Section Locale Rouen
Mardi 30 août 2011
Photo INYUMBA Aloysie
« Elle ne s’attendait pas à un tel accueil. Tout avait été fait pour qu’elle soit chaleureusement accueillie » a confié l’un de ses proches.
La ministre rwandaise chargée de la Promotion Féminine Madame INYUMBA Aloysie s’est rendue à Rouen le samedi 27 août 2011. Cette visite longtemps tenue secrète en raison d’une forte opposition au régime du dictateur Paul KAGAME vivant dans cette ville haut-normande a été dévoilée la veille. La ville de Rouen et son agglomération abrite en effet l’une des plus importantes communautés rwandaises de France. C’est un endroit qui suscite toutes les convoitises tant du côté de l’opposition que du côté du gouvernement rwandais. Le Congrès National Rwandais (RNC) y est même venu plus de trois fois cette année et a été favorablement accueilli. Le régime rwandais n’est pas en reste.
La visite de la Ministre INYUMBA s’inscrit dans le prolongement de celle effectuée par l’Ambassadeur du Rwanda à Paris en la personne de Mr Jacques KABALE. Ce va et vient des officiels rwandais a pour objectif la mise en place d’une milice baptisée INTORE dont la mission est de harceler voire éliminer physiquement les réfugiés rwandais et les opposants réels ou supposés comme tels. Madame INYUMBA savait pertinemment qu’elle avance sur un terrain hostile. C’est pourquoi, elle a envoyé un émissaire avant le jour J pour déminer le terrain.
Maurice RWAMBONERA, l’ultime secours
Maurice RWAMBONERA est un ancien chauffeur à l’ambassade du Rwanda à Paris. Il vit actuellement en Belgique où il détient un débit de boisson. Il a été dépêché dans l’urgence par la Ministre elle-même. Elle avait en mémoire l’accueil réservé à l’Ambassadeur Jacques KABALE et voulait à tout prix éviter le même scénario. L’ambassadeur Jacques KABALE aurait reçu des réprimandes pour son incapacité à faire annuler la manifestation organisée à son encontre le 21 mai 2011.
Le gouvernement rwandais comptait donc sur les capacités de persuasion de la Ministre INYUMBA pour inverser la situation. L’envoyé spécial de Madame INYUMBA devait approcher les responsables des associations de rwandais de Rouen pour inviter tous les membres à participer dans une réunion avec la Ministre INYUMBA en leur promettant des réponses à toutes les questions qui les préoccupent y compris celles qui fâchent. Mais les rwandais de Rouen ne sont pas naïfs. Ils savent que tous les pouvoirs sont détenus par un seul homme, Paul KAGAME et que la Ministre ne peut apporter aucune solution.
Un porte-monnaie bien garni
Maurice RWAMBONERA n’est pas venu les mains vides. La Ministre lui aurait signé un chèque en blanc pour accomplir sa mission. L’opération de séduction a eu lieu le vendredi 26 août 2011 dans une boutique située à Rouen rive gauche. La bière a coulé à flot. Mr RWAMBONERA était même sûr de son coup car ses interlocuteurs ne laissaient rien transparaître. A la question de savoir s’ils étaient prêts à discuter avec la Ministre, ils répondaient positivement. Mr RWAMBONERA était vraiment persuadé de les avoir convaincus. Il aurait même déclaré à un ami à la fin de la rencontre qu’il a réussi son coup. Mais c’était sans compter sur la détermination des rwandais à réclamer la liberté et la démocratie dans leur pays. La bière, ils sont pour la plupart des salariés et peuvent se l’offrir à volonté au lieu de brader leurs convictions. Toute la nuit, ils ont passé au peigne-fin leurs pancartes et mis au point leur stratégie.
La Ministre a été accueillie par des huées et des sifflets
La réunion devait se tenir au Centre Social Grammont ,74 rue Jules Adeline à partir de 16 heures. La consigne avait été donnée aux INTORE d’arriver une heure avant pour accueillir la Ministre. Vers 15 heures 30, les manifestants sont arrivés sur les lieux dans une ambiance bonne enfant, sifflets, haut parleur et pancartes à la main.
Les passants prenaient du temps à lire sur les pancartes la situation dramatique dans laquelle se trouve le Rwanda depuis 1994. Certains posaient des questions et encourageaient leur action. La Ministre a été précédée par une délégation de 4 personnes venue de KIGALI dont un certain NDAYISHIMIYE Bernardin, l’ancien dirigeant de la jeunesse du MDR, JDR INKUBA. La Ministre est arrivée un peu plus tard après avoir reçu le coup de téléphone lui rassurant que la situation était calme.
A son arrivée, elle avait l’air serein mais quand elle est sortie de la voiture, tout a changé. Elle a eu un choc, on pouvait le voir sur son visage. Elle ne s’attendait pas à un tel accueil. Tout avait été fait pour qu’elle soit chaleureusement accueillie. La faute aux rouennais qui n’ont pas accepté de vendre leur âme contre de la bière. La faute aussi à Maurice RWAMBONERA qui n’a pas su convaincre. La leçon à tirer dans tout cela c’est que la corruption est institutionnalisée au plus haut sommet de l’état rwandais. Quand un membre d’un gouvernement voyage avec des sacs de billets pour acheter la conscience de ses opposants, cela laisse entendre que la pratique est largement répandue dans le pays contrairement à ce que l’on fait croire. Madame la Ministre a donc été accueillie avec des huées et des sifflets, avec des pancartes préparées pou l’occasion par les artistes rouennais.
Malgré cela, elle a souhaité discuter avec les manifestants mais Mr Olivier KAYUMBA, chargé de la sécurité à l’Ambassade du Rwanda à Paris l’en a dissuadé.
Qui sont ces manifestants ?
Ce sont pour la plupart des réfugiés rwandais, des naturalisés français et des résidents opposés à la dictature du général Paul KAGAME. Ils étaient au nombre de 20 personnes. Ils ont passé par les mailles des filets lors de la folie meurtrière de l’armée patriotique rwandaise au Rwanda et en République Démocratique du Congo. Ce sont des rescapés, témoins de la 1ère heure des massacres à grande échelle commis contre les populations civiles dans la région des grands lacs africains.
Depuis la publication du rapport dit MAPPING par les nations unies le 1er octobre 2010 accusant le général KAGAME et son armée de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide, ces témoins oculaires sont devenues la cible privilégiée du dictateur rwandais. Pour se défendre contre ce grand criminel encore en exercice et lutter contre l’impunité dont jouissent les dignitaires du régime, ils se sont regroupés dans des associations dont l’Association pour la Promotion Culturelle Rwandaise (APCR) et le Collectif des Victimes des crimes de masse commis dans la région des Grands Lacs Africains (COVIGLA). Ils réclament entre autre, l’instauration d’un état de droit au Rwanda, la liberté d’expression, la démocratie, la libération des prisonniers d’opinion et l’arrêt du harcèlement des réfugiés rwandais et des opposants.
La Ministre a été applaudie par les INTORE
Au nombre de 25, dont 4 venus de KIGALI ,3 venus de l’Ambassade ,1 venu de Paris ,1 venu de Caen, les INTORE attendaient la Ministre dans la salle depuis plus de trois quarts d’heure. A son entrée dans la salle, ils se sont levés au même rythme, comme à l’armée pour saluer l’envoyée du général KAGAME. Il faut noter qu’il n’y a rien de surprenant de voir les INTORE adresser un salut militaire à la Ministre INYUMBA Aloysie.
INTORE, c’est une milice qui reçoit une formation militaire : Exercices, maniement des armes, infiltration, renseignement …etc. C’est pourquoi, ils sont pour la plupart des jeunes, hommes et femmes confondues. Après le salut et l’applaudissement, la Ministre à été accueillie à la table d’honneur par le redoutable Olivier KAYUMBA de l’Ambassade du Rwanda à Paris et le maître des cérémonies, le Dr Joseph UMUGWANEZA. Au cours de la réunion, la Ministre a insisté pour que les manifestants puissent entrer dans la salle sans succès. Elle a envoyé à maintes reprises des émissaires pour convaincre les manifestants d’entrer mais ces derniers y ont opposé un refus catégorique.
Pour la Ministre, la réunion a été un fiasco. Elle était venue en effet, rencontrer et éventuellement recruter des gens de l’opposition et non les INTORE qu’elle a l’habitude de voir et avec lesquels elle parle souvent. Il n’est plus un secret pour personne que sur ce point la mission de Maurice RWAMBONERA a été un échec. Non seulement il a dépensé trop d’argent en arrosant les opposants mais surtout il n’a présenté aucune prise à la ministre.
Qui sont ces INTORE, quelle est leur mission ?
Ils sont divers et viennent des milieux différents. La plupart sont déversés en Amérique du nord et en Europe occidentale par le régime du dictateur rwandais. Ils sont des étudiants ou des soldats de l’APR. Certains reçoivent une bourse d’étude, d’autres se présentent comme des demandeurs d’asile sous prétexte qu’ils sont persécutés dans leur pays.
Ces faux demandeurs d’asile changent le plus souvent l’ état civil. Ils viennent de KIGALI avec tout ce qu’il faut pour l’obtention du statut de réfugié. En cela, ils sont aidés par l’administration qui leur fabrique des pièces à conviction. Leurs dossiers avancent très vite contrairement à d’autres personnes véritablement menacés par le régime de KIGALI. Ces derniers n’ont pas le temps de rassembler les pièces justificatives de leur persécution.
D’autres INTORE sont recrutés parmi les vrais réfugiés. Certains ont fait plusieurs années de prison au Rwanda, d’autres ont été condamnés à de lourdes peines par les tristement célèbres tribunaux GACACA. D’autres encore se sont mêlés de près ou de loin dans les événements tragiques de 1994. Leur dénominateur commun est qu’ils n’ont pas la conscience tranquille. Le régime leur promet d’abandonner toutes les charges pesant sur eux et en échange ils doivent défendre bec et ongles ses intérêts. Ces serviteurs à usage unique sont souvent jetés à la poubelle ou en prison une fois qu’ils ne servent plus rien. Les exemples sont nombreux. Pour fonctionner et réaliser leurs promesses, les INTORE disposent d’un budget colossal.
En effet, le Rwanda dispose d’un trésor de guerre immense grâce au pillage des ressources minières de l’est de la République Démocratique du Congo et les aides illimitées des pays occidentaux. La mission des INTORE est de déstabiliser les réfugiés et les opposants voire les éliminer physiquement. Ils ont également dans leurs attributions l’établissement des listes sauvages des « génocidaires », la collaboration avec la justice et la déposition de faux témoignages. Voilà brièvement le rôle machiavélique que les INTORE sont amenés à accomplir en Amérique du nord et en Europe occidentale.
La communauté internationale devrait se poser des questions. Au moment où le Rwanda fait une campagne tous azimuts pour appliquer la clause de cessation de statut de réfugiés d’ici le 31 décembre 2011, il continue d’en envoyer des milliers partout dans le monde. La communauté internationale devrait mettre le paquet pour débusquer ces réfugiés artificiels d’une par parce qu’ils fraudent la protection internationale, d’autre part, ils obtiennent les papiers au détriment de ceux-là qui en ont légitimement besoin.
Des propos racistes et déshumanisants en l’encontre des manifestants.
L’APCR et le COVIGLA condamnent avec force les propos tenus à l’égard des manifestants par le maître des cérémonies, le Dr Joseph UMUGWANEZA. Prenant la parole, ce célibataire endurci a comparé « les manifestants HUTU avec les cochons qui refusent de dormir dans de draps propres, préférant se rouler dans la boue pour enlever les parasites ». Qui est le Dr Joseph UMUGWANEZA dont le passé est pour le moins douteux ? Il est né dans l’ancienne préfecture de BUTARE. A ses amis il affirme qu’il est originaire de l’ancienne commune MUGUSA et à d’autres qu’il est né à RUSATIRA ou encore à RUHASHYA. Il a fait ses études secondaires au groupe scolaire de BUTARE avant d’aller poursuivre ses études de médecine en Ukraine.
En 1994, il a fui le Rwanda et s’est réfugié dans le camp de BENACO en Tanzanie.
A la destruction des camps en 1996 il a regagné le Kenya, puis le Chili en Amérique latine avant de retourner en Ukraine d’où il est reparti pour demander l’asile politique en France. Aujourd’hui il est naturalisé français et vient d’effectuer un voyage au Rwanda au cours duquel il a promis de représenter son pays à l’étranger. A la question de savoir ce qu’il faisait dans le camp de BENACO jusqu’en 1996 si sa sécurité personnelle n’était pas en danger, il répond qu’il était en mission d’espionnage pour le compte de l’armée patriotique rwandaise, une armée aujourd’hui accusée de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide. Pourquoi n’est-il pas rentré au pays après la mission surtout que le pays avait énormément besoin de médecins en 1994 ? Cette question reste sans réponse.
Quant à ses propos racistes et déshumanisants, personne dans la salle, y compris la Ministre n’a levé aucun doigt pour les dénoncer. Ils ont au contraire longuement applaudi. Ceci vient confirmer le message que les manifestants ont donné sur leurs pancartes. Que voit-on ? On voit le Président Paul KAGAME portant l’uniforme de l’armée nazie entrain de prêter serment. Le symbole est très fort. Le peuple rwandais est victime d’une ségrégation raciale comme celle vénus par les sud-africains pendant l’apartheid. Il ya les bons et les méchants citoyens au Rwanda.
La majorité du peuple rwandais est soumise à l’appauvrissement planifié. Les enfants des Hutu n’ont pas l’accès à l’éducation alors même que ceux des tutsi font leurs études gratuitement dans des universités luxueuses. Les hutu sont réduits à des citoyens de seconde zone. Ils sont les seuls jugés par les redoutables tribunaux GACACA. Ils n’ont pas le droit ni d’enterrer les leurs dans la dignité, ni de faire le deuil. Ils ont été chassés de leur capitale où ils ont assisté impuissants à la démolition de leurs maisons sans aucune indemnisation. Ils sont traqués jour et nuit et mis en prison sur simple dénonciation. Bref ils sont dans une prison à ciel ouvert, sans aucun droit, sans rien.
Conclusion
L’APCR et le COVIGLA en appellent aux autorités françaises et plus particulièrement au Préfet de la Préfecture de Seine Maritime de prendre leurs responsabilités face à l’implantation toujours croissante de la milice INTORE à Rouen et dans son agglomération. Ces associations invitent les services de la Préfecture à mener leurs propres enquêtes. Ils se rendront compte que les soldats de l’APR déguisés en demandeurs d’asile sont à pied d’oeuvre en Seine-Maritime et partout en France. Ils sont prêts à tout pour éliminer les opposants, réels ou supposés comme tels y compris par l’empoisonnement.
Si Paul KAGAME se permet d’exporter le terrorisme sur le sol britannique, son soutien inconditionnel il peut, à plus forte raison frapper n’importe où et n’importe quand en France.
Il n’est plus un secret pour personne et les INTORE ne le cachent pas. Ils tiennent des propos qui incitent à la haine et à la violence intercommunautaire à l’instar de ceux tenus par le Dr Joseph UMUGWANEZA du CHU de Rouen. Si de tels propos ne sont pas sanctionnés, les INTORE se verront de plus en plus intouchables et passeront à la vitesse supérieure.
Fait à Rouen le 27 août 2011
L’APCR- COVIGLA
Fait à Rouen le 27 août 2011
L’APCR- COVIGLA
Section Locale Rouen
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