Opposé au déploiement de trois drones pour surveiller l’Est de la Rd Congo,
Paul Kagame a enfin accepté la proposition de la Monusco, disant qu’il ne
trouvait aucun inconvénient. Mais qu’est-ce qui justifie ce virage à 180°,
lorsqu’on sait que le 9 janvier dernier, le vice-ambassadeur du Rwanda à l’Onu
disait que l’Afrique ne deviendra pas un laboratoire pour des engins
d’espionnage de l’étranger ?
Entre-temps, le Mouvement du 23 mars (M23), rébellion active dans l’Est de
la République démocratique du Congo, est accusée par des ONG locales d’étendre
son emprise dans sa zone, malgré l’arrêt des combats avec l’armée et la tenue
de pourparlers de sortie de crise actuellement à Kampala.
Depuis Kampala où a lieu présentement l’évaluation de l’accord du 23 mars
2009, nous apprenons que les travaux ont effectivement commencé depuis le
vendredi dernier. Dix membres du M23 et dix autres de la délégation
gouvernementale travaillent d’arrache-pied pour aboutir à un accord qui devra
être présenté aux chefs d’Etat et de Gouvernement de la CIRGL.
Coup de théâtre hier à Kigali. En effet, dans un point de presse qu’il a
animé, Paul Kagame, président de la République du Rwanda, a enfin accepté la
proposition de la Monusco de déployer trois drones pour surveiller l’Est de la
Rd Congo. « En quoi vont-ils contribuer à restaurer la paix en Rdc ? Si l’ONU
doit utiliser les drones en Rdc, c’est son choix », a dit Paul Kagame. Cette
position intervient pendant que le 09 janvier dernier, M. Olivier Nduhungirehe,
vice-ambassadeur du Rwanda à l’ONU déclarait qu’il n’est pas sage d’utiliser un
engin sur lequel nous n’avons pas suffisamment d’informations. Et d’ajouter que
l’Afrique ne deviendra pas un laboratoire pour des engins d’espionnage de
l’étranger.
A ce jour, l’on cherche à savoir ce qui a poussé le président rwandais à
faire un virage à 180°, lorsqu’on sait que selon Hervé Ladsous, Secrétaire
général adjoint des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix,
la Mission de maintien de la paix des Nations Unies au Congo, prévoyait de
déployer trois drones pour surveiller l’Est de la Rdc. Selon les diplomates à
l’ONU, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni sont favorables à
l’utilisation de ces avions de surveillance sans pilote. Au sujet des drones,
disons que la Rd Congo n’a trouvé aucun inconvénient à leur déploiement,
d’autant plus qu’ils vont mettre un terme aux accusations sans fondement du
Rwanda.
« Le Gouvernement congolais salue cette proposition puisqu’elle tend
visiblement à améliorer les capacités des forces internationales impliquées
dans la sécurisation de l’Est de la RD Congo. A l’Est en effet, la Force
Onusienne agissant au nom de la communauté internationale devrait, pour la
crédibilité de cette dernière, améliorer ses capacités opérationnelles pour
arrêter la catastrophe humanitaire qui se joue au Kivu », a déclaré Lambert
Mende le 11 janvier 2013, avant d’ajouter que le déploiement de trois drones
non armés pour surveiller l’Est de la RDC paraît d’autant plus utile au
renforcement de la paix dans la région qu’il permettra d’affiner la maîtrise
par les forces internationales des mouvements le long de la frontière à
problèmes qui sépare la RD Congo et la République du Rwanda.
Avec cette unanimité, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon devrait
soumettre dans les prochaines semaines des recommandations sur les moyens
d’améliorer la Monusco, dont la réputation a été sévèrement entamée par la
prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 en novembre dernier, sous les
regards impuissants des Casques Bleus de l’ONU.
Des Ongs chargent encore le M23
Le Mouvement du 23 mars (M23), rébellion active dans l’Est de la République
démocratique du Congo, est accusée par des ONG locales d’étendre son emprise
dans sa zone, malgré l’arrêt des combats avec l’armée et la tenue des
pourparlers de sortie de crise actuellement à Kampala. Le mouvement contrôle
une partie du territoire de Rutshuru, un territoire de la province riche et
instable du Nord-Kivu adossé au Rwanda et à l’Ouganda voisins - deux pays
accusés par l’ONU de soutenir le M23.
Désormais, les rebelles y perçoivent des taxes et, selon de récentes
accusations de la société civile, ils nomment des chefs pro-M23 à la place des
chefs traditionnels légaux - qui ont pour certains fui avec l’arrivée des
rebelles. Ces ex-mutins de l’armée régulière, qui campent aux portes de Goma,
s’étaient soulevés au printemps 2012. Après une occupation d’une dizaine de
jours, ils ont quitté la capitale provinciale, début décembre sous pression
internationale et en échange de contacts directs avec le gouvernement de
Kinshasa.
Étienne Kambale, de la fédération d’ONG Société civile du Nord-Kivu, accuse
les rebelles d’avoir remplacé le chef coutumier reconnu par la loi M. Makombe,
"dans le groupement de Buhumba, en chefferie de Bakumu", par "un
évadé de la prison Munzenze de Goma". "Croyez-vous que des personnes
qui placent à la tête d’un groupement un criminel condamné sont (...) sérieuses
?", demande M. Kambale.
Sous couvert d’anonymat, un proche du chef déchu nuance ces allégations.
"Makombe, pour de raisons de sécurité, n’a pas préféré rester dans la zone
sous contrôle rebelle. Il y a des assoiffés du pouvoir qui sont à notre
recherche", explique-t-il, mettant nommément en cause le M23. Chef de
division de l’Intérieur du Nord-Kivu, Aloys Majune, se refuse à tout
commentaire : "C’est une rébellion. Nous ne pouvons rien dire". Les
rebelles avaient déjà nommé Benjamin Bonimpa administrateur du Rutshuru après
leur capture de Rutshuru et Kiwandja le 25 juillet. Mais l’administrateur légal,
Justin Mukanya, gère pour sa part la partie "libre" du Rutshuru,
frontalière du territoire de Lubero.
Des taxes sur les marchandises et les transports ulcèrent aussi les
commerçants. Si des pourparlers de sortie de crise se sont ouverts début
décembre à Kampala et les combats ont cessé, le M23 continue à percevoir des
impôts. Plus encore, les rebelles utilisent les formulaires de la Direction
générale des impôts (DGI) auxquels ils ont ajouté leur sigle M23, selon un
entrepreneur local.
Une taxe de dédouanement de trop
Certes "sur le plan sécuritaire, le M23 s’efforce (d’améliorer la
situation) mais ce que nous détestons, c’est le paiement d’une taxe de
dédouanement de nos marchandises. Comment voulez-vous expliquer le dédouanement
de nos marchandises qui viennent de Goma, qui est en RDC ? C’est une
blague", regrette Janvier, un commerçant. "Nous payons 40% de nos
recettes au M23 chaque jour (...) Le véhicule paie pour le péage 5 dollars et,
pour le libre passage, il paie 5 dollars à la police de la brigade routière du
M23", tempête un responsable de l’Association des chauffeurs du Congo.
"Il ne manque pas d’autres tracasseries, dit-il. Au total, le chauffeur
paye 15 dollars pour les bus. Pour les camions, c’est grave : il faut 320
dollars pour chacun, dont 20 de péage et 300 pour la taxe sur la
marchandise."
"Ces taxes ne nous favorisent pas. Les transporteurs ougandais qui
venaient acheter notre soja ne viennent plus et un sac de soja revient
maintenant à 18 dollars. Qu’allons-nous gagner en tant qu’agriculteurs ?",
s’inquiète le responsable d’un marché de vivres du Rutshuru.
L’espoir est permis à Kampala
Depuis Kampala où a lieu l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009, nous
apprenons que les travaux ont effectivement commencé depuis le vendredi
dernier. Dix membres du M23 et dix autres de la délégation gouvernementale
travaillent d’arrache-pied pour aboutir à un accord qui devra être présenté aux
chefs d’Etat et de Gouvernement de la CIRGL.
Disons que l’Accord de paix de Goma comporte 15 articles articulés autour
des principaux points suivants : la transformation du CNDP. Le CNDP s’était
engagé à ne plus reprendre des armes (article 1) ; la libération des
prisonniers politiques [sous-entendu du CNDP] (article 2) ; la promulgation
d’une loi d’amnistie couvrant la période allant de juin 2003 ; la mise en place
d’un mécanisme national de réconciliation (article 4) et des Comités locaux de
conciliation (article 5) ; la création d’une « police de proximité » ;
l’érection du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en « zones sinistrées » ; la réforme de
l’armée et des services de sécurité (article 10) et le retour des réfugiés et
des déplacés internes.
Mais comme il a été rappelé dans le préambule de l’accord du 23 mars 2009,
à Kampala, les deux parties doivent penser au caractère intangible et inaliénable
des principes fondamentaux de la Constitution de la République,
particulièrement ceux relatifs : A la souveraineté nationale ; A l’intégrité
territoriale ; A l’inviolabilité des frontières nationales, conformément au
tracé en vigueur au 30 juin 1960 ; Aux droits humains, libertés fondamentales
et devoirs du citoyen et de l’Etat ; Au caractère républicain et apolitique des
forces armées et de la police nationale.
Les Musulmans prônent la paix dans les Grands Lacs
C’est le grand « Mufti », chef de la religion musulmane en RDC, qui est
président du conseil des musulmans de la région des Grands-Lacs et l’Afrique de
l’Est, Cheik Abdallah Mangala, qui a amené le secrétaire général de son
organisation auprès du ministre Raymond Tshibanda. « On implore Dieu pour que
la République Démocratique du Congo ait la Paix pour son développement », a
lancé Cheik Mangala.
Les croyants ont un programme de faire éclore la paix dans toute la région,
a ajouté Ibrahim Salim au sortir de la rencontre avec le chef de la délégation
du gouvernement congolais au dialogue de Kampala. « Nous avons été impliqués
dans la recherche de la paix contre des différends au Soudan, en Lybie,
Darfour, Somalie et nous avons porté notre voix jusqu’aux Nations Unies ».
C’est la phrase principale du secrétaire général des musulmans de l’Ouganda
et du conseil régional qui s’est félicité que la RDC a pensé aux hommes de Dieu
dans cette recherche de la paix. Ibrahim Salim a annoncé le plan de faire
réunir les chrétiens et musulmans pour une grande rencontre afin d’affermir
cette recherche d’une paix durable dans la région.
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