Par Muhire James
Le 31 Octobre 2022
Introduction
Dans un article publié le 12 juin 2022 sur The Rwandan, nous évoquions alors le drame des hutu de service que le FPR de Kagame a instrumentalisés depuis l'invasion du Rwanda par les éléments tutsi de l'armée de l'Ouganda et dont il assumait le commandement. Nous disions alors ceci:
“Depuis sa conquête
militaire du Rwanda, le FPR de Kagame brandit des trophées des personnalités
hutu pour clamer qu’il est venu pour mettre fin à la discrimination ethnique
dont il accuse les régimes précédents qualifie de “hutu”. Dès juillet 1994, il
a usé de ce subterfuge pour berner l’opinion mondiale en nommant un hutu comme
Président. Mais il s’avérera que le nigaud Pasteur Bizimungu n’était rien, car
c’est Kagame comme Vice-Président et Ministre de la Défense qui détenait tous
les pouvoirs. Kagame a même fini par le jeter en prison et à occuper
ouvertement le fauteuil de Président de la République. Il en est sorti diminué psychologiquement après cinq ans, et
depuis lors il n'est qu'une loque humaine ne sachant pas où elle est.
Le cas de Pasteur Bizimungu est le plus
connu car plus criant vu son rang. Mais d’autres “hutu de service” ont été
instrumentalisés ou le sont encore et en prime avec des consignes strictes de s’humilier
publiquement et en permanence.”
Le présent article vient compléter le précédent comme l'ont demandé plusieurs lecteurs en insistant pour
que la liste de ces pauvres hutu de service du FPR soit allongée et qu'ils soient classés dans des catégories qui les caractérisent. C'est ce que nous allons exposer dans
les lignes qui suivent. Il ne
s'agit pas de relater le CV de chaque hutu de service cité et classé dans telle catégorie car cet exercice serait fastudieux. Néanmoins, nous alors dire un mot sur chacun
d'eux sans trop développer. Nous les avons classés en quatre catégories, à savoir: 1) Des instruments usés et/ou déçus, 2) En sursis ou psycholoquiquement
et/ou physiquement finis, 3) Des vuvuzélas ou tonneaux vides qui continuent de retentir jusqu' à ce que leurs maîtres les fairont taire et 4) Les robots ou
automates sans état d'âme. Ce classement est tout à fait personnel et donc forcément subjectif.
1. Des instruments usés et/ou déçus
- Pasteur Bizimungu
Nous avons un peu parlé de cet impulsif et primesautier individu dans le premier article publié le 12 juin 2022 et dont le lien est repris ci-haut.
Voici à présent la biographie complète de
ce “hutu de service par excellence”: “Né en 1951 en Commune Gaseke, Préfecture Gisenyi, Pasteur Bizimungu a fait ses études au Petit Séminaire de Nyundo avant
d’aller à l’Université Nationale du Rwanda. Lors des troubles qui ont secoué
les écoles secondaires et supérieures du pays en 1973, il était membre des
comités du salut, un groupe qui pourchassait les étudiants tutsi au campus
universitaire de Butare. Après le premier cycle en Facultés des
Lettres, il fut envoyé en France comme boursier du gouvernement afin d'y poursuivre les études universitaires. Mais il ne put réussir ces
études et après un redoublement en première licence sans succès, la
bourse lui fut coupée comme les réglementations
l'exigeaient. Les barons du régime d’alors intercédèrent en sa faveur auprès de
l’homme d’affaires tutsi Valens
Kajeguhakwa, qui lui paya les études des obscurs établissements privés ou de
promotion sociale. En échange, Kajeguhakwa reçut des marchés juteux dont le
monopole dans la fourniture des produits pétroliers à l’armée.
A son retour au pays, sans que personne ne sache quel
diplôme il avait et quelle filière il avait suivi, Bizimungu fut engagé à la
Société des Transports Internationaux au Rwanda (STIR), dont le Directeur Général
était Faustin Twagiramungu. Kajeguhakwa avait placé à la même STIR une fille de sa parenté
prénommée Séraphine. Pasteur Bizimungu et Séraphine ne tarderont pas à être unis par leur
mentor commun et se marièrent. Quand fut fondée la Banque Continentale
Africaine au Rwanda (BACAR) dont Valens Kajeguhakwa était l’un de grands actionnaires, il y nomma Pasteur
Bizimungu comme Fondé de pouvoir. Il fut ensuite promu
directeur de la société nationale de distribution et de commercialisation
d’eau, d’électricité et de gaz (ELECTROGAZ). Le moment venu, Kajeguhakwa accompagné de Pasteur Bizimungu prirent le large en septembre 1990 vers l’Ouganda
pour aller y préparer l’attaque du pays avec le FPR. Bizimungu fut vite intégré
dans le mouvement et y fut nommé commissaire à l’information et à la
documentation. Il conduisit les délégations aux négociations d’Arusha. A la
prise du pouvoir par le FPR en juillet 1994, il fut nommé président de la
République par le FPR mais sans aucun pouvoir réel, l’homme fort étant le
vice-président Paul Kagame. Une autre partie de ses prérogatives était exercée
sous la surveillance d’une autre figure influente du FPR, Patrick Mazimpaka, ministre à la Présidence.
Pasteur Bizimungu cautionna tous les massacres commis par des
militaires de l’Armée patriotique rwandaise (APR) dont ceux de Kibeho en 1995,
ceux des camps de réfugiés hutu en RDC entre 1996-1997, ainsi que les
nettoyages ethniques qui suivirent dont ceux de 1998 dans le nord du pays.
Poussé à la démission en mars 2000 pour faire place à
Paul Kagame, Pasteur Bizimungu fonda, en mai 2001, un parti politique dénommé
« Parti démocratique pour le Renouveau » (PDR-Ubuyanja).
Cette formation fut immédiatement interdite. En avril
2002, Pasteur Bizimungu fut accusé d’association de malfaiteurs, de
détournement de deniers publics et d’incitation à la désobéissance civile.
Condamné à 15 ans de prison en 2004, il fut libéré par grâce présidentielle le
06 avril 2007.”
Il est actuellement une loque humaine qui ne sait même plus dans quel pays elle se trouve.
- Anastase Gasana
Un intriguant, ambitieux et tordu, ce personnage est en lui-même la personnification de la face sombre des rwandais. De moniteur diplômé D4 pour l'enseignement à l'école primaire, il a magouillé (admission au pré-IPN) pour être parmi les premiers diplômés de l'IPN (Institut Pédagogique National du Rwanda) formés pour l'enseignement secondaire inférieur alors que le diplôme de D4 ne donnait pas accès aux études supérieures. Au lieu d'aller enseigner, il va encore magouiller pour aller en France d'où il est revenu quatre ans plus tard bardé du titre académique ronflant de “Docteur”. Affecté à l'Université Nationale du Rwanda comme professeur en faculté des lettres, il a tout fait pour qu'il soit affecté à Kigali dans n'importe quel poste. Il fut alors nommé Conseiller à la présidence du MRND dont le Secrétaire Général (avec rang de Vice-président de la République) était Bonavanture Habimana, originaire de la même région que lui et chez qui il passait des nuits blanches en implorant. Mais en 1991, sentant le vent du changement tourner, il n'hésitera pas à fournir au parti d'opposition rennaissant à savoir le MDR Parmehutu qui semblait avoir le vent en poupe et en plus allié au FPR qui combattait par les armes le Rwanda, des documents secrets ou confidentiels du parti MRND. Comme preuve qu'il quittait le MRND et adhérait au MDR en toute franchise, il amena avec lui tous les projets du MRND dont certains étaient de sa plume. Il en est ainsi du projet de création de la section jeunesse du MRND qui devait se dénommer “Interahamwe”, fruit de son imagination et avalisé par le Comité Central du MRND. Il fut alors admis officiellement au MDR.
Opportuniste et magouilleur de nature, lorsque le
parti MDR fut traversé par un schisme et que son président Faustin Twagiramungu fut démis par le Congrès de
Kabusunzu en juin 1993, Anastase Gasana se tint aux aguets. Quand Faustin Twagiramungu parviendra à imposer au Président
Habyarimana de reconnaître sa faction minoritaire
comme le vrai MDR et qu'il imposera Madame Agathe Uwilingiyimana comme Première Ministre, Gasana qui savait que cette faction était quasiment vide de cadres, sauta sur l'occasion et
fut alors nommé “Ministre des Affaires Etrangères! Son vieux rêve
réalisé, il n'hésitera devant
aucune trahison ou aucun ridicule pour se maintenir au devant de la scène médiatique.
Ce fut donc lui qui dirigea la délégation gouvernementale aux dernières séances des négotiations d'Arusha pour leur signature le 03 Août 1993. C'est encore lui qui signa le protocole
additionnel qui permettait au FPR de caserner un “bataillon” de ses combattants
dans la capitale Kigali. La question du lieu de casernement de ce contingent
qui n'était pas tranchée tant le
point était sensible et
vital, Anastase Gasana la tranchant en un tourne-main en simplement signant
pour le choix du FPR qu'était le siège du Parlement du pays à savoir le Palais du CND à Kacyiru en plein
centre ville, alors que son prédécesseur
Boniface Ngulinzira pourtant lui aussi du MDR, s'y était opposé.
C'est donc en toute logique qu'après la prise de la capitale Kigali signifiant la conquête militaire du Rwanda par le FPR, qui justement y est parvenu à partir du CND que lui avait offert Gasana, celui-ci fut nommé” Ministre des Affaires Etrangères” en octobre 1994 dans le gouvernement du FPR. Mais comme il se réclamait toujours du MDR, lorsque ce parti fut éradiqué et interdit au Rwanda, en 2002-2003, il comprit que les Inkotanyi l'avait usé jusqu'à la moelle et qu'ils n'avaient plus besoin de lui. Il profita alors de la première occasion (ambassadeur aux Nations Unis rappelé) pour demander l'asile politique et vivre avec ceux contre qui il a comploté et accusé au FPR. Et voilà le sort des hutu de service du FPR quel que soit les époques.
- Pierre Damien Habumuremyi
Nous avons parlé en numero 3, de ce “débrouillard” de Rwaza-Ruhengeri, dans l'article précité.
- Lt Colonel Munyakazi Laurent
Cet officier gendarme originaire de Byumba (Buyoga, Paroisse
Burehe) était non seulement
“nul” intellectuellement mais aussi une “nouille” professionnellement.
Ayant passé toute sa carrière, (de Sous-Lieutenant à Lt-Colonel) à Kigali au Camp Kacyiru, il trembla
lorsqu'en 1990, la Gendarmerie comme toute Force Armée devait envoyer aussi des unités au front quand le pays est attaqué. Il n'hésitera pas à se mutiler volontairement pour obtenir des
attestations médicales l'exemptant d'aller au
front.
Mais curieusement quand en 1991, l'OUA mit en place,
dans le cadre de gérer le conflit armé entre le FPR (en fait l'Ouganda) et le Rwanda, un
Groupe d'Obesrvateurs Militaires Neutres (GOMN) comprenant des officiers des
FAR et du FPR, il fit le siège chez une haute autorité (membre du Comité Central du MRND)
originaire de sa région pour qu'il intercède afin que le Major Munyakazi soit désigné parmi les officiers des FAR (cinq en tout) qui devaient
faire partie du GOMN. Son seul argument était que
ces officiers allaient percevoir des primes en dollars en plus de leurs
salaires mensuels et que donc il avait besoin de cet argent! Ce qui fut fait
comme par enchantement au grand étonnement des
autres officiers. Ce ne fut pas tout. Quand le GOMN fut fondu dans la force des
Nations Unies qui venait d'être créée, la MINUAR, Munyakazi a encore magouillé pour qu'il soit le seul officier des FAR ayant
appartenu au GOMN qui continuerait dans la MINUAR.
C'est là qu'il fit connaissance avec un officier du FPR du nom de Karenzi Karake qui devint son ami intime et donc qui l'a subrepticement recruté au FPR. C'est donc sans surprise qu'après la conquête du pays par les Inkotanyi, Munyakazi rejoindra son APR dans laquelle il montera vite en grade jusqu'à être nommé “Général Major”! C'est à cette époque qu'il parcourait les préfectures de Byumba, Ruhengeri et Gisenyi en montrant aux populations les Kadogo tutsi de son escorte en disant: “Si vous ne vous soumettez pas au FPR ces enfants vont vous tirer dessus et ils sont infaillibles... (ntibahusha), vous les voyez???”. Autant son ascension fut fulgurante, autant sa chute sera brutale. En effet le malheureux Laurent Munyakazi qui, après avoir été bombardé « Général Major », pour les besoins de propagande, ce brave gendarme fut par après accusé de génocide et condamné à la réclusion à perpétuité. Il avait depuis lors perdu la vue, pour avoir été enfermé dans un endroit obscur, ce qui a aggravé sa forte myopie. Dans un communiqué laconique diffusé le 17 septembre 2013, la direction de la prison de Kimironko où il était détenu a annoncé que le général Laurent Munyakazi était décédé « de mort naturelle ». Il est donc mort en détention à seulement 60 ans sûrement des suites de mauvais traitements. Une illustration du sort que le FPR réserve à ses complices hutu trop zélés.
- Major Cyiza Augustin
C'est un “mushi” (de Cyangugu) que le statut
d'officier et les diplômes ont fait perdre la tête et donc la raison. Augustin Cyiza sorti Sous
Lieutenant à l'ESM en 1998, fut après envoyé étudier à l'Université Nationale du Rwanda (UNR Butare) dans la Faculté de Droit. Il en reviendra quatre ans plus tard avec
le diplôme de Licence (Bachelor 2è Cycle) et servira dès lors dans les départements juridiques soit de l'Etat Major de la Gendarmerie
soit du Ministère de la Défense. C'est
ainsi qu’en 1992, lorsque un gouvernement dirigé par le parti MDR dont le président était un autre mushi, le
Major Cyiza qui était alors officier au service
juridique et administrative au Minadef, reçut en
sous-main la mission d'aiguillonner le civil nommé Ministre de la Défense alors qu'il
ne savait même pas distinguer un peloton d'une compagnie...car ingénieur forestier de formation et de métier, pour lui faire signer les désiderata du MDR. Ainsi le Major Cyiza, de simple officier au
cabinet Minadef comme d'autres, devint “Conseiller juridique et personnel” du
Ministre James Gasana, Ministre de la Défense.
Au Minadef, le Major Cyiza fut beaucoup de dégâts favorisés par la crédulité et la nullité du Ministre
de tutelle. C'est lui qui lui a fait signer les propositions à soumettre au Gouvernement pour mettre des officiers supérieurs âgés de 50 ans ou
plus et les officiers subalternes âgés de 45 ans ou
plus, en retraite en temps de guerre. Ceci alors que sous d'autres cieux, mêmes les hommes valides âgés de 60 ans sont appelés sous
les drapeaux et même interdits de sortir du pays
quand le pays est en guerre. (Cfr Ukraine après mars 2022).
Après le 06 avril 1990, le Major Cyiza comme officier de
bureau au cabinet du Minadef, et donc n'ayant plus rien à faire car les bureaux étaient fermés, s'occupa utilememt en évacuant les riches tutsi de Kigali pour les amener à la frontière avec le
Burundi, mais en bon “ mushi” en exigeant des sommes conséquentes.
Certains militaires des unités qui se battaient dans Kigali ayant notés son trafic ont failli le lui faire payer cher, n'eut été l'intervention
des officiers qui connaissaient Cyiza. Ce n'était pas fini! A mesure que le FPR gagnait du terrain dans
sa conquête, le Major Cyiza invitait ouvertement les officiers
des FAR qu'il croisait à déserter vers l'ennemi. Ce n'est donc pas par hasard qu'en
juin 1994, il alla exercer à Cyangugu même avec mission de retenir le plus de militaires FAR qui
fuyaient et donc qu'il fut en même temps “Préfet et Commandant de place” à Cyangugu pendant l'opération
Turquoise jusqu'à ce que le FPR arrive.
Après, la conquête de tout le
pays par ceux dont il fut complice, il les rejoindra pour cueillir les fruits
de son laborieux travail au Minadef des FAR. Il sera alors nommé Lt Colonel et Président de
la Cour Constitutionnelle, soit la plus haute autorité judiciaire du pays, pas moins! Mais c'était mal connaître la vraie
nature des tutsi du FPR. Ainsi, le Lieutenant Colonel Cyiza Augustin fut
kidnappé en plein jour dans la capitale Kigali le 23 avri 2003 et disparut.
Alors qu’il venait de donner des cours dans l’Université Libre de Kigali
(UNILAK) où il était professeur, il fut intercepté par les agents du DMI qui
avaient organisé sa filature depuis plusieurs jours. L’opération de kidnapping
était coordonnée par le capitaine John Karangwa et assisté par le «Chief
Inspector » John Murangira, l’Assistant « Inspector » Hodari Rwanyindo et le
caporal Rukara. Il fut transporté au camp militaire de Kami où il subit des
séances d’interrogatoires serrés pendant 5 jours par l’Assistant « Commissioner
General of Police », Gacinya Rubagumya, directeur de la « Special Intelligence
Branch », et le colonel Jackson Nziza, directeur du DMI.
On n'entendra plus jamais parler de Cyiza Augustin sauf dans les oraisons funèbres.
- Capitaine-Commandant Habyarimana Emmanuel
Pour parler de cet officier subalterne qui avait
plafonné au grade de Capitaine-commandant avant l'invasion du
FPR dont il était complice, et qui allait en
faire un “général” après sa conquête du pouvoir, nous renvoyons à ce qu'en dit un officier qui l'a connu depuis leur jeunesse en 1971 et
qui fut son collègue dans la carrière militaire au sein des FAR.
Extrait du livre de Emmanuel Neretse. Rwanda. Des
FAR aux FDLR. L'incroyable histoire de la défaite et de la disparition des
Forces Armées Rwandaises. Editions Scribe, Bruxelles 2019. Pages 100 à 103:
“Le Commandant Emmanuel Habyarimana alias « Cowboy » alias « Mukaru » est originaire de Byumba, commune Bwisige. Certaines sources indiquent qu’il serait plutôt originaire de Ruhengeri. La confusion viendrait de ce que ses parents sont effectivement originaires de Ruhengeri mais qui avaient émigré à Byumba. Il est issu de la 15° promotion ESM recruté en 1974 et sorti en 1977. D’après ceux qui l’ont connu, Emmanuel Habyarimana était un étudiant intelligent, que ça soit à l’Ecole Normale de Byumba, à l’Institut Pédagogique National (IPN) ou à l’ESM. Les mêmes observateurs ajoutent cependant qu’il possédait un côté « affabulateur » et « manipulateur ». Sa carrière militaire a évolué en dents de scie. Il eut du mal à convaincre l’EM AR qu’il était un officier intègre et capable. Conséquences: mutations trop rapprochées, affectations humiliantes, retard en avancement. Une certaine opinion veut que ses ennuis aient commencé au début des années 80, quand comme lieutenant il était affecté à Ruhengeri. Il aurait alors eu maille à partir avec le préfet Zigiranyirazo alias « Mr. Z ». Vrai ou faux ? Au Rwanda le chemin de la vérité est parsemé de mensonges et de pièges. Dans tous les cas, l’ancien préfet de Ruhengeri affirme n’avoir pas souvenir de cet officier qu’il ne connait même pas de figure. L’officier Habyarimana a accusé un retard en avancement assez considérable. A titre illustratif, le commandant Habyarimana Emmanuel issu de la 15° promotion ESM était tellement dépassé dans l’avancement qu’en 1988, il fut nommé S3 du bataillon para commando commandé alors par le commandant Ntabakuze Aloys issu de la 16° promotion ESM mais plus ancien dans le grade. En 1989, il fut quand même envoyé en Belgique pour parachever ses études à l’Institut Royal Supérieur de Défense. En Août 1990, il reviendra au Rwanda comme Breveté d’Etat Major (BEM). Il sera alors affecté à l’ESM comme professeur. C’est là que lui surprendra la guerre. Au lendemain du 01 octobre 1990, il prit alors le commandement d’une compagnie de commandos venant du bataillon Ruhengeri caserné au camp de Mukamira et reçut pour mission de se porter à la rencontre de l’ennemi au Mutara. Le 03 avril 1990, il fut signalé dans la région de Musha en progression vers le Mutara. Depuis lors, il fut introuvable que ça soit dans son unité ou dans les garnisons de la région (Rwamagana, Kibungo…). Il réapparaîtra quelques jours plus tard à …Kigali en racontant à qui voulait l’entendre qu’il avait été fait prisonnier par l’ennemi mais qu’il avait réussi à s’évader. Il fut inculpé de désertion devant l’ennemi et écroué à la prison centrale de Kigali. Les circonstances de son arrestation méritent un petit commentaire. En effet, en 2002, celui qui n’était pas encore ministre de la défense en 1990 mais qui le deviendra en 1992, M. James Gasana, a publié un livre dans lequel il affirme que le commandant de la Police Militaire d’alors qui a été chargé d’arrêter ces officiers les aurait systématiquement spoliés d’importantes sommes d’argent. Il cite le cas du commandant Habyarimana Emmanuel. Par respect à son rang et à son grade, le commandant de la Police Militaire, après avoir reçu le mandat d’arrêt contre le commandant Habyarimana n’a pas envoyé un de ses subordonnés pour l’arrêter comme il était souvent d’usage. Il s’est lui-même rendu à l’ESM où l’inculpé était signalé. Il l’a croisé dans la cour intérieure de l’ESM devant le Mess et le restaurant et au grand jour et à la vue de nombreux curieux, après lui avoir signifié son état d’arrestation, il lui a demandé de monter avec lui dans la jeep de commandement. La jeep s’est directement dirigée à la prison centrale de Kigali à peine distante de quelques kilomètres de l’ESM. Il remit le prisonnier au directeur de la prison, l’Adjudant Chef Barakengera selon les procédures en vigueur. Les seuls effets récupérés sur lui par la PM étaient sa tenue militaire et d’autres documents militaires (carte de service…). Quant aux effets personnels éventuels, ils ont été gardés par le directeur de prison comme il était d’usage. On ne saura probablement jamais où J. Gasana a tiré cette accusation d’autant plus que jusqu’à ce jour il refuse de répondre aux diverses demandes de l’ancien commandant de la PM qui voudrait que l’ancien ministre reconnaisse son erreur et retire ces affirmations. Pour revenir à l’accusation de désertion, le commandant Habyarimana passa devant le Conseil de guerre (tribunal de première instance militaire). Il maintint son « histoire » de capture par l’ennemi et parvint à convaincre la cour. Il fut libéré et réintégré dans l’armée avec le grade de Major, car le grade de Commandant venait d'être supprimé, sinon il avait plafonné sur ce grade de Commandant jusqu'à sa mise à la retraite. En avril 1994, il était S3 au secteur opérationnel de Mutara. Il assurait l’intérim de ce commandement le 07/04/1994 quand le FPR déclencha son offensive généralisée. Le Commandant du secteur Mutara en la personne du Lieutenant-Colonel Léonard Nkudiye était en effet à Kigali en réunion avec d’autres commandants d’unités et de secteurs convoqués après l’assassinat du président Habyarimana. Les unités du secteur Mutara n’opposèrent aucune résistance et se replièrent en débandade, les plus organisées parvinrent jusqu’au Bugesera. Le Major Habyarimana ainsi que d’ailleurs son chef le Lieutenant Colonel Léonard Nkundiye qui avait vite rejoint le secteur Mutara furent rappelés à Kigali et reçurent d’autres fonctions moins exposées au feu. Après la victoire du FPR, le Major Habyarimana fut parmi les premiers officiers des FAR à se rendre au FPR. Après six mois « d’instruction et d’éducation idéologique », il fut intégré dans l’armée patriotique rwandaise (APR) avec le grade de Colonel. Bien plus, il devint Secrétaire Général du Ministère de la Défense. Autrement dit n° 2 après Kagame lui-même qui était le Ministre de la Défense en titre, dans la gestion de l’armée patriotique. Il va connaître une ascension fulgurante. Quand Kagame accède à la présidence en 2000, le colonel sera promu « général » et Ministre de la Défense. Pas pour longtemps puisque en 2003, il prendra le chemin de l’exil. Il vit actuellement en Suisse (comme son prédécesseur Gasana) et anime un mouvement politique qui se réclame de l’opposition au régime du FPR qui change régulièrement de noms (Partenariat-Intwali; CNR-Intwali…) et d’alliances comme dans le Conseil National pour le Changement Démocratique (CNCD); Conseil national pour le changement democratique (CNCD) – CNR-Intwari.”
2. En sursis ou psycholoquiquement et/ou physiquement finis
- Augustin Iyamulemye
Nous avons en numéro 1, parlé de ce boucher-vétérinaire et beau-fils du Président intérimaire de 1994 Dr. Théodore Sindikubwabo dans le précédent article.
- Boniface Rugagu
Nous avons parlé en numéro 4 de ce vieux caméléon (tantôt MRND tantôt FPR, tantôt hutu, tantôt tutsi...) dans le précédent article.
- Christophe Bazivamo
Ce hutu originaire de Byumba (Paroisse Burehe) comme Munyakazi est actuellement Vice-Président du parti FPR et donc théoriquement numéro 2 du régime après Kagame. Longtemps ministre, il est actuellement détaché en Tanzanie comme Secrétaire général adjoint de la Communauté Economique de l'Afrique de l'Est (EAC). Pourtant il fut parmi les premiers hauts cadres de la IIè République qui ont acheté des actions lors de la création de la RTLM. Or ce seul fait, à savoir avoir eu des actions dans l'entreprise commerciale privée qu'était RTLM, est considéré comme un crime gravissime non seulement par le régime du FPR de Paul Kagame mais aussi par ses relais internationnaux que sont les tribunaux de l'ONU, le TPIR ou son Mécanisme résiduel (Cfr procès de Félicien Kabuga en cours à la Haye depuis le 29 septembre 2022). Mais lui, il n'est jusqu'à présent pas inquiété. En plus, il était choyé sous le régime Habyarimana. Ainsi, comme ingénieur agronome, il dirigeait un des grands projets de développement financé par la Communauté Européenne et situé dans la préfecture de Gisenyi (Gishwati; régions Bushiru-Kingogo). En avril 1994 il était en mission en Europe et y est resté en attendant la conquête militaire du pays par le FPR. En guise de zèle pour vanter le FPR et son maître Paul Kagame, Bazivamo qui était surnommé par ses camarades du secondaire comme “Ngagi” (gorille) à cause de son nez épaté, étonne plus d'un rwandais quand il déclare “urbi et orbi” et sans rire à chacune de ses sorties, qu'il ressemble au Seigneur Paul Kagame comme “deux goutes d'eau!”
- Pierre Celestin Rwigema
Ce mec est un tricheur invétéré et dépourvu de toute personnalité.
Ainsi dans sa jeunesse, il fut renvoyé de l'Université Nationale
du Rwanda (UNR) faculté des sciences économiques, ratant ainsi son diplôme de
1er cycle baccalaureat après trois ans. Ceci parce qu'il fut
pris en flagrant délit de tricherie lors de l'examen
d'Anglais. Ce jour là, il avait loué les services d'un plus anglophone que lui pour aller passer le test à sa place mais en son nom. Le même jour il s'est rendu à Goma au Zaire pour faire avorter clendestinement une fille qu'il avait
engrossée. Les examinateurs n'ont pas tardé à se rendre compte
que l'étudiant qui se présentait devant
eux comme étant P C Rwigema n'est pas non seulement le bon, mais
en plus maîtrisait l'anglais tout autant que le professeur alors que le
vrai Rwigema était nul dans cette langue.
L'année suivante il se rendra à Kinshasa au Zaire où il revint deux
ans plus tard avec un diplôme de “ Licence en Economie” délivré par l'Université du Zaire,
campus de Kinshasa. Personne ne sait quel fut le cursis suivi à Kinshasa ni le mémoire de
fin d'études qu'il aurait rédigé et défendu pour être déclaré “Licencié”. De retour au Rwanda, il se casa dans le privé étant trop connu
dans la Fonction publique pour ses mésaventures
à l'UNR. La
restauration du multipartisme en pleine guerre en 1991, va lui servir tremplin
pour un nouveau départ. Il adhéra au parti MDR comme il se devait car originaire de
Gitarama.
Son côté cynique et
mesquin va se manifester après l'attentat
terroriste du 06 avril 1994. D'avril à juin 1994
le FPR a effectué des rafles des cadres hutu de
Kigali pour les amener dans la zone qu'il contrôlait à Byumba et a assassiné d'autres à leurs domiciles.
PC Rwigema lui, avait été acceuilli par le même FPR à Kabuga près de Kigali et était
autorisé à circuler dans
Kigali. Après la prise de Kigali, P C Rwigema se joignit aux autres
anciens complices hutu du MDR pour fêter la victoire
du FPR. A l'un d'eux qui revenait de Mulindi, Byumba, il demanda quel a été le sort des
autres cadres du MDR amenés à Byumba. A chaque nom cité, l'autre répondait invariablement: “Il est mort”. A la fin de la
litannie, P C Rwigema au lieu de s'émouvoir du sort
de ses anciens camarades de parti, éclata de rire et
s'exclama: “Alors si c'est comme ça, je deviens automatiquement Ministre!!!”
Effectivement lors de la formation du premier
gouvernement du FPR le 18 juillet 1994, PC Rwigema fut nommé Ministre. Son bilan comme membre du gouvernemt se réduit à sa campagne de courtisannerie à la Cour royale.
En effet, Pierre Célestin Rwigema fut l’un des courtisans de Paul Kagame en
brandissant notamment qu’ils sont originaires de la même région. Il fut nommé
ministre de l’Enseignement. Paul Kagame en profita et l’utilisa pour savoir ce
qui se tramait dans «le camp des Hutu». Ainsi, quand Twagiramungu et ses
ministres hutu ont décidé de démissionner, Pierre Célestin Rwigema était, lui
aussi, de la partie. Mais il est passé à côté pour révéler l’affaire à Kagame.
Leur démission coïncida ainsi avec leur limogeage. Pierre Célestin Rwigema en a
récolté les fruits et fut nommé Premier ministre. Mais c’était sans compter
avec le FPR. Pour le fragiliser et l’amener à faire davantage le mouchard, on
l’accusa de génocide. Pour se dédouaner, le FPR lui demanda de confirmer la
présence des infiltrés à partir du Zaïre et justifier ainsi le massacre des
populations civiles par l’APR. Dès 1995 surtout après le massacre de Kibeho et
la répression aveugle qui s’abattait sur les hutu dans tout le pays, la
position de Faustin Twagiramungu en tant que Premier Ministre et de ses
ministres du MDR devenait intenable. Ayant décidé de démissionner en masse et
avec fracas, ils furent trahis par l’un des leurs qui étaient ministre de
l’enseignement primaire et secondaire Pierre Celestin Rwigema qui alla prévenir
Kagame et celui-ci s’empressa de les démettre. Ils vont tous s’exiler et seront
suivi par certains cadres hutus du FPR dont Seth Sendashonda qui était ministre
de l’intérieur et le colonel Lizinde qui était député. Tout naturellement
Pierre Célestin Rwigema sera nommé Premier Ministre en remplacement de Faustin
Twagiramungu et conduira les actions du gouvernement dans l’attaque et le
démantèlement des camps des réfugiés hutu au Zaire et la répression dans les
préfectures du Nord, Gisenyi et Ruhengeri entre 1998 et 2000. Il restera à ce
poste jusqu’en 2000 quand il fut à son tour limogé par Paul Kagame et dut
s’exiler aux Etats-Unis. En 2001, il fut inculpé par le Procureur de Kigali
pour génocide et son nom fut mis sur la liste des fugitifs qu’Interpol devait
rechercher et appréhender. Début 2011, le Procureur général de Kigali annonçait
qu’il abandonnait toute poursuite contre Pierre Célestin Rwigema. L’annonce du
Procureur de Kigali de l’abandon des poursuites contre Pierre Célestin Rwigema
ainsi que la réaction de l’intéressé font penser qu’il y a eu bel et bien un
«deal» entre le régime du FPR et son ancien Premier ministre. Etant donné la
personnalité de P.C. Rwigema, cela n’étonnera personne si cet homme trop
ambitieux, intriguant et rotors serait parvenu à renouer avec le FPR dans un
marché aux enjeux politiques évidents.
Il est depuis lors rentré au Rwanda et est actuellement planqué à l'East African Comminity à Arusha (tout comme Bazivamo) comme l'un des députés du Rwanda dans l'Assemblée de cette communauté.
- Marc Rugenera
Cet économiste formé à Bruxelles (ICHEC)
sur bourse de la République est parmi ceux qui
devraient être condamnés à mort et exécutés pour
“Haute trahison en temps de guerre”. En effet, comme un des dirigeants du parti
PSD, il entra au gouvernement de coalition dirigé par l'opposition en avril 1992 comme Ministre des Finances. A partir de
cette date, le FPR était tenu au courant de l'évolution des effectifs des FAR (Armée et Gendarmerie) et des fois mieux informés à ce sujet que les
officiers des FAR. En effet, comme Armée régulière, les FAR payaient chaque fin
de mois et à temps la solde de chaque militaire. Or pour débloquer ces sommes, les états de paie établis par les commandants d'unités, approuvés et agréés par l'Etat Major et visés par le Minadef, devaient aussi être visés par le Ministre des Finances
pour que l'Ordonateur Trésorier (OT: un fonctionnaire sous
ses ordres) donne autorisation à la Banque de décaisser les sommes. Dans sa trahison, Marc Rugenera après avoir reçu les
exemplaires des états de paie des FAR, avant même de les viser, s'empresser à en envoyer les copies au FPR avec des remarques et commentaires. Des
fois il faisait remarquer que les FAR venaient de recruter 2 ou trois
bataillons et que donc le FPR devrait en tenir compte ou le dénoncer dans la presse. Ceci a éclaté lors des négociations
à Arusha pendant lesquelles la délégation du FPR connaissait avant celle du gouvernement
jusqu'au nombre des militaires morts ou renvoyés. Et
pour cause: Marc Rugenera lui envoyait chaque moins les variations des
effectifs des FAR juste en consultant les états de paie mensuels.
Il en a été récompansé car dès juillet 1994, il a repris son Ministère des Finances et actuellement après avoir cédé les biens aux vrais propriétaires (tutsi), il reste un homme d'affaires prospère. Mais il est toujours chargé de trahir ou plus concrètement de faire tomber en faillite tout hutu qui ne serait pas en odeur de sainteté avec Kagame et son FPR. Exemples: Musoni Thaddée fils Eliab Ndamage dans le secteur hôtelier ou Mporanyi dans le secteur des assurances. Etc... Nous plaiderons pour que sur sa pierre tombale on inscrive: “Traître un jour, traître toujours!”
- Fidèle Mitsindo Nsekalije
Mitsindo est un enfant gâté et niais plus que son père le Colonel Aloys Nsekalije qui se surnommait lui-même “Macinya” (choléra ou diarrhée sanglante).
Ayant terminé à peine son cycle du secondaire quand son père était Ministre de
l'Enseignement primaire et secondaire et que donc chaque directeur d'école et professeur où Mitsindo était envoyé (comme à Rwamagana) se devait de ne pas blesser Macinya en
collant son fils Fidèle visiblement nul. Il va
subitement émerger après juillet 1994.
Tout fut précipité par la prétention de son père le Colonel
Nsekalije qui, après la prise du pouvoir par le FPR,
déclara qu'il était en fait
d'origine tutsi même s'il est né au Bushiru comme Habyarimana. Les rwandais qui savaient que cet
officier qui fut le numéro deux du régime Habyarimana pendant plus de 15 ans sur les 20 qu'a
duré la IIè Republique, et que c'est lui qui a fait
commettre à ce régime ses plus
graves fautes : régionalisme, ethnisme, corruption, réforme scolaire
catastrophique, etc... n'en reviennent toujours pas.
Kagame le nommera son Conseiller tandis qu'il nommera
son rejeton Fidèle Mitsindo Bourgmestre au
Bushiru puis Préfet de Gisenyi avec mission spéciale d'y éliminer tout hutu
instruit ayant servi sous Habyarimana ou possédant
quelques biens immobiliers. Mitsindo s'aquittera de sa tâche pendant presque dix ans et pour le récompenser et lui donner un peu de repos, il fut nommé député.
Mais là aussi il a une mission particulière, à savoir espionner et dénoncer ses collègues soi-disant parlementaires qui critiqueraient Kagame ou sa clique. Et il s'aquitte à merveille de cette tâche à la grande satisfaction du FPR. Et cérise sur le gateau, Fidèle Mitsindo est parvenu à convaincre une de ses soeurs AKANA Alice (affreusement laide et donc qui a coiffé Sainte Catherine) de venir d'Europe et de parcourir le Rwanda en vantant le FPR de Kagame et en maudissant Habyarimana.
- Séraphine Mukantabana
Voici une femme acariatre et donc dangéreuse parmi celles que le Rwanda a connues dans son
histoire ancienne et récente (Nyirarunyonga, Kanjogera, ...).
Cette “mushikazi” (de Cyangugu) était connue dans Kigali plus que son obscur mari, le mushiru Babona. Et
d'aucuns pensaient que ce dernier était un domestique
ou un garde quand il le voyait chez Séraphine dans le
quartier Kiyovu près du Lycée français. Leurs
visiteurs ne dégnaient même pas adresser la parole au pauvre Babona et encore
moins de lui serrer la main car la patronne des lieux
apparaissait clairement être Seraphine
Mukantabana.
Tout naturellement après l'exode massif des hutu au Zaire en juillet 1994, Séraphine Mukantabana fut intégrée dans la cellule du Haut Commandement des FAR en exil.
Tandis que son pauvre mari de Babona devait rester avec d'autres réfugiés ordinaires. De Goma à Kinshasa en passant par Kisangani, Séraphine Mukantabana faisait partie de la cellule du Haut
Commandement des FAR et se déplaçait avec lui
en véhicule
ou même en avion tandis que son pauvre
mari de mushiru Babona devait marcher à pied avec
d'autres réfugiés ordinaires.
Que ce soit à Kinshasa
ou à Brazzaville de 1997 à 2005, Séraphine Mukantabana fut en tant que
“Représentante des réfugiés hutu"
très efficace. Elle avait en effet ses entrées chez
Laurent Desire Kabila et chez Denis Sassou Nguessou.
Kagame ayant noté
l'efficacité de cette dame à
s'incrustrer partout, a alors tout fait pour l'avoir de son côté. C'est ainsi qu'à la grande surprise, Kigali a annoncé que Séraphine Mukantagara qui était la représentante des réfugiés hutu au Congo Brazzaville est rentrée au Rwanda et qu'elle est nommée Ministre.
A l'occasion de sa préstation de serment, un avion spécial fut envoyé au Congo
Brazzaville pour embarquer son pauvre mari de Babona et c'est en toute surprise qu'il s'est vu
enfiler un costard (pas exactement sur sa taille), car il
devait être aussi reçu par Kagame.
Après quelques années comme Ministre, Séraphine Mukantagara fut nommée “ Responsable du service de Rappatriement et Rééintegration des anciens combatants. En fait il s'agit de diriger un camp de rééducation et de lavage de cerveau pour les réfugiés hutu venant de la RDC. Ce camp de concentration et de lavage de cerveau est installé dans un ancien camp de la Jeunesse à deux kilomètres du marché de Byangabo et en face du bureau communale de Mukingo (aujourd'hui Umurenge Busogo) et est situé dans l'ancienne Préfecture de Ruhengeri. Le site n'a rien avoir avec le nom qu'on lui a collé de “Mutobo” qui est une rivière qui prend sa source à plus de 10 km de là (mu Gataraga), vers la ville de Ruhengeri.
Après cette voie de garage dans laquelle Kagame a envoyé la femme acariatre, on verra si elle va ressurgir ailleurs, mais c'est sans compter sur le fait que le FPR et le tutsi en général est plus cynique et calculateur qu'elle.
- Lt Col Rwarakabije Paul
Nous avons parlé en numéro 5 dans le précédent article, de cet officier gendarme qui non seulement a trahi ses frères d'armes mais aussi sa propre famille.
3. Des vuvuzélas ou tonneaux vides qui continuent de retentir jusqu'à ce que leurs maîtres les fairont taire.
- Olivier Nduhungirehe
Nous avons parlé en numéro 7 de cet enfant gâté et qui a grandi quand son père était ministre pendant plus de dix ans et donc qui ne connaît rien de la vie du Rwandais moyen et qui est prêt à tout pour maintenir le standing que son papa de ministre de Habyarimana leur a laissé. Le FPR l'a noté et l'utilise en conséquence.
- Edouard Bamporiki
Ce creuseur de latrines dans son adolescence et de tombes des hutu à son âge adulte a été décrit dans le paragraphe parlant des sous-fifres et petits rigolos hutu dans l'article précité. Il vient d'être brutalement rappelé de son état en lui administrant une petite claque (son limogeage au poste de Sous-Ministre et 4 ans d'emprisonnement). Mais il est encore jeune et il reviendra encore plus de zélé pour insulter et déshonnorer ses proches dont sa propre mère pour plaire à ses maîtres tutsi.
- JMV Gatabazi
Un tonneau vide et sans scrupule de Byumba!
Cet individu est natif de Byumba dans la zone conquise par les Inkotanyi dès leur invasion. Il a vu périr ses parents et ses proches massacrés par les combattants tutsi venus de l'Ouganda. Pour seule consolation, les mêmes bourreaux du FPR lui ont offert quelques postes administratifs-bidons mais en lui intimant l'ordre de répandre dans sa région les “bienfaits des libérateurs” que sont les kadogo du FPR. Depuis lors, il s'époumone d'abord comme Bourgmestre puis comme Gouverneur de Province et actuellememt comme ministre de l'Intérieur (de nom), pour chanter les louanges du dictateur tutsi Kagame en disant que ses actes (dont le massacre des populations de Byumba) sont à louer et à répéter partout ailleurs au Rwanda et en tout temps. Comme idiot on ne peut pas trouver mieux!
- Alain Mukuralinda
Ce gendre indigne de l'excellent Ministre Félicien Gatabazi qu'il déshonnore, est un outil moins considéré qu'un torchon de cuisine par ses maîtres (ou maîtresses) à savoir les Makolo et crt. Il a été décrit en numéro 8 dans l'article précédent.
- Evode Uwizeyimana
Un cas d'école pour illustrer la schizophrénie.
Ce “mushi” (décidément Cyangugu produit des prototypes!) était en 1994 aux études au Canada. Après la conquête du pays par les tutsi du FPR en 1994, il n'est pas rentré mais au contraire a adhéré à diverses organisations qui dénonçaient les crimes du FPR. C'est à cette époque qu'il a lancé un qualificatif choc du FPR au pouvoir au Rwanda. Il a en effet qualifié le régime de Kagame comme étant une organisation des bandits armés s'ayant emparés d'un pays (Agatsiko k'amabandi yitwaje intwaro...). Venant d'un jeune juriste sorti des universités du Canada, ce qualificatif va faire choc et devenir populaire. Ayant eu des démelés familiaux et en difficulté pour survivre au Canada, il a malgré tout franchi le Rubicon en allant s'agénouiller devant Kagame et sa clique du FPR pour qu'ils le casent même comme domestique. Kagame va alors le nommer sous-ministre chargé du tripatouillage de la Constitution pour lui rendre “président à vie” et de la confection d'autres lois incriminant tout opposant surtout hutu où qu'il se trouverait. Et pour le rendre plus stable et respectable dans les milieux du FPR de Kigali, le divorcé et donc célibataire sous-ministre Evode Uwizeyimana reçut une fille tutsi à épouser aussitôt après l'avoir rencontrée pour la première foi. Sa position (Sous-ministre et gendre des tutsi) lui ayant monté dans la tête, il commit une bourde monumentale en bousculant et giflant une sentinelle qu'il croyait simple hutu de service alors qu'elle était une tutsi de la clique régnante. Il fut dégommé du poste de sous-ministre mais implora ses maîtres et beaux-parents de ne pas le jeter en prison. Ses prières furent exhaussées et il fut pardonné et même fut nommé dans une planque où les membres ne servent à rien et donc n'ont rien à faire, dénommée “Sénat”. Vu son jeune âge, espérons que les lois scélérates qu'il a confectionnées lui permettront de rester dans cette planque pendant au moins deux décennies avant qu'il ne soit mis à la retraite et aille finir ses derniers jours au Canada auprès de son ex-femme et ses enfants qu'il a abandonnés là-bas 30 ans auparavent.
4. Les robots ou automates sans état d'âme
- Edouard Ngirente
Un hutu de “Bumbogo” qui ne sait même pas dans quel pays il exerce.
Edouard Ngirente a été déniché par les
fameux conseillers américains de Kagame qui constituent
en fait le réel Gouvernement du pays et regroupés dans le fameux Presidential Advisers Concil: PAC (dont Bill Gates, Warren Buffet, etc….).
Ngirente avait alors comme jeune économiste, pu décrocher après ses études, un job à la Banque
Mondiale dont le siège se trouve à Washington, DC. Kagame ayant à l'époque besoin d'un hutu de préférence originaire du Nord pour remplacer P D Habumuremyi
tombé en disgrâce, ces conseillers
lui recommandèrent cet inconnu et ignorant du Rwanda. En effet, à son retour au Rwanda comme “Premier Ministre”,
Edouard Ngirente ne savait même pas que sa région
natale le Bumbogo (communes Musasa, Tare, Rushashi, Paroisse Rulindo...) était désormais classée comme étant du Nord avec
Byumba et Ruhengeri alors qu'il croyait toujours qu'il était originaire de Kigali rural.
Avec une telle cécité, il était la bonne personne à la bonne place comme Premier Ministre, une fonction valant moins que
rien dans le système Kagame raison pour laquelle
elle est réservée aux niais hutu, donc pas dangéreux.
Edouard Ngirente dont le rôle se résume à signer au nom de Kagame (qu'il ne peut pas rencontrer et donc ne connait que par les portraits officiels suspendus dans son bureau) les décrets démettant ou promouvant des hauts cadres, est si ridicule que les rwandais, même des paysans de sa colline natale, l'appelle “Nsinyente” (litérallement: “Je signe comment”?) en parodiant son vrai nom de famille “Ngirente” (litérallement “Je fais comment?”), un nom courant au Rwanda.
- Marie Rose Mureshyankwano
Une femme frivole et légère “Igishoshwe” du Bushiru utilisée et exploitée par le FPR à cet effet.
Elle symbolise comme Fidèle Mitsindo, le cynisme du FPR qui utilise les
ressortissants de la même région que Habyarimana pour la ravager. Dès son rappatriement forcé de 1997 venant du Zaire, elle fut notée par les agents du FPR qui lui ont alors donné pour mission de balayer les communes de Karago et
Giciye de tout ce qui est attaché familial et
surtout les sympathisants de Habyarimana. Après avoir “balayé” les personnes physiques, elle va être sommée de passer au
lavage de cerveaux des paysans en leur faisant croire et en les obligeant de
chanter que Kagame et son FPR les ont libérés du
mauvais Juvénal Habyarimana
!
Après avoir nettoyé Karago et Giciye, elle sera chargée de nettoyer toute la préfecture de Gisenyi et même Kibuye et Cyangugu comme Gouverneure de la toute nouvelle province de l'Ouest. Après un bref passage dans la caisse d'enregistrement pompeusement appellée Parlement, elle sera envoyée dans le Saint des Saints, à savoir la province du SUD ayant son siège à l'ancienne résidence royale de Nyanza réhabilitée par le prince mwega Kagame. Mais elle va vite se casser la gueule car comme toute paysane hutu venant des montagnes du Bushiru, ne maîtrisant pas les usages à la Cour royale. Elle sera quand-même repêchée pour être planquée dans la caisse d'enregistrement (Parlement du FPR) où elle est et d'où de temps en temps, il lui est demandé de charger faussement les personnalités hutu désignées par Kagame et sa clique pour être éliminé.
Voici donc un échantillon
de hutu de service utilisés par Kagame pour asservir le
peuple rwandais en général et ses serfs hutu en
particulier.
Tenant compte de leurs fiches signalétiques, ils sont plutôt à plaindre car n'étant plus
des humains, mais ayant été transformés par le système Kagame en “loques humaines” paricides, infanticides,
suicidaires et bourreaux de leurs congénères. Quel
triste sort!!!
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