Evariste Ndayishimiye |
Récemment, le Président du Burundi et Président en exercice de l'East African Community a affimé
que l'apparition d'une communauté, tribu ou ethnie appellée “ Banyamulenge” datait tout au plus de 1996.
Réagissant au propos du Président Evariste Ndayishimiye, un activiste et propagandiste du régime de Kagame et agent des services de renseignements du FPR/APR, l'armée monoethnique tutsi du Rwanda, a reproduit des tweets se moquant et même menaçant le Chef de l'Etat du Burundi. C'est sous le titre “Neva entre dans la danse” que ce propagandiste tutsi, a étalé les réactions souvent mêlées d'insultes au propos du Président Ndayishimiye, en Français et en Anglais.
Pourtant, le Président du Burundi Evariste Ndayishimiye a tout à fait raison et il n'est pas le premier à dénoncer la supercherie sur le mythe des “Banyamulenge”. Des politologues, ethnologues, antropologues et des historiens qui ont plaché sur ce concept “Banyamulenge” apparu en 1996, ont été uninimes dans sa démystification. Celui qui en a parlé le plus profondément et qui a publié des manuels qui font autorité sur ce mythe c'est feu Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba ancien Conseiller Spécial du Président, Ministre de la Défense et ancien Chef du Service des Rensignements du Zaire. Il fut aussi Président-Fondateur du parti le plus nationaliste du pays: APARECO.
Comme l'ont démontré les chercheurs, historiens, le vocable “Banyamulenge” est apparu dans l'opinion et la presse en octobre 1996 quand l'armée de Paul Kagame qui venait de conquérir le Rwanda, a entamé sa deuxième mission, à savoir conquérir le Zaire. C'est ainsi que les combattants tutsi dont ses commanditaires (USA, UK, Belgique) venaient de présenter comme une nébuleuse AFDLCongo-Zaire et à leur tête Laurent Désiré Kabila déniché à Dar-Es -Sallam, ont lancé pour justifier la conqueête notamment du Sud Kivu (Bukavu et localités diverses) comme une révolte d'une ethnie appelée” Banyamulenge” qui estimait avoir été opprimée sous le régime du Maréchal Mobutu.
Tout cela pour dissimiler leur identité de “Tutsi” comme si elle leur faisait honte. Mais ce faisant les inventeurs du terme “Banyamulenge” pour ne pas dire clairement les Tutsi; se sont ridiculisés et continuent à l'être car cette supercherie ne résiste devant aucune logique sociologique ou historique surtout au Congo ou cohabitent plus de 400 (quatre cents) communautés, tribus ou ethnies différentes.
Ainsi:
–
Ceux qui se
disent “Banyamulenge” depuis 1996, ne peuvent pas prouver que dans tout le
Congo, il a existé ou existe une région ou un royaume, un territoire appelé “Mulenge”.
–
Ils ne peuvent pas
affirmer que leur langue maternelle pratiquée de
parents à enfants est le “ Kinyamulenge” qui n'a jamais été pratiqué au Congo-Zaire.
– Il ne peuvent pas dire quelle dynastie régnante chez les soi-disants Banyamulenge et comment les Bami ou Chefs coutumiers actuels se sont succédés. Ce que chaque tribu ou communauté au Congo possède et qui fonde son histoire et son identité.
Les Bafulelo, les Bashi, les Babembe... au Sud Kivu ont tous leurs Mwami et dont l'arbre généalogique est connu et même enseigné aux jeunes. Au Nord Kivu les hutu majoritaires dans Rutshuru scandent à qui veut les entendre que le nom dynastique de leur Mwami est Ndeze. De même pour le Hunde de Masisi dont le nom dynastique du Mwami est Kalinda. A Minova au Sud de Goma au bord du Lac Kivu règne un Mwami qui s'appelle Sangara de père à fils. Il en est de même pour les Nande majoritaires dans la région de Butembo et Beni...
– Bien plus, c'est après leur apparition comme l'une des trubus congolaises faisant la guerre dans l'AFDL et leur médiatisation durant la guerre qui a chassé le Maréchal Mobutu pour le remplacer par Laurent Désiré Kabila, qu'ils abandonneront l'appellation de “tutsi originaires du Rwanda ayant acquis la nationalité zairoise-congolaise”. Et en mai 1996 quand un tutsi rwando-ougandais James Kabarebe deviendra Chef d'Etat-Major des Armées Congolaises à Kinshasa, d'autres tutsi sous le nouveau label de “Banyamulenge” se partageront des postes importants au nouveau gouvernement. Sans parler des centaines de “Généraux, Colonels, Majors...” Banyamulenge qui furent intégrés dans les Forces Armées de la RDC.
Ainsi, un certain Bizima Karaha sera Ministre des Affaires Etrangères; Azarias Ruberwa, Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, puis Vice-Présdient de la République; Moise Nyarugabo, Ministre, gouverneur puis Député national. Or ces “mystérieux Banyamulenge” qui se disent descendants des ancêtres du même nom qui auraient vécu au Congo depuis des siècles, étaient arrivés au Congo au début des années 1960 comme “des réfugies tutsi rwandais demandeurs d'asile”. Le Bizima Karaha qui était encore étudiant en médecine en Afrique du Sud en 1996, était encore boursier du HCR. Même le plus ancien que lui Azarias Ruberwa avait pu entrer à la Faculté de Droit de l'Université de Lubumbashi grâce au HCR comme réfugié tutsi rwandais au Zaire. Les données sur son identification sont du domaine public et sont consultables dans les archives de l'Université de Lubumbashi. On se demande alors comment les descendants d'une tribu congolaise connue depuis des siècles puissent être subitement dans les années 60-70 devenir des demadeurs l'asile dans le même pays en se disant “réfugiés tutsi rwandais” et être reconnus par le HCR comme tels.
Et maintenant ces mêmes anciens réfugiés tutsi rwandais, se réclament d'une ethnie qu'ils ont créée en 1996 à laquelle ils ont donné le nom de “Banyamulenge”!
Note :
"Neva" : Abréviation pour «Ndayishimiye Evariste»
"Triple i" : Pseudonyme pour « Inyenzi-Inkotanyi-Intore»
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