage à rendre à un homme aussi exceptionnel est de regarder vers les sommets
montrés par lui et continuer à poursuivre la route de la liberté qu'il a
tracée.
Mon petit doigt me dit (eh oui, je sais lire entre les lignes) que
le prochain homme à être adoubé et divinisé de la sorte sera peut-être une
femme: Victoire Ingabire Umuhoza. Peut-on s'en réjouir ou s'en inquiéter?
Souvenez-vous ( c'est toujours intéressant de faire
le feed back), cette héroïne a pris l'initiative de rentrer au bercail avec un
seul but: contribuer à l'évolution démocratique du président le plus
sanguinaire, le plus dictatorial de l'histoire du Rwanda ou plutôt de
l'humanité.
Au lieu de saisir cette opportunité qui lui était
offerte sur un plateau d'argent, Paul Kagamé a érigé un mur « There is the
line they cannot cross » aime dire ce mégalomane. Oui, on ne défie pas
Paul Kagame sur son terrain de chasse ou plutôt de prédation.
Revenons à cette brave dame, car en apprenant la
mort de Nelson Mandela, j'ai pensé instantanément à elle. Je ne sais pas
pourquoi, mais la sagesse chinoise nous apprend qu'aucune pensée ne surgit par
hasard. Le sixième sens, me direz-vous. Vous aurez tout à fait raison.
Victoire Ingabire en prison, les affaires
continuent. Bill Clinton, Tony Blair, Alain Gauthier et les autres parasites
qui vivent dans l'opulence grâce au sang des Rwandais et des Congolais, ne
tarissent pas d'éloges. Leur slogan se résume en ceci: circulez, il y a rien à
voir.
Victoire Ingabire peut continuer à pourrir en
prison et même y mourir ce n'est pas nos oignons. Pourvu que nos poches, nos
coffres soient remplis de diamants ( du coltan) du sang. Et demain s'il lui
arrive quelque chose de pire, vont-ils dire qu'ils n'en savaient rien? Non, je
suis révolté contre ces hypocrites. Je suis révolté contre la fameuse
communauté internationale et l'ONU que le général De Gaule avait qualifié, à
juste titre, de machin. Quel visionnaire était ce général!
Nelson Mandela, repose en paix. Victoire Ingabire,
pourris en prison en attendant ta prochaine sacralisation, divinisation.
Source : DHR
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