Rwanda: Conférence de presse du Président Paul Kagame 11/10/2011- Réaction des FDU-Inkingi

Par Boniface Twagirimana
FDU-Inkingi
Vice-Président intérimaire

Kigali le 12 octobre 2011

Le Président rwandais KAGAME très emprunté sur sa responsabilité dans l’assassinat du Président HABYARIMANA et sur le procès de Madame Victoire INGABIRE

Ce mardi 11 octobre 2011 au Village Urugwiro à Kigali, le Président Paul KAGAME, a tenu une conférence de presse. Les points saillants qui ont été abordés sont les suivants :

1. Sa responsabilité présumée dans l’attentat aérien qui a coûté la vie à l’ancien Président de la République rwandaise Juvénal Habyarimana, déclenchant ainsi le génocide du printemps 1994;

2. Le procès de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, Présidente du parti politique, FDU Inkingi, en prison depuis le 14 octobre 2010 et dont le procès a été ouvert depuis le 20 juin 2011 et repris le 5 septembre ;

3. Ses parts d’actions dans la Banque de Kigali ;

4. Sa position sur la crise libyenne ;

5. Les investissements chinois en Afrique ;

S’agissant de son rôle présumé dans l’attentat aérien, le président Kagame réagissait aux déclarations de son du Docteur RUDASINGWA Théogène, ancien secrétaire général à la présidence de la République, ex ambassadeur du Rwanda aux USA, ancien secrétaire général du FPR et actuellement coordinateur ad intérim de la formation politique d’opposition Rwandan National Congress. Dans sa déclaration du 1er octobre 2011, M. Rudasingwa accuse en effet, le général Kagame d’avoir délibérément ordonné le 6 avril 1994 l’assassinat de son prédécesseur, le Président Habyarimana. Visiblement emprunté, il a éludé la question en disant que ledit attentat n’intéressait pas le peuple rwandais, car occupé à œuvrer pour son développement économique.

Donnant la parole à un journaliste de la Voix d’Amérique, comme s’il pressentait la question qui allait être posé, le Président Kagame, avant même que ledit journaliste n’ait prononcé la moindre parole, s’est empressé de l’interdire d’aborder la moindre question relative à la situation carcérale et politique de Madame Victoire Ingabire .

S’agissant de sa prise de participation contestée dans le capital-actions de la Banque de Kigali, le général Kagame a répondu, sans convaincre, avoir acheté les actions grâce à son salaire de président de la République.

En ce qui concerne la crise libyenne, M. Kagame a dit ne pas se ranger du côté des dirigeants qui ordonnent la fusillade de leurs populations. Enfin, au journaliste qui posait la question des investissements chinois en Afrique, lesquels ne se préoccupent guère de la situation de la gouvernance et des droits de la personne humaine dans les pays hôtes, le président a répondu en être très satisfait.

Pour une conférence présidentielle, qui a duré deux bonnes longues heures, nous nous attendions à ce que le Président de la République aborde des questions aussi importantes que : l’ouverture de l’espace politique, la liberté de la presse, l’emprisonnement des leaders de l’opposition et de la presse indépendante, les conséquences néfastes de la politique nationale agricole catastrophique de monoculture imposée à la population, la pauvreté du monde rural péri-urbain, les salaires de misère des enseignants, le chômage qui touche plus particulièrement les jeunes. Rien de tout cela. Comme si la cécité politique avait définitivement l’emporté.